Gildas Paré
Gildas est un photographe professionnel depuis 2005. Il réalise notamment des prises de vues de natures mortes, des mises en scène, ainsi que quelques portraits.
Il travaille parfois seul, mais souvent accompagné de stylistes culinaires, set designer, décorateurs et assistants.
Sa passion pour la lumière l’entraine à réaliser des images en studio ou en extérieur, mélangeant parfois le soleil aux lumières artificielles.
Développer, transformer, sublimer les images... Il les accomplit dans son laboratoire de retouches, afin d'apporter le meilleur et garantir à ses clients une qualité très élevée.
Par ailleurs, il réalise des séries personnelles sur des sujets variés et parfois engagés.
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CATHY - 27 ANS - LICENCE DE COMMUNICATION
PLASTIC DREAM - le repassage des seins
Ce travail photographique a commencé en
2015 dans le cadre d’un voyage au Cameroun.
J’ai fait quelques recherches sur le pays que
j’allais découvrir. Poussé par la curiosité, et surpris de découvrir que peu de personnes parlaient de cette pratique sur place et dans les médias, j’ai fini par rencontrer un journaliste qui travaillait aussi sur ce sujet. J’ai ensuite approché une association qui protège de jeunes filles mères (le RENATA à Yaoundé, Réseau national des tantines).La série PLASTIC DREAM interroge notre
propre vision de la féminité face aux diverses
tentatives de contrôles corporels, choisis ou
subis par certaines jeunes femmes. Selon les
cultures, les codes de la féminité diffèrent.
Si certaines pratiques tendent à rendre la
femme aussi féminine que les codes culturels
le prévoient, d’autres visent au contraire à retarder le passage de certaines jeunes filles au
stade de jeunes femmes.
Ce travail explore une pratique culturelle
camerounaise : « le repassage des seins ».
Cet acte de mutilation consiste à écraser la
glande mammaire des jeunes filles ayant un
développement pubère jugé trop précoce. Le
contrôle corporel est effectué par leurs mères,
grand-mères, tantes ou encore guérisseuses,
à l’aide d’ustensiles de cuisine chauffés sur le
feu.
Cet acte entraine de véritables blessures physiques, psychologiques et même identitaires.
Pourtant, et paradoxalement, cet acte est vu
comme un acte bienveillant, visant à protéger
ces jeunes filles du regard des hommes, du viol, du mariage ou d’une grossesse précoce, et ainsi leur permettre de poursuivre leurs études.
Au fil des portraits, objets et textes, cette série
entre alors intimement dans la dichotomie de ces femmes, dans leur rapport entre nature et culture, protection et conformisme, existence et oubli de soi. Et c’est ainsi que ces seins, tant contrôlés que sacralisés, deviennent à la fois éternelle blessure et rêve de leur vie. Celui d’une chirurgie
plastique mammaire.A l’instar des clichés féminins, ces photographies
de femmes nues sous cadres noirs sont à première vue comme des bijoux précieux dans leurs écrins. Mais le bandeau de texte, tel un voile masquant leur intimité, reflète la blessure de leur féminité. -
MANUELLA - 9 ANS - CLASSE DE CE2
PLASTIC DREAM - le repassage des seins
« On s’est toujours émerveillé devant ces enfants qui ont su triompher d’épreuves immenses et se faire une vie d’homme, malgré tout. Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot
permet d’organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis. C’est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l’adversité.
En comprenant cela, nous changerons notre regard sur le malheur et, malgré la souffrance, nous chercherons la merveille. »
Boris Cyrulnik, Sciences humaines : Un merveilleux malheur -
AGNES - 32 ANS - NIVEAU 3E (Plaque gravée)
Un des témoignages inscrits sur des plaques métalliques gravées à l’acide.
Cette technique permet d’accentuer volontairement la difficulté de lecture et oblige le visiteur à incliner la tête pour comprendre leurs histoires et ainsi entrer dans la psychologie des victimes.