Inès Dobelle
Née en 1990 à Amman en Jordanie, Inès Dobelle acquiert très jeune l’habitude des voyages et grandit en partie à Bruxelles et à Montréal. Attirée par l’étranger elle entame des études de commerce international afin de travailler dans l’import-export. Au bout de trois ans et une licence en poche, elle confirme son envie d’exporter et d’importer mais d’une autre manière.
Elle rentre aux Beaux-Arts de Paris en 2012 et intègre les ateliers d’Anne Rochette puis Claude Closky. En 2016, Inès Dobelle part étudier à la School of the Art Institute de Chicago et décide d’aller tous les jours au musée en tenant un journal de bord. Cette démarche donne lieu à une performance au cours de laquelle sous couvert d’un faux uniforme, l’artiste prend l’apparence d’un gardien du musée et simule auprès d’une audience une visite guidée.
De retour à Paris, elle intègre l’atelier danse dirigé par Emmanuelle Huynh et participe à la pièce performative Monumental de Jocelyn Cottencin présenté au CND et à Beaubourg dans une version remaniée. En parallèle elle suit les ateliers libres du Studio théâtre de Vitry.
Elle est interprète pour des performances auprès notamment de Daniel Buren, Davide Balula, Kevin Beasley et Claude Closky.
Elle obtient son DNSAP en 2017 et part la même année s’installer à Rennes.
Depuis 2018, elle travaille en collaboration avec l’artiste François Bolognese sur plusieurs projets. Son travail a été présenté à Bétonsalon, à la Villette et à La Panacée avec Nouvelle Collection Paris.
Inès Dobelle se définit comme une polycultrice qui décloisonne les genres et emploie différents modes d’expression pour créer une forme cohérente.
Elle est actuellement en résidence dans le cadre du dispositif Création en Cours piloté par les Ateliers Médicis.
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She wants to feel her heart beating
Dans cette oeuvre, une perruque de gogo-danseuse surplombe le crâne chauve d’une silhouette féminine en contreplaqué et dont les pupilles étoilés ne sont qu’en réalité des têtes de vis apparentes. Le corps stylisée se tient dans une position à la limite de la contorsion. Il s’agit à vrai dire d’une gure de yoga : Dhanurâsana, littéralement la posture de l’arc. Est-ce justement pour mieux ressentir les battements de son coeur ? Pour se défaire d’un corps-machine, d’un corps-objet et se sentir vivante, qu’elle se tient comme cela? À mi-chemin entre la gure de proue et le jeu à bascule que l’on retrouve dans les jardins d’enfants, cette sculpture oscille entre promesse et désillusion.