Portrait #2 Arthur Hoffner – Montrouge 2019
Dans le cadre du Salon de Montrouge 2019, Françoise soutient 4 artistes contemporains exposés lors de la manifestation. Apportant une aide à la fois financière, de visibilité et d’intégration dans le marché de l’art, l’association poursuit ainsi son engagement auprès des jeunes artistes.
Chaque semaine, découvrez le portrait d’un.e artiste sélectionné.e.
Interview de l’artiste après ouverture du Salon par ici.
Portrait #2 – Arthur Hoffner
Né en 1990, Arthur Hoffner est plasticien. Il mêle design industriel, sculpture et artisanat dans des créations qui questionnent les rapports entre techniques ancestrales et modernes. Effectuant ses première années dans la ferronnerie d’art, il intègre la Fondation de Coubertin auprès de compagnons du devoir. Il étudie ensuite les arts appliqués à l’École Boulle, puis à l’ENSCI – Les Ateliers, École Nationale Supérieure de Création Industrielle à Paris, où il décroche avec les félicitations du Jury un master de création industrielle en 2014. Sa pratique plastique s’inspire de l’Histoire, et des liens entre l’être humain et son rapport au temps, s’intéressant notamment aux techniques millénaires et à ses rapprochements possibles avec nos technologies et matériaux émergents.
Arthur Hoffner a remporté le 1er Prix du Concours de design Cinna, la bourse Déclics Jeunes de la Fondation de France, l’appel à projets Création en Cours des Ateliers Médicis, le prix du public de la design parade de la Villa Noailles, et enfin l’appel à projets du dispositif FoRte de la Région Île-de-France. De la Gaîté Lyrique à la Villa Noailles en passant par les studios Jerszy Seymour et Théo Mercier ou encore le Théâtre de Nanterre – Amandiers, pour ne citer qu’eux, Arthur Hoffner travaille avec des structures plurielles et sur des projets variés.
Plus récemment, l’artiste s’est attaché au thème de l’eau, retraçant l’histoire de l’objet universel et décoratif qu’est la fontaine, à l’histoire très riche, de ses symboliques passées à son « kitsch » contemporain. Il poursuit ainsi sa recherche entre usages et savoir-faire anciens et actuels, liant les mythologies aquatiques millénaires et l’utilisation contemporaine de l’eau dans sa forme la plus simple, de l’éponge au tuyau en PVC. Il se joue de notre appréhension des matériaux, en associant matières nobles et résistantes et textures légères et fragiles, tels que le marbre et l’éponge. Il travaille notamment avec la Cité de la céramique de Sèvres.
Découvrez son site personnel par ici.
Exemple d’œuvre : Deep Water
« Arrivées aux Enfers, les Danaïdes sont condamnées par les dieux à une tâche vaine et inéluctable : remplir sans relâche un tonneau percé. Un ensemble de fontaines, constituées d’imposants futs de récupération d’eau de pluie, incarnent ici ce tonneau. Dans ces situations performatives, l’élan corporel active ces objets inanimés, le geste transmet l’impulsion fondamentale à l’amorce de leur mise en marche. L’objet inerte s’éveille à son tour, à l’image du corps. En absorbant cette énergie dépensée les fontaines s’animent d’ un fonctionnement magique, celui de l’eau elle-même,fluide vital et originel. S’en dégage la sensation d’un corps dédié à l’accomplissement d’une tâche capitale, dont le but ultime semblerait nous échapper. Un corps au labeur contre la substance qui fuit, un corps à l’effort qui soulève, déplace, emboîte les contenants du liquide. L’homme et l’objet se contaminent et se maculent réciproquement. Le seuil qui les sépare se trouble, ils se confondent et se fusionnent. La fontaine pleure, urine, boit, jouit ; le corps arrose, s’écoule, déborde. » A.H.
Deep Water, 2018, Sculpture, Performance © Arthur Hoffner
Projet pour le Salon de Montrouge 2019 : 3 fontaines
Arthur Hoffner souhaite proposer pour cette 64e édition du Salon de Montrouge un ensemble de créations inédites, poursuivant son travail de recherche autour de la fontaine, et faisant dialoguer des matériaux de manière surprenante, tels que la mousse de filtration et les tubes en laiton, tous deux utilisés dans l’industrie pour accueillir des éléments liquides. Entre sculptures et objets de design industriel, elles mettent en avant le paradoxe de ces matériaux : l’un conduit l’eau, la véhicule, la laisse s’échapper, l’autre l’absorbe, la retient, l’emprisonne. Ressource vitale et naturelle qu’est l’eau et éléments industriels que sont ses supports se mêlent ainsi, créant un jeu de contradictions entre réceptacle et fluide circulant.
Monologue 1, 2 et 3, Sculptures-fontaines, Modelisation 3D, 2019, © Arthur Hoffner
Visuel bandeau : Deep Water, 2018, Sculpture, Performance © Arthur Hoffner