Zhuo Qi
Né en 1985 à Fuxin, Liaoning, Chine. Il vit et travaille entre Paris et Limoges.
EXPOSITION PERSONNELLE
11.02.2016 Les pétards font vivre les voisins dans la paix et l’harmonie, Galerie untilthen, Paris
10.11.2015 Working in progress, Galerie OÙ, Marseille
05.02.2015 : “Fragile”, Chenaux Gallery, Paris
EXPOSITIONS COLLECTIVES
23.08.2016: Matieres grises et noirs desseins, Galerie porte avion, Marseille, France
03.05.2016: Salon de Montrouge 16, Montrouge, France
30.04.2016: Contemporary Ceramics, Art Beijing, Beijing, Chine
24.02.2016: KAO EXPORT LTD, Musée national Adrien Dubouché, Limoges,France.
19.10.2015: Private Choice15, Paris, France
30.05.2015: "Confronting Anitya", Musée de Salagon, Mane, France.
09.01.2015 : “Remarquer la porcelaine”, Wroclaw, Pologne.
08.12.2014: “Transit”, Bazaar Compatible Program, Shanghai, Chine.
03.12 2014 : “1320°”, Jingdezhen Ceramic Institute, Jingdezhen, Chine.
09.11 2013: “INSIDE OUT”, Commune de Bardonnex et Genève, Suisse.
05. 10 2013 : “Grande Image Lab. ”, Nuit Blanche, Paris, France.
06.09.2013 : “Sous Conditions”, Centre d’art Ile Moulins’ art, Pays de la Loire, France. 13.10.2012: “Ecce homo Ludens” saison suisse “le jeu dans l’art contemporain”, Musée Suisse du Jeu, La Tour-de-Peilz, Suisse.
Formations:
2014-2015: Post-diplôme Programme KAOLIN de l'ENSA Limoges, France.
2013-2014: Post-diplôme DAS – REALisation - Céramique & Polymères, Haute École d'Art et de Design Genève, Geneva University of Art and Design, Genève, Suisse.
2011-2013: École supérieure des Beaux-Arts du Mans (DNSEP, Diplôme national supérieur d'expression plastique avec félicitations du jury), Le Mans, France.
2008-2011: École supérieure des Beaux-Arts du Mans (DNAP, Diplôme National d’Arts Plastiques), Le Mans, France.
Résidences :
2015 : OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, Marseille
2014 : JCI (Jingdezhen ceramic institute) de Jingdezhen, Chine
2013 : Centre d’art Ile Moulins’ art, Pays de la Loire, France.
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J’ai allumé un vase
J’ai allumé un vase
Avant la cuisson, Zhuo Qi fait exploser des batteries de pétards à l’intérieur de vases en porcelaine tournés à la main par des artisans chinois. Sous les rafales d’ex- plosions, la terre crue se déforme, s’affaisse, se perce par endroits. Une fois la fumée dissipée, l’artiste émaille et cuit les pièces afin de figer les traces de ces agressions portées dans la structure et à la surface de la porcelaine.
Ce qui est en jeu dans cette oeuvre dont le titre et le format vidéo traduisent la dimension performative, c’est d’abord une démarche expérimentale, la volonté de se passer des outils traditionnels pour soumettre la porcelaine à une autre épreuve du feu. Ici, les objets finis n’ont de sens qu’en regard du protocole qui leur a donné naissance, dans lequel l’artiste se met en scène moins en céramiste qu’en pyromane, allumant la mèche d’un acte potentiellement destructeur. On perçoit aussi dans le travail de Zhuo Qi cette curiosité malicieuse que partagent souvent les artistes et les enfants, qui consiste à tout essayer, même les choses défendues, dont on vous dit qu’elles sont absurdes, vouées à l’échec voire périlleuses, juste pour « voir ce que ça donne ». Ce goût du défi et de l’expérience est finalement très cohérent avec l’histoire de la céramique qui s’apparente parfois à une chimie dangereuse, dont les recettes les plus élaborées sont le fruit de tentatives risquées, d’imprévus ou d’accidents.
