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Compte rendu de l’atelier #CCP – Diane de Longuemar à Vauciennes (60)

Atelier n°5 animé par Estelle Francès – présidente de l’association Françoise Art Mémo,
et Lauren Overvoorde – Chargée de développement Françoise Art Mémo et de l’animation du Collectif Culturel de Proximité (CCP).

Artiste : Diane de Longuemar.

Née en 1961, Diane de Longuemar, artiste sculpteur, est installée depuis vingt-cinq ans à Vauciennes dans le Manoir du Plessis au Bois, un hameau limitrophe de l’Oise et L’Aisne. Sa formation artistique l’emmène aux Beaux-Arts de Paris où elle pratique le dessin avant de se prendre de passion pour la sculpture, et son parcours s’effectuera également aux Etats-Unis. Durant de nombreuses années elle travaille la sculpture monumentale, éprouvant une dimension physique et visuelle ayant plus de sens dans ce format là, ce qui n’a pas manqué de susciter l’étonnement chez son entourage. Ses œuvres ont rapidement été amené à être exposé, principalement en extérieur pour des raisons logistiques, dans des lieux publics, des parcs de musées,… bien que Diane de Longuemar considère qu’un lieu clos et intime révèle mieux le mystère inhérent à ses sculptures.

– Avant de s’installer dans son lieu de vie actuel, elle en changera indéfiniment, pour ces mêmes questions logistiques, à la recherche du lieu le plus adapté à sa pratique et à l’accueil de ses pièces, à savoir un lieu : facile d’accès pour le transport, avec une luminosité suffisante et une assez grande surface. Elle s’établit en Anjou de 1985 à 1989, où elle s’installera dans différents ateliers : le premier est un garage, où elle travaille avec divers matériaux comme la pierre noire, le tuffeau, puis le second est une grange où elle explore le granite, le marbre, et parallèlement à cela le bois, qui sera la matière principal de son travail pendant vingt ans. Elle se marie et déménage sur les bords de Seine de 1990 à 1996. Cet atelier bénéficiait d’une belle luminosité mais elle a rencontré des difficultés pour le transport de ses pièces de grandes dimensions, et notamment pour celui des grumes, le bois étant un matériau lourd. Lorsque ses ateliers ne sont pas originellement prévus pour accueillir une telle pratique, que ce soit en Anjou ou bords de Seine, il y a toujours des travaux à prévoir pour que l’architecture soit adaptée (construction de pente, porte coulissante, etc.).

– Le choix de son installation actuelle au Manoir de Plessis au Bois s’est donc fait pour les raisons suivantes : l’accessibilité (accès grumier), la beauté de l’endroit associant l’atelier à un monument historique, et la possibilité de réaliser un jardin clos de murs.
Aujourd’hui, elle ne travaille plus le bois, ni le monumental, pour des raisons physiques, mais elle travaille la terre sèche, le plâtre direct, et le fil d’aluminium. Son atelier n’est donc aujourd’hui plus indispensable à sa pratique, elle pourrait déménager, mais elle conserve un important stock de sculptures et a développé, et développe encore, ici de nombreux projets pour valoriser et faire connaître le Manoir, en passant par la restauration du Manoir, la création et la structuration de sept jardins évoquant la Genèse ainsi qu’un potager, la mise en place de chambres d’hôtes, l’ouverture à tous de ses jardins et ateliers, l’organisation de visites, d’expositions et rendez-vous annuels. Tout cela dans une volonté de faire reconnaitre :

  • le Manoir du Plessis au Bois comme un lieu singulier ouvert sur le monde, malgré l’isolement de l’emplacement entouré de forêt.
  • la beauté de la région du Valois, tout en la protégeant d’un urbanisme qui pourrait la détruire. Puisqu’elle considère la proximité de Paris comme une menace pour son territoire, bien qu’elle comporte un intérêt pour les touristes étrangers qu’elle accueille.
  • Son implication pour valoriser ce patrimoine, lui a permis de tisser des liens avec les habitants du village. Si ces derniers s’intéressent au hameau et sont interpellés par le fait de trouver ici une artiste femme sculpteur, ils n’ont pas pour autant montrer plus d’intérêt que ça pour sa pratique artistique. Elle bénéficie néanmoins d’une reconnaissance par les institutions du territoire, tout en produisant sur commande (petites sculptures en bronze, portraits, tirage en résine de ses sculptures en bois). Elle a été soutenue par la DRAC au moment de son installation par un soutien à la création de ses têtes monumentales, et aussi sur la création de lithographies, mais depuis la fusion des régions, elle ressent un éloignement et donc un manque d’intérêt des institutions régionales pour sont œuvre.

Retrouvez l’entretien complet sur notre chaîne Youtube : https://youtu.be/qvWFLNcVrro