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Rencontre avec Georgia Russell et Raúl Illarramendi à Méru – Partie 2

Le Collectif Culturel de Proximité se mobilise pour les artistes du territoire. Les actions se définissent notamment par un engagement profond pour la visibilité des artistes qui résident dans la région des Hauts-de-France. Quelques jours avant l’annonce officielle du troisième confinement, nous avons eu la chance de rencontrer deux artistes internationaux qui résident depuis 10 ans à Méru (60). Aujourd’hui nous vous invitons à découvrir en toute intimité les lieux de création du couple d’artistes Georgia Russell et Raúl Illarramendi, tous deux représentés par la galerie Karsten Greve à Paris.

Nous reprenons la voiture en direction du centre-ville de Méru pour retrouver Raúl Illarramendi dans son atelier.

L’atelier spacieux et lumineux arbore des plantes en tous genres et une musique dynamique en fond que Raúl ne tarde pas à baisser pour nous accueillir. Il règne une énergie vive dans cet atelier. Nous y découvrons des toiles au grand format accrochées consciencieusement sur les murs ainsi qu’un mur consacré à des recherches pictographiques de traces, fissures, usures ou autres « accidents ».

Au sol, des crayons de couleurs par centaines soigneusement rangés, des pastels, des photographies mais aussi non loin des esquisses de l’artiste, nous trouvons des dessins réalisés par Romy, l’aîné de Georgia et Raúl qui s’essaie à la gravure.

Raúl Illarramendi est un artiste plasticien originaire de Caracas au Venezuela. Depuis son plus jeune âge, il développe une attention particulière pour le détail. Dans une interview effectuée pour le magazine Connaissance des arts, l’artiste raconte : « Je me souviens de toutes les fissures sur le chemin de chez moi à l’école. Ce genre de détails me marque et me fascine ».

A tout juste 16 ans, il officialise le début de sa formation artistique en devenant assistant du peintre Felix Pedromo. L’artiste devient membre du Circulo de Dibujo au Musée d’Art Contemporain de Caracas, Sofia Imber. Quelques années plus tard il décide de partir à Evansville aux États-Unis où il réalise des études en Arts Plastiques et Histoire de l’Art à la University of Southern Indiana. Il termine sa formation en France où il obtient un Master en arts visuel à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne. Depuis, l’artiste vend ses œuvres à travers le monde mais c’est ici, dans son atelier à Méru que l’artiste nous reçoit pour parler d’art.

Raúl est conscient que le dessin est la base de son identité artistique. Cependant, il considère que son œuvre transgresse la simple représentation figurative souvent assimilée au dessin. Il nous raconte : « Je travaille le dessin pour parler de la peinture. Ce ne sont pas des dessins illustratifs c’est simplement ma façon de peindre à moi ».

Les œuvres de Raúl se distinguent également de l’abstraction. Elles sont précisément basées sur la certitude. Son œuvre témoigne de moments, d’instants qui cristallisent l’Être humain dans son environnement.

L’artiste matérialise des instants qui témoignent de la présence des actions de l’Homme dans les villes ou les campagnes. Il nous dit : « Ce sont des tableaux que je trouve en extérieur. Des instants que je trouve dans la rue ou dans la campagne et qui m’inspirent à peindre. J’étudie comment les surfaces accueillent la peinture, ces accidents et c’est alors qu’ils deviennent des gestes importants ».

Les accidents, sujets des œuvres de l’artiste, marquent un contraste grandiose qui définit l’unicité de son style artistique. Ce contraste est matérialisé d’une part dans l’apparence du geste abrupt, impersonnel et souvent vulgarisé dans son environnement urbain, absorbé dans l’espace rural. Et de l’autre côté du contraste se trouve la réalisation minutieuse, lente et précise de cet accident. Spectateurs, nous sommes invités à voir cet instant sous un regard affectueux, sensible et précis. C’est par l’attention particulière donnée à cet instant que marque l’expression de la vie.

 Il y’a une véritable poésie dans l’œuvre de l’artiste, qui dans ces contraires supposément immariables forment une union qui transgresse toute interprétation esthétique et permet alors de visualiser dans son infime détail l’instant de l’Être sur Terre.

Par la création du Collectif Culturel de Proximité nous renforcerons l’émergence de notre positionsur le territoire et l’impact de nos actions. L’association Françoise pour l’œuvre contemporaine en société, créée en 2015 et implantée dans l’Oise,a pour mission l’accompagnement des artistes et initie depuis décembre 2020, avec le soutiende la DRAC, celle de co-construire et animer une relation de proximité avec ses partenaires culturels pour valoriser la force de leurs identités ainsi que leurs atouts.
Le Collectif Culturel de Proximité #CCP doit fédérer les acteurs, stimuler les échanges, recenserles attentes, porter les visions, actions et ambitions afin de mieux soutenir les artistes de notre région.