Derrière les objets-performances se joue la rencontre entre deux pratiques emblé- matiques de la culture chinoise : la porcelaine, une technique céramique mise au point au VIIe siècle, et les pétards, une pratique plus anecdotique, relevant quant à elle de la culture populaire, d’un rituel particulièrement apprécié lors des évé- nements festifs. La fonction archaïque du pétard servant à éloigner les animaux sauvages, s’est progressivement transformée en symbole destiné à chasser les dé- mons et à marquer l’entrée dans la nouvelle année. Zhuo Qi fait donc dialoguer une technique artistique noble avec un divertissement populaire qui partagent, outre le fait d’être deux inventions chinoises nécessitant une parfaite maîtrise du feu, une inscription profonde dans l’identité culturelle chinoise. Enfin, il faut sans doute voir dans le dialogue entre l’esprit iconoclaste de sa démarche et le recours à la porce- laine, l’écho d’un mélange typique du paysage mondialisé de la création actuelle, entre la fulgurance inventive de l’art contemporain et la permanence d’un héritage artistique particulier, en l’occurrence chinois. -
chi-val
Chi-Val
Née de l’idée de créer des hybrides entre jouets d’enfants et céramiques funéraires chinoises, l’oeuvre Chi-Val constitue un diptyque o rant une rencontre étonnante entre deux univers qu’a priori tout sépare. La première moitié de l’installation est une tête de cheval en porcelaine installée sur un manche à balais dont l’autre extrémité est pourvue d’une serpillière. Le pendant de cette pièce est un corps de cheval en porcelaine dont la tête lacunaire a été remplacée par une basket placée au bout d’une tige de bois, le tout monté sur une bascule à l’aide d’une mousse expansive qui donne à l’animal la silhouette étrange du caniche royal toiletté « à la lion », jouet pour adulte par excellence. L’intégration à une oeuvre en céramique, d’objets de récupération et de matériel de ménage dans un style relativement « bricolé » fait écho à la modestie des moyens employés par les enfants pour se construire des supports à l’imaginaire. Le cheval donné à voir peut être l’animal mythique, symbole de noblesse et de pres- tige, omniprésent dans l’art chinois, mais il est ici représenté de manière triviale sous la forme de grands classiques du jouet occidental.La portée symbolique de l’oeuvre se révèle dans l’émail utilisé par l’artiste, qui imite le style sancai (littéralement « trois couleurs »), un décor de coulures d’oxydes métalliques généralement brunes, vertes et beiges, caractéristique des céramiques chinoises de la dynastie Tang, notamment appliqué aux gurines funéraires. Dans l’antiquité chinoise, les sacri ces d’humains et de chevaux qui accompagnaient les défunts de haut rang dans l’au-delà sont progressivement remplacés par des repré- sentations miniatures de personnages ou d’animaux inhumés avec le mort. On ap- pelle Mingqi ces gurines en terre cuite dont la production se développe sous la dynastie Han (206 av. J.C. - 220 ap. J.C.) puis sous les Tang (618-907) où les sujets se diversi ent considérablement : danseurs, musiciens, courtisanes, chameaux, joueurs de polo, peuplent ainsi les tombes chinoises et assurent le bien-être du mort dans sa vie posthume.
Zhuo Qi soumet ainsi une tradition chinoise du culte des ancêtres au regard de l’enfant pour qui toute représentation reconnaissable est prétexte au jeu et à l’inven- tion de mondes et d’histoires imaginaires. Le parallèle est d’autant plus intéressant qu’il s’agit dans le cas des serviteurs de tombes comme dans celui de la chambre d’enfant de la création d’un univers complexe, ludique et vivant auquel se rattachent des souvenirs et des rêves.
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Le service de table chaleureux
Le service de table chaleureux met en scène un ensemble d'assiettes en porcelaine recuites avec des couverts métalliques posés sur le fond. Le service est agrémenté de pièces décoratives destinées à être placées au centre de la table, reprenant ainsi la tradition du surtout de la table d'apparat du XIXe siècle. Zhuo Qi présente un agglomérat de matière blanche réalisé à partir de peluches aux formes diverses (ours, chien, etc.) trempées dans la porcelaine liquide avant d'être cuites sans autre forme de procès.
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《un, deux, trois, quatre, cinq.》
《un, deux, trois, quatre, cinq.》 2015
Technique : ensemble de 5 pièces/ mains d'idoles chinoises en porcelaines, résine, plâtre, l'or ,les briques noir
27cm x 17cm x 80 cm -
J'ai brûlé une peluche
J'ai brûlé une peluche
La porcelaine, médium de prédilection pour cet artiste chinois, est ici utilisée pour un sujet dont la nature ne se prête habituellement pas à un tel matériaux, à savoir une peluche. D'ordinaire utilisée comme un jouet pour enfant, elle devient ici un objet précieux, fragile, et inverse ainsi sa fonction première.
7cm x 43cm x 35 cm porcelaine -
Je suis fatigué
La série des vases Je suis fatigué expérimente les possibilités de la matière à l’extrême. En temps normaux il s’agiraient de céramique ratées, qui se seraient affaissées, faute au potier de ne pas avoir mis suf samment de matière ou d’avoir été trop ambitieux à vouloir faire monter ces vases trop hauts. Mais le résultat et le titre nous in ige un sourire immédiat telle une belle leçon d’humilité. Oui il faut du temps pour apprendre.... Cependant on sera surpris de savoir que c’est en jetant ces vases à peine sortis du tour que l’artiste réussi cette supercherie !