Sybille Haÿs (Du)
Sybille du Haÿs (née en 1988) vit et travaille en Alsace. Diplômée de l’École Supérieur des Beaux-Arts de Montpellier Agglomération en 2012. Depuis 2016, membre fondateur et actif du Collectif des Possibles. En utilisant l’anecdote historique et l’archive, sa démarche artistique interroge le lien entre mémoire individuelle et mémoire collective.
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À l’Arbre Vert
À l’Arbre Vert est une installation réalisée lors d’une résidence de 2 mois en Alsace dans un village de montagne. Elle est composée d’une vidéo projetée sur bois (OSB) et de 4 dessins (120x140cm) au crayon sur papier (image : arrêt sur image de la vidéo).
Parce qu’il n’y a plus d’occasion, sur le trajet quotidien des habitants de Goldbach-Altenbach de se croiser et donc de se parler, j’ai voulu proposer un dialogue entre les uns et les autres. Le récit de chacun sur le village permet ainsi de construire une nouvelle Histoire du territoire. La caméra est observatrice de la conversation tout en faisant partie de la table-ronde à laquelle les habitants sont conviés. Objets et images ont également leur place dans le débat et dans cette Histoire. Une série de dessins accompagne la vidéo : images fantômes dont les contours s’effacent peu à peu. Les lieux esquissés sont les anciens points de rencontres qui parsèment les histoires du village -
L’Invitation au Voyage
L’Invitation au Voyage est une photographie est destinée à un tirage sur aluminium brossé (100x60cm).
Elle fut réalisée en Chine, dans la région du Sichuan, tout près de la frontière avec le Tibet, au bord d’un lac à 4000 m d’altitude. La position de ces deux personnes face à ce paysage aux dimensions sur-humaines, invite le spectateur à s’inventer sa propre histoire. Est-ce une mise en scène ? Une photo prise sur le vif ? L’ambiguïté est là. Cette image est le résultat d’une expérience humaine très surprenante lors d’un voyage en solitaire d’un mois en Chine, (de Hong-Kong à
Pékin, en passant par l’ouest de la Chine, notammant Batang à la frontière Tibétaine). Souligné par le titre en référence au poème éponyme de Charles Beaudelaire, il s’agit ici de donner à chacun la possibilité de créer son propre voyage face à l’onirisme de cette scène. -
Who wants to shoot ?
Who wants to shoot ? est une installation composée d’une vidéo-projection en split-screen au mur et de douilles de AK47 au sol (image : arrêt sur image de la
vidéo).
Ce projet a commencé lors d’un voyage au Viet-Nam. En passant par Cu Chi, région emblématique de la Guerre du Viet-Nam (1954- 1975), je me suis retrouvée
dans un lieu d’une ambiguïté rare...
Un réseau de tunnels avait été construit par les Viet-Congs, aujourd’hui le réseau a été rebouché. Seuls quelques kilomètres de tunnel ont été conservés et sont devenus une étape incontournable pour les circuits touristiques de la région. Cuchi est à mi-chemin entre le musée, le mémorial et le parc d’attraction. La visite nous amène jusqu’à la boutique souvenirs... Les “ Barbies vietnamiennes “ sont présentées à côté des douilles de AK 47 plaquées or et montées en pendentifs...
On entend alors “ Show me your money ! Who wants to shoot ? “ -
Les Oubliés de l’Actualité
Les Oubliés de l’Actualité est une installation composée de 2 animations videos-projetées, d’un meuble en medium (avec roulettes et poignées) et des journaux.
Il s’agit de mettre en scène l’effacement de certains pays de la carte du monde par l’absence d’information les concernant. Pendant 9 mois, chaque vendredi, j’ai acheté Le Monde. Pour chaque journal acheté, une carte du monde était créée, ne montrant que les pays cités dans l’actualité. Après plusieurs mois, une deuxième animation fut entamée sur le même principe, ne montrant que les pays qui n’étaient pas cités dans l’actualité. J’ai également ajouté une autre source d’informations : Liberté (journal algérien). Un meuble d’archivage fut ensuite réalisé afin de présenter les journaux utilisés pour réaliser les cartes composant
les animations. -
Veilleurs de nuit II
Veilleurs de nuit II - crayon sur papier - 56x76 cm - 2020
Travaillé à partir d'une image d'archive de l'Eco-Musée textile du Parc de Wesserling, ce dessin fait partie d'une série.
Tout au long de la série, ces veilleurs de nuit du Parc de Wesserling de 1870, disparaissent, se dissipent.
L'oubli, la mémoire, le souvenir... Ce qui est gardé intact ou ce qui disparait de l'image dans le blanc du papier ou dans le noir du graphite...