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Compte rendu de l’atelier #CCP – Georgia Russell & Raúl Illarramendi à Méru (60)

Le collectif culturel de proximité met en œuvre un programme d’ateliers virtuels sur le thème de l’INSTALLATION.

Ce programme se concentre dans sa première phase sur les départements de l’Aisne, la Somme et l’Oise, dont les atouts méritent d’être révélés et pointés pour mobiliser la complémentarité au sein de la région Hauts-de-France. Situés au Sud de cette région, ces départements forment un espace propice et pertinent pour l’installation des artistes du monde entier par sa proximité avec la capitale et ses réseaux de transports internationaux (routier, ferroviaire et aérien) et par son abondance de patrimoines historiques et ses vastes forêts domaniales. L’époque n’est plus à cacher ses atouts pour les conserver, elle impose le partage, le maillage et les collaborations de toutes sortes pour permettre aux artistes de se développer sur un territoire, de participer à celui-ci par une reconnaissance des publics leur permettant une diffusion de leurs œuvres au-delà de toutes frontières

Atelier n°2 animé par Estelle Francès – présidente de l’association Françoise Art Mémo, et Lauren Overvoorde – Chargée de développement Françoise Art Mémo et de l’animation du Collectif Culturel de Proximité (CCP).

Artistes : Georgia Russell et Raúl Illarramendi – en couple

Georgia Russell, originaire d’Écosse, vit et travaille à Méru, dans l’Oise. Née dans une famille où la création a une place centrale, elle a toujours rêvé de devenir plasticienne. Elle a suivi des études au Royal College of Art à Londres, où ont étudié ses artistes favoris comme David Hockney ou Tracey Emin. Puis, elle est venue à Paris pour une résidence à la Cité Internationale où, inspirée par les bouquinistes des quais de Seine, elle commence un travail sur le découpage de livres. Elle fait ses premières créations en ce sens, avec d’anciens livres protestants jetés par les institutions religieuses, et éprouve un intérêt grandissant pour le regard de la société sur les déchets. Elle élabore également ses sculptures en papier à partir d’anciennes photographies, des partitions de musique, et sa pratique plus récente s’oriente vers la toile et le travail de la peinture, à travers des grands formats.

Né en 1982 à Caracas au Venezuela, Raúl Illarramendi vit et travaille à Méru dans l’Oise. Issu d’un milieu familial artistique, sa formation a débuté au Venezuela où il a été assistant du peintre Felix Perdomo. Il a étudié les arts plastiques et l’Histoire de l’art aux États Unis (University of Southern Indiana), avant de finaliser sa formation en France avec une année d’échange à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Son travail repose sur l’observation puis la retranscription des traces laissées par l’humain dans les espaces urbains et ruraux, et il a d’ailleurs matérialisé l’idée d’accident et de mémoire, comme une cristallisation de nos modes d’être à l’environnement, autant que des vestiges du temps. Il été frappé par les tâches laissées sur les trottoirs stéphanois par l’urine, ou divers liquides.

  • –  Georgia et Raúl sont tous deux représentés par la galerie Karsten Greve, une première reconnaissance professionnelle grâce à une rencontre avec Judith Greve (par l’intermédiaire de leur comptable commun, révélateur du fait que le couple a une capacité à identifier les acteurs pertinents pour leurs projets).
  • –  Un soutien déterminant dans leurs parcours sui déclenche un besoin rapide d’espace pour leur atelier puisqu’ils faisaient leurs premières expositions et ventes. Après avoir eu un premier atelier à Argenteuil (mais aucune visibilité locale), ils ont entrepris une recherche d’espaces plus grands en ciblant des lieux avec une proximité des transports en commun (pour rejoindre Paris et la Galerie) et un investissement immobilier peu élevé pour s’implanter en famille en tant que futurs parents. Ils décident donc de vivre à la campagne et c’est à Méru, en 2011, qu’ils ont un coup de coeur pour une bâtisse, une ancienne usine à nacre avec une large hauteur sous plafond pour créer de grands formats. Cette maison nécessitait de nombreux travaux mais dispose d’une importante surface et d’une belle luminosité qui les inspire et constitue un avantage pour travailler.
  • –  Leur maison-atelier est séparée en deux parties, l’une réservée à la famille, l’autre au-dessus dispose d’un atelier commun, puis leurs ateliers s’étendent à Méru avec la location de deux espaces supplémentaires (le premier est doté d’un éclairage zénithale nécessaire à la production de Georgia ainsi qu’une grande hauteur sous plafond mais aussi d’un espace de stockage des œuvres et de fabrication des caisses de transport) mais aussi un espace pour la production de Raúl.Leur installation évolue donc au fil du temps et ces choix sont rendus possibles par les qualités complémentaires du couple qui réalise alors des économies d’échelles par leur autonomie tant sur la production (des ateliers adaptés) que sur l’aménagement mais aussi sur la fabrication (des caisses de transport mais aussi des outils nécessaires à la production).- Raúl et Georgia ont réalisé ce projet artistique et immobilier avec leurs fonds propres et ont sollicité néanmoins les institutions culturelles pour les aider à financer des travaux de réhabilitation. Ils se font identifier et sont suivis par la Drac dans le cadre de soutien à la recherche et à la création régulièrement. Ceci est aussi l’opportunité d’être identifiés par les acteurs du territoire. Une visibilité, plus importante depuis 2016, mais une inquiétude subsiste concernant l’éventuel soutien des collectivités.Aujourd’hui, ils sont au cœur d’une relation dynamique avec les institutions culturelles du territoire (DRAC, FRAC, Fondation Francès) mais aussi le marché international (expositions et ventes) par l’intermédiaire de la Galerie Karsten Greve.

En conclusion :

  • –  une installation sur le territoire qui répondait aux enjeux professionnels et familiaux,
  • –  une première phase d’installation et de production pour répondre au marché stimulé par la galerie,
  • –  le deuxième temps s’ancre sur une démarche territoriale par le biais des soutiens à l’installation et à lacréation proposés par la Direction Régionale des Affaires Culturelles Hauts de France, site d’Amiens. Ils ont su identifier les acteurs culturels régionaux et être reconnus des institutions, tout en étant soutenu et légitimé depuis leurs débuts par leur galerie.