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Portrait #3 Mathilde Supe – Montrouge 2019

Dans le cadre du Salon de Montrouge 2019, Françoise soutient 4 artistes contemporains exposés lors de la manifestation. Apportant une aide à la fois financière, de visibilité et d’intégration dans le marché de l’art, l’association poursuit ainsi son engagement auprès des jeunes artistes.

Chaque semaine, découvrez le portrait d’un.e artiste sélectionné.e.

Portrait #3 –Mathilde Supe

Née en 1989 à Paris, Mathilde Supe a suivi un cursus pluri-disciplinaire. Après des études en histoire de l’art, elle travaille sur des plateaux de cinéma, puis intègre l’ENSAPC, École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy. En parallèle, elle se forme avec de nombreux artistes, aux disciplines plurielles, tels que Mathilde Muyard, monteuse de cinéma, Keren Cytter, artiste vidéaste, Eric Baudelaire, cinéaste, ou encore Eric Minh Cuong Castaing, chorégraphe. Depuis 2018, elle poursuit sa formation dans le champs des Sciences Sociales, étudiant à l’EHESS à Paris.

L’artiste utilise comme matériau principal de création la vidéo, outil qu’elle définit comme populaire et accessible, et qui lui permet de travailler sur les questions des préjugés, de la représentation et de l’interprétation à partir de situations données. Dans l’œuvre Le nouveau monde, en 2016, elle donne à voir, dans le décor d’une galerie d’art contemporain perdue en pleine campagne, des danseurs traversant les espaces de montage d’exposition, dans un récit à la limite entre fiction et documentaire.

Le livre est aussi un support de création pour l’artiste, comme dans son œuvre Keren Cytter doesn’t like to share, datant de 2013, où la narration se fait quotidienne. Tel un journal de bord de son métier d’assistante-réalisatrice avec la cinéaste, elle dépeint, sur fond de paysage new-yorkais, les aléas de son expérience du tournage avec humour.

Le récit est au cœur du travail de Mathilde Supe, que ce soit dans ses créations vidéos ou littéraires, et mêle fictions, imaginaires collectifs et réalités sociologiques et médiatiques, pour proposer un regard critique sur les genres.

Ayant exposé à la Galerie Où à Marseille dans le cadre du Festival International du Documentaire, à la Friche Belle de Mai de la même ville suite à sa résidence Astérides, à la Galleria Continua en Seine-et-Marne sur proposition de Nicolas Bourriaud, et au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme lors de la Nuit Blanche dédiée à Keren Cytter au sein de l’institution, l’artiste se penche aujourd’hui sur les clichés sexistes.

Découvrez son site personnel par ici.

Exemple d’œuvre : Cruel Park

Cette œuvre de Mathide Supe, réalisée à partir de 2015, immerge le spectateur dans un récit fantastique, entrecoupé de reprises de publicités, vidéos amateurs, films hollywoodiens et tutoriaux Youtube. Elle traite de thèmes multiples, tels que le divertissement, la représentation de l’individu, la manipulation, le souvenir, ou encore la place du spectateur face à l’image. Le film s’articule autour de deux parties. La première présente deux personnages, « ELLE » et « LUI », perdus dans un labyrinthe angoissant. Des clichés ancestraux de l’histoire narrée telle qu’elle existe depuis l’Antiquité apparaissent – le Bien et le Mal, les illusions,…- et un traitement spécifique du montage laisse transparaître des éléments perturbants le récit, comme le jeu appuyé des acteurs, le décalage du doublage, etc. La deuxième partie se rapproche plus d’un zapping ou d’un puzzle, rappelant le labyrinthe de la première. Le récit est fragmenté, et plonge le spectateur dans un sentiment inconfortable et frustrant, face au désir de suivre et de comprendre les actions qui se déroulent sous ses yeux.

Cruel Park n’est pas seulement un film, mais aussi un projet multi-formats invitant au jeu. Entre art vidéo, cinéma et expérimentation, l’œuvre s’adapte aux espaces qui l’accueillent, du film de 90 min en salles de cinéma, intervertissant l’intrigue et des extraits d’autres documents, à l’installation en deux espaces pour les musées et galeries, en passant par la plateforme interactive en ligne.

 

Cruel Park, 2015-2017, video HD, 80 min, © Mathilde Supe

Projet pour le Salon de Montrouge 2019 : You Can’t Run From Love

A partir des préjugés sexistes de notre société, Mathilde Supe a imaginé pour le Salon de Montrouge une œuvre composée de deux écrans, l’un présentant la scène cinéma, l’autre des textes défilant et commentant la scène. La scène présente un premier baiser entre un homme et une femme sur le dancefloor. La narration, elle, débute par des informations techniques et, petit-à-petit, digresse vers des théories variées, sur la rencontre et la séduction, et établit ainsi une critique sémantique.

You can’t run from love, Modélisation d’installation, 2019, © Mathilde Supe

 

Visuel bandeau : Le Nouveau Monde, 2016, video HD, 27:22, © Mathilde Supe