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Compte rendu de l’atelier #CCP – Daniel Pontoreau à Acy-en-Multien (60)

Atelier n°3 animé par Estelle Francès – présidente de l’association Françoise Art Mémo et Lauren Overvoorde – Chargée de développement Françoise Art Mémo et de l’animation du Collectif Culturel de Proximité (CCP).

Artiste : Daniel Pontoreau, visite de son atelier.

Daniel Pontoreau, sculpteur français, parisien d’origine, est installé depuis près de quarante ans à Acy- en-Multien, dans l’Oise (commune frontalière de la Seine-et-Marne et de L’Aisne). Il travaille des matériaux bruts qu’il transforme, à travers notamment la terre cuite et la fonte de fer. Dans son travail de création, il accorde une attention particulière à l’espace mais également aux relations qui s’établissent entre les objets : des liens formels ou sensibles entre ses sculptures, qui peuvent fonctionner de manière autonome ou s’assembler par ressemblance ou opposition. Dans la mise en espace de chacune de ses pièces, une interaction s’opère avec l’architecture des lieux investis ainsi qu’avec le paysage, demandant souvent au spectateur une implication physique pour parcourir les œuvres.

– Son installation à Acy-en-Multien lui permet de bénéficier de plusieurs grands espaces de travail, dont deux ateliers et un salon indépendant (où il expose les œuvres d’autres artistes). Ses ateliers abritent son stock de matériel, d’imposants outils de manipulation, ainsi que deux grands fours qu’il a construit pour pouvoir cuire la terre et faire des grands formats, dans une volonté de faire des pièces à la dimension du corps. Des sculptures monumentales qui lui permettent d’ailleurs de répondre à des commandes publiques pour faire des réalisations extérieures, pouvant s’effectuer en collaboration avec des architectes paysagistes. Nombre de ces réalisations s’ancrent sur le territoire régional (Beauvais, Soissons,…), francilien, ou dans d’autres régions de France.

– Daniel Pontoreau est reconnu de la municipalité, pour laquelle il a ouvert son atelier lors des Journées Européennes du Patrimoine. La population locale a connaissance de sa présence mais c’est une population qui éprouve une certaine méconnaissance sur l’art actuel, et une certaine intimidation vis-à-vis de ce milieu, ce qui ne l’incite pas à aborder les artistes ou lieux culturels.

– Ce type de territoire implique une isolation relationnelle, dont découle, sur le plan professionnel, une difficulté à trouver de l’assistance, mais qui sur le plan plus personnel résulte toutefois en la construction de relations plus pérennes, plus fidèles, car les personnes se déplaçant dans son atelier viennent plus longtemps, se rendent plus disponibles, elles sont moins de passage qu’elles ne sont de séjour, à la différence des échanges qui se créent à Paris.

– Bien que Daniel Pontoreau arrive à développer son travail d’artiste en étant sur ce territoire, il déplore le manque de sensibilisation artistique portée par la politique régionale des vingt dernières années, la ville dit il pourrait par exemple avoir un conseiller artistique. Selon lui, de nombreuses possibilités pourraient être explorer, comme des réflexions autour des aménagements urbains, le développement de relations avec les contextes architecturaux et les artistes. Il trouverait également intéressant que le territoire pérennise les ateliers d’artistes et leur mémoire, car le lieu de création joue un rôle central, pouvant offrir une compréhension plus globale ou directe de leur travail. Ses nombreuses sculptures et son stock important posent donc la question de la transmission et de la pérennité de son travail, outre la vente.

Conclusion : l’installation de Daniel sur le territoire est bénéfique à sa production, lui permettant de créer de façon confortable à différentes échelles, mais il déplore une insuffisance d’actions menées envers les publics sur le territoire.