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Artistes

Gaëlle Callac

Jouer avec les mots autant qu’avec les images : voilà ce qui anime le travail de Gaëlle Callac. Car les mots ont pour elle une importance capitale. Qu’ils apparaissent au cœur de ses œuvres ou que leur présence se fasse plus discrète dans des titres particulièrement choisis, ils participent d’un même mouvement narratif.

Depuis une quinzaine d’années, elle déploie un récit susceptible de trouver un écho dans l’esprit de chacun : un récit de l’intime qui ne serait pas personnel, mais au contraire, se ferait universel, dans le refus de ce que Gilles Deleuze appelait la « petite affaire privée». Dès lors, l’usage de media jugés désuets – le super-8, le collage, la gravure – et le recours à des référents subtilement surannés – la carte postale ancienne, le proverbe, l’abécédaire – réveillent une mémoire collective un peu endormie, à l’âge du tout numérique et de ses nombreux avatars.

L’esthétique de Gaëlle Callac doit de loin en loin au surréalisme, celui des collages de Max Ernst, des peintures de René Magritte ou des 152 proverbes de Benjamin Péret et Paul Eluard. Elle se montre également très marquée par l’écriture cinématographique issue de la Nouvelle Vague, dont l’épure n’exclut pas un certain lyrisme.

Camille Viéville
Catalogue du 59 ème Salon de Montrouge.