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Compte rendu de l’atelier #CCP – Jörg Langhans à Angy (60)

Le collectif culturel de proximité met en œuvre un programme d’ateliers virtuels sur le thème de l’INSTALLATION.

Ce programme se concentre dans sa première phase sur les départements de l’Aisne, la Somme et l’Oise, dont les atouts méritent d’être révélés et pointés pour mobiliser la complémentarité au sein de la région Hauts-de-France. Situés au Sud de cette région, ces départements forment un espace propice et pertinent pour l’installation des artistes du monde entier par sa proximité avec la capitale et ses réseaux de transports internationaux (routier, ferroviaire et aérien) et par son abondance de patrimoines historiques et ses vastes forêts domaniales. L’époque n’est plus à cacher ses atouts pour les conserver, elle impose le partage, le maillage et les collaborations de toutes sortes pour permettre aux artistes de se développer sur un territoire, de participer à celui-ci par une reconnaissance des publics leur permettant une diffusion de leurs œuvres au-delà de toutes frontières

Atelier n°1 sur le thème de l’installation : Animé par Estelle Francès – présidente de l’association Françoise Art Mémo et Lauren Overvoorde – Chargée de développement culturel et animation d’un réseau culturel de proximité (CCP).

Intervenant : Jörg Langhans.
Artiste peintre d’origine allemande installé à Angy, dans l’Oise, depuis plus de quatorze ans. Après une rencontre décisive avec un artiste, à l’âge de 18 ans, Jörg comprend que l’art est une fenêtre ouverte sur le monde, il décide alors de suivre des études à l’École des Beaux-Arts de Paris et de devenir peintre. Avant de s’installer à Angy, il a vécu à Montreuil avec sa compagne Isabelle Cavalleri. Les prix de la ville devenant trop coûteux pour accueillir le développement de sa pratique artistique et celui de la famille, ils se sont mis en quête d’un lieu de vie et de travail, ils ont trouvé dans l’Oise le bien immobilier qui correspondait le mieux à leur projet de vie, leur permettant d’avoir des ateliers à coût raisonnable.

– De façon très intime, Jörg nous parle de sa pratique artistique en étroit lien à son environnement quotidien, dans laquelle il explore notre “porosité au monde”. Comme en témoigne son cycle sur les écorces de bouleaux issues de son territoire, qu’il a exploré pendant dix ans. Il établit une écriture du paysage autour des questions du temps, de la densité de l’être, de la condition humaine et son lien à la nature. Cette dernière nourrit ses processus, et dans une imprégnation immersive, il en fait son atelier mobile.

– Bien qu’il ait un attachement fort à son lieu de vie et de travail, Jörg admet que cette ruralité impose des adaptations en raison des distances qu’elle peut provoquer :

  • ➢  La distance avec le monde culturel parisien du fait de la concentration hégémonique des acteurs sur la capitale et de leur incapacité à s’éloigner du périphérique. Mais les acteurs sont internationaux, le monde de l’art est universel, Paris est une des capitales culturelles mais pas la plus importantes, la proximité d’un aéroport peut simplifier les relations commerciales internationales.
  • ➢  La distance avec les habitants qui ne comprennent pas l’activité de Jörg et ne reconnaissent pas son travail par méconnaissance, absence de repères familiers et un manque de présence et de curiosités artistiques.Jorg a eu seulement deux expériences sur le territoire, en lien avec des écoles du village. L’une d’entre elle portant sur la constitution d’une fresque murale, s’est mal terminée puisqu’elle fut recouverte a posteriori, ne correspondant pas à l’idée que s’en faisaient les enseignants. Cette expérience illustre l’absence de reconnaissance des artistes sur le territoire et la méconnaissance des dispositifs disponibles entre éducation et art par les équipes pédagogiques et les collectivités territoriales de l’époque.– Ne s’inscrivant pas dans une démarche proactive pour se faire connaître, Jörg n’a été identifié par les institutions régionales (FRAC et DRAC HDF) que très récemment, suite à une proposition d’acquisition faite au FRAC Picardie en 2020 et une demande d’aide à la création adressée à la Région hauts de France en 2021.
  • Conclusion :

Le projet d’installation répondait à une attente personnelle et professionnelle, la famille s’agrandissait et les besoins en atelier aussi. L’opportunité de s’installer à Angy permettait à Jorg de développer sa pratique dans un atelier à sa mesure et de bénéficier d’un environnement inspirant. A l’époque il n’avait engagé aucune démarche pour être identifié sur le

territoire et les collectivités n’étaient pas sensibilisées à l’intérêt de cette présence. Depuis 5 ans, le territoire témoigne d’une émergence en terme d’arts visuels ce qui a permis une reconnaissance de l’artiste par les acteurs mais aussi un mouvement de l’artiste vers son territoire. Ainsi, les institutions et collectivités peuvent ensemble donner à voir toute la portée de cette œuvre sur le territoire et au-delà.

Retrouvez l’entretien complet sur notre chaîne Youtube : https://youtu.be/Vv-9RxFkmDE