Liam Sy Paquemar
1 Acrobate ontologique, je pratique le déroutement.
2 Trans-humaniste mon œuvre est pré-archéologique.
3 Je suis le bâtisseur de ruines.
4 Je suis architecte de ma destruction.
5 Le spectateur est un archéologue.
6 Mon visiteur sera muse et mon maçon.
7 Ma pratique suppose la création de moments uniques : des élaborations.
8 J’utilise la beauté comme instrument de révélation.
9 Je crée des espaces qui laissent de la place.
10 Le fond et la forme s’autorégulent.
11 Le fond est la forme. La forme est le fond.
12 Je crois que les œuvres nous regardent.
13 En attendant d’être poussière.
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Entre
"L’exilé doit être capable de pénétrer le sens caché de ses errances et de les comprendre comme autant d’épreuves initiatiques qui le ramènent vers le centre."
Mircea Eliade
Nuit Blanche 2015 / Basilique Sainte-Jeanne-d’Arc / Installation / néon + résineux / 4,5 x 2,5 x 2,5 m
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FIRE FLY
Une odyssée contemporaine, mystique, sauvage; elle est cette rencontre, ce point de liaison. Trois consciences qui se déploient dans le paysage et le mettent à l’épreuve. Attiré par cette forme, cette masse lumineuse dissimulée dans les replis de leurs fantasmes; elles développent ce lien intime, profond et tentent dans une dernière inspiration de s’élever au-delà. Loin de la matérialité d’une énigmatique structure en bois et néon: une « porte » sans doute, mais pour aller où ?
Film / France 15,11 mn
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Narcissium
“Je pleure pour Narcisse, mais je ne m'étais jamais aperçu que Narcisse était beau. Je pleure pour Narcisse par ce que, chaque fois qu'il se penchait sur mes rives, je pouvais voir, au fond de ses yeux, le reflet de ma propre beauté.”
Paulo Coelho, L'Alchimiste
Sculpture bois peint, miroirs brisés (175x175x75 cm)
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Né de L'Espoir Hystérique
Film / Scotland 16,37 mn
L’intelligence est celle du coeur, non celle d’un « coeur bon », mais la clarté jaillie des morts vécues (des victimes immolées), des inacceptables acceptées, des savoirs renoncés, des sécurisations abandonnées, des certitudes scalpées, dans l’amour inconditionnel du Dieu trois fois Saint !
Le Féminin de l’Être, pour en finir avec la côte Annick de Souzenelle, 1997
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Le Bal d'Artemis ACT II
«Cet acte II met en scène les ruines d’une action menée sur un plateau de tournage en Février 2017 à Paris. Cette relecture nous donnera l’occasion de célébrer une seconde fois le sentiment hystérique et d’en multiplier les sens plastiques.
Liam Sy Paquemar choisi de sublimer cet état psychologique ou émotionnel, non comme simple pathologie, mais comme potentiel créateur. C’est en revenant à l’origine étymologique du terme « hystérie » du grec ὐστέρα, matrice/uterus, qu’il lui est apparu vital d’en redéfinir les contours.
L’artiste pousse les limites de l’archétype en utilisant comme point d’ancrage la figure d’Artemis. Entre symbolisme primitif, classicisme et science fiction, il nous amène à reconsidérer les codes esthétiques et l’imagerie liée à la condition féminine. Le spectateur propulsé dans cet environnement choisira sa posture, tantôt hellénique, tantôt post-apocalyptique. Ce projet peut être vu comme une quête d’expériences, de perceptions et de concepts nouveaux, en marge de la seule quête identitaire.
Ce travail de destruction des préconçus suggère la rencontre avec un monde utérin, mystique et libérateur. Le potentiel né de cette rencontre retrouvera sa pureté originelle dans une sculpture transparente de résine et de poudre de marbre.»
The Kopple Project Hive, London / Solo show Liam Sy Paquemar
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Le Bal d'Artemis Act I
C’est lors de ce premier act mené sur un plateau de tournage à Paris que le classicisme rencontre l’action. Plus qu’une oeuvre performative, il s’agit d’une oeuvre elaborative. Un poème écrit sur mesure pour le projet, une ode à notre déesse est déclamée. Au terme de cette première action un acteur détruit l’un des vases de l’installation créant une interrogation chez le publique: Mais qu’a t-il fait, il a détruit l’oeuvre! Soudain un dj set de musique électronique de plus en plus rythmé accentue la tension dans l’espace. Au moment le plus intense émerge de la foule quatre autres protagonistes. Ils sortent de leurs blousons une batte de base-ball et entament la destruction de 138 vases antiques. Ils invitent alors les spectateurs à détruire les vases avec eux. Au terme de cet acte de destruction les spectateurs peuvent désormais accéder à la sculpture centrale. Une reproduction de la Diane de Houdon, faite de résine et poudre de marbre. Une sculpture réalisée en collaboration avec les ateliers de moulage des musées nationaux. C’est donc par la destruction du Logos primordial que la sculpture peut être révélée, laissant émerger l’essence d’un sentiment extatique nouveau. Ce projet né d’une pulsion destructrice, m’apparaît paradoxalement comme profondément édificateur et créateur, il souligne l’expression d’une « catharsis active », il est un acte de transformation