Sophie Blet
Sophie Blet (née en 1985, Les Lilas) vit et travaille à Marseille.
Elle a étudié aux Beaux-arts de Monaco (Pavillon Bosio) et Beaux-arts de Leipzig (Hochschule für Grafik und Buchkunst).
Après une résidence à l’Observatoire de Nice (2015) elle y présente sa première exposition personnelle «Le Grand Méridien» dans le cadre du Printemps des poètes(2016). Son travail a notamment été présenté au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Etienne (MAMC+) dans le cadre de la Biennale ArtPress (2020) au Centre d’art de la Graineterie, Houilles, dans le cadre de la 13ème biennale de jeune création (2020), dans le cadre de la Saison du Dessin, Marseille (2020), à la Open-School Gallery, Beaux-arts de Nantes (2019), à la Galerie HO, Marseille (2019), lors du 8ème prix de jeune création, St Remy (2018), à la Fondation Vasarely (2017), au Passage de Retz, Paris (Artagon, 2016), à la Galerie Bipolar ou à la HGB Gallery, Leipzig (2016) et prochainement à la Galerie Art-Cade, Marseille.
"Nourri d’astronomie et de cosmologie, de philosophie des sciences et de physique quantique, le travail de Sophie Blet sonde les angles morts du savoir scientifique. Entre la fiction expérimentale et la poésie spéculative, chaque œuvre investit ce que la science a de plus incertain ou de plus énigmatique pour jouer avec les représentations du monde et échafauder de nouvelles hypothèses métaphysiques. Lunaire et élégante, son esthétique emprunte autant ses formes aux instruments scientifiques (balance, pendule, compas, baromètre…) qu’à la littérature ésotérique (alchimie, symbologie, romantisme noir), plaçant l’articulation du physique et du symbolique au cœur de son travail.
Son "Monolithe à l’inconnu" donne ainsi forme à la multiplication infinie des théories que l’homme pose sur le cosmos.
Avec "En attendant le miracle, un réceptacle à objets célestes", elle plante la scène d’une attente face à un événement quasi impossible, la chute d’une météorite à un endroit précis, qui met en échec toute tentative de prédiction.
L’installation "The Sound of Silence", une voûte céleste éclatée au sol en mille fragments de miroir, réalise le fantasme de donner une matérialité au ciel tout en illustrant son possible effondrement, métaphore d’une perte de sens cosmique. Une origine sans développement (un centre sans circonférence) consiste en un compas de 2m80, amputé d’une de ses branches, dont la pointe coïncide avec le point d’un domino, symbole du degré 0 de la Création, non sans évoquer le bindu indien ou l’aleph hébreu. L’ensemble constitue la scène d’un big bang figé, à l’origine d’un monde avorté, comme si l’architecte divin avait cassé son compas.
La série "Que ceci soit ton exacte circonférence Ô monde enfin", réunit des plaques de laiton recouvertes à l’encre, sur laquelle Sophie Blet a dessiné, par creusement, des compas dorés. Diversement positionnés, ils imaginent différentes façons de tracer les contours du cosmos, renvoyant le mystère de la création à la possibilité de dévoiler les multiples dimensions du réel".
Florian Gaité, 2020, Centre d'art de la Graineterie
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En attendant le miracle (réceptacle à objet céleste)
En attendant le miracle est né d’une volonté de corrélation entre un geste humain et un évènement cosmique.
De tout temps, la chute d’une météorite a constitué le signe d’un ailleurs lointain et inaccessible. Objet d’attente, le réceptacle a été conçu pour que dans une infime probabilité, à peine possible, un de ces fragments puisse tomber par coïncidence exactement à la bonne taille et exactement à l’endroit où le réceptacle se trouve, dans une sorte de concordance avec l’Univers. -
The Sound of Silence
Photographies de ciel sur verre
Dimensions variablesDepuis la nuit des temps les humains observent le ciel, construisent des histoires sur son origine et son évolution et cherchent à y trouver une place.
Comme une surface effondrée, The Sound of Silence symbolise la possible chute d’un Monde dès lors que ses valeurs, son sens ou son destin vacillent. Les fragments au sol montrent un ciel étoilé dont l’image a été brisée et qui reste silencieuse après la catastrophe. Un ciel qui semblait inatteignable, désormais descendu sur Terre et devenu tranchant.
Peut-être que ce n’était qu’un ciel temporaire, peut-être qu’il n’était que la suggestion d’un autre différent venant derrière, dans un
nouveau cycle ?
A l’image des puzzles, qui sont une façon de rendre à nouveau appréhensible un espace qui avait été morcelé, les fragments suggèrent un espace en attente de reconstruction, mais sans notice d’assemblage et dont l’image finale reste ici encore secrète. A moins de ne le contempler que comme ruine, comme le souvenir nostalgique de ce qui a disparu. -
Monolithe à l'inconnu
Papier A4, peinture aérosol, hauteur variable
Selon les astronomes, l’espace est peuplé de corps mystérieux, et une forme sombre, la matière noire, y domine.
A l’image de cette matière qui reste encore indétectable, ce monolithe est un monument à l’inconnu, aux espaces et substances encore énigmatiques de l’univers, sur lesquels, faute d’observation, on ne peut qu’écrire feuille par feuille, des hypothèses.
Jusqu’à ce que, peut-être, toutes s’écroulent. -
Une origine sans développement (un centre sans circonférence)
Domino, compas modifié, laiton, hauteur variable
Dans une ancienne gravure de William Blake - Urizen, l’Ancien des
Jours - un vieillard (Dieu) sort de l’obscurité muni de son compas d’or pour créer l’Univers et en tracer les contours.
Il y a dans cette peinture l’idée de retourner aux origines et à une émergence première, à partir de laquelle le reste du temps, de l’espace et de la matière vont être crées.
Une origine sans développement (un centre sans circonférence) symbolise une version tronquée de cet acte, dans lequel la deuxième branche du compas, puisque inexistante, ne peut rien engendrer.
Comme si ce point de départ n’avait pas pu être développé, que l’Univers n’était resté qu’une pure potentialité et que le Monde n’avait pas été crée. -
Un possible coin de Néant
Dessin 50 x 80 cm, craie noire et fusain, balayette, support en bois teinté
À quoi pourrait ressembler un rectangle de Néant dans le Ciel ?
Inspiré des cartographies et des photographies célestes qui semblent présenter le Ciel comme un espace découpable en parties, ce dessin figure un coin de l’espace transposé en deux dimensions.
La balayette suggère une possibilité mentale : que l’on puisse soudainement l’effacer, annuler un coin du Ciel, et créer ainsi un rectangle de Néant dans le Cosmos.