Tereza Lochmann
Née en 1990 à Prague, Tereza Lochmann est diplômée des Beaux-Arts de Paris et l‘Académie des Arts, Architecture et Design de Prague. Elle développe une pratique de la gravure sur bois en grand format, de la peinture et du dessin. Elle a fait parti des artistes nommés à la Bourse Révélations Emerige 2018. Depuis 2016 elle a participé aux nombreuses expositions collectives (Galerie Joseph, Paris, Galerie Dukan, Leipzig) et elle a réalisé des expositions individuelles à Paris (Espace Canopy), Prague (Studio Pram) et à Manille (Crown Spaces). Elle a collaboré avec le Centre tchèque de Paris sur une installation in situ en bois gravé Projet_Jazzdog, redesign du Paris-Prague Jazz club. En 2018 elle a rejoint la résidence d‘artiste Ugnayan sa Poblacion à Manille, Philippines. Dans le cadre de la résidence AIMS, Artiste intervenant en milieu scolaire, elle est accueilli par l‘Ecole élémentaire Anatole France à Saint-Denis pour developer un projet artistique et pédagogique construit autour de la gravure et des techniques d‘impression expérimentales.
Son travail s‘articule autour des moments de la transgression, des situations de seuil. Elle explore la ligne fine qui sépare l‘humanité et l‘animalité, la civilisation et la sauvagerie. A travers du détournement du processus classique, elle use de la gravure sur bois et de l’impression comme d’outils pour peindre. Dans ses œuvres, réalisées en un seul exemplaire, la gravure tente à dépasser son application traditionnelle et devient un médium contemporain, vivant et variable.
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Lapine
Lapine, 2017
relief sur bois (contreplaqué), acrylique et encres lithographiques
142 x 119 cmcredit photo : Jean Picon / Say Who
Vue d'exposition Outside Our, Bourse Révélations Emerige 2018
Curator Gaël Charbau -
Gonfleurs
Gonfleurs, 2017
relief sur bois (contreplaqué), acrylique et encres lithographiques
130 x 60 cmI'm young and dumb,
Lord, have mercy
Among the ignorant youth.
(Raury, Indigo Child : Seven Suns)Nous regardons de face deux pré-adolescents. Leurs regards furtifs et insolents à la fois témoignent d'être surpris ou pris sur le fait. Néanmoins ils continuent de gonfler un sac plastique ou sniffer de la colle, leur comportement n'étant pas très claire et d'autant plus interlope.
La gravure sur bois est un moyen d'expression avec une multitude de possibilités et de potentiel pictural au-delà de son application traditionnelle. Je m'en sers comme un outil pour peindre, je détourne les procédés habituels de l'impression et de la fonction de la matrice. En utilisant un matériau fragile mais durable et naturel tel que le bois, le processus est enrichi par son coté physique et sensoriel - (« just the right amount of resistence », comme le dit David Lynch. J'attribue à la matrice le statut d'un objet ou d'un tableau. Ainsi elle quitte sa fonction purement technique. Elle montre une autre image qui n'est pas un jumeau mais plutôt un cousin éloigné de l'image imprimée.credit photo : Eugénie Touzé
Vue d'exposition Don't grow up, atelier Alberola, Beaux-Arts de Paris 2017 -
Mets-toi une claque
Mets-toi une claque, 2016
acrylique, gravure sur bois et monotype sur papier japon
291 x 229 cmC’est un cas particulièrement grinçant du monde ferdydurkien : le Cadet créant l’Aîné. Quand c’est l’Aîné qui forme le Cadet, tout vas très bien du point de vue social et culturel. Mais si l’Ainé est soumis au Cadet, quelles ténèbres! Que de perversité et de honte! Que de pièges! Et pourtant la Jeunesse, biologiquement supérieure, physiquement plus belle, n’a pas de peine à charmer et conquérir l’adulte, déjà empoisonné par la mort.
(Witold Gombrowicz, préface de la Pornographie, 1962)La multiplicité propre à la gravure me permet de créer un univers flottant par la résurgence et la répétition de certains motifs, la superposition de strates et de couches de peinture. Les mêmes matrices - fragments d’images - surgissent dans plusieurs tableaux comme des souvenirs obsédants de l'enfance. Mes images sont lacunaires, fragmentaires – des images mentales proches du souvenir – figures d’archétype.
credit photo : Anna Pleslova
Vue d'exposition Survival Strategy, Studio Pram, Prague, 2018 -
Canicula
Canicula, 2018
gravure sur linoléum, tirage unique sur papier japon
111 x 136 cmDepuis la nuit des temps, l’image du chien est drapée de sens. Canicula, signifiant « petite chienne » en latin, nom donné par des astronomes de l’Antiquité, à une étoile de la constellation du « Grand Chien ». Le lever du Grand Chien et de son étoile la plus brillante, Canicula, coïncidaient avec le début de la saison la plus chaude et de la canicule.
Ce chien errant, inerte, Tereza en trace les contours pour l’inscrire dans une série de gravures expérimentales. Processus de création en deux temps, elle élabore une matrice et son impression sur différents supports : papier, dentelle, papier peint. Ensuite l’artiste se livre à un travail de composition spontané. Le cadavre devient un leitmotiv rythmant une recherche formelle. Des illusions de dynamisme sont obtenues grâce à des jeux de superposition de la matrice aux différentes intensités d’encre. Ce motif du chien se décline dans une série homogène où chacune des compositions à sa propre grammaire plastique et ses propres références. Entre saynète absurde, digne d’un jeu surréaliste et pur déploiement dynamique pour mouvoir de son support ce cadavre exquis : une beauté émane de la charogne.
/Pierre Allizan/
credit photo : Melinda Artal
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Ashes to Ashes
Ashes to Ashes, 2019
gravure sur linoléum, acrylique, collage et transfert sur toile
91 x 152 cmcredit photo : Melinda Artal
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Survival Strategy
Survival Strategy, 2018
gravure sur bois, tirage sur papier fait main
76 x 52 cm