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Madeleine Pelletier, première interne en psychiatrie et féministe avant-garde

Méconnue, la première médecin diplômée en psychiatrie avait pourtant un siècle d’avance et s’est battue toute sa vie pour un féminisme aussi radical qu’intégral. Droit de vote, éducation, contraception, vêtement, mariage, elle rêve de tout bouleverser.

« Encore aujourd’hui, elle fait polémique, car l’égalité sur tous les plans dérange encore », remarque Christine Bard, historienne et directrice du Dictionnaire des Féministes qui a remis en lumière ce destin hors du commun.

Cette grande figure du féminisme du XIXe siècle n’est pas née Madeleine Pelletier. Elle a changé de prénom, choisissant Madeleine plutôt qu’Anne, comme pour renaître et se donner une nouvelle identité. Née dans un milieu pauvre, elle choisi l’éducation pour élever sa condition : après un détour par l’ethnologie, elle réussit ses études de médecine et obtient une thèse en psychiatrie. En 1904, elle devient la première femme interne en psychiatrie, en balayant toutes les difficultés qui se présentaient à elle.

L’un de ses chevaux de bataille sera la lutte pour une éducation des femmes sans restriction car « plus on est instruit, plus on peut changer la société ». C’est grâce à elle que le droit de vote est intégré au programme du parti socialiste en 1906. C’est cette demande de citoyenneté qui deviendra la principale revendication féministe.

Sa théorie de la virilisation des femmes sera également fondamentale au début du XX° siècle. Elle fait déjà une distinction entre sexe et genre, précurseur des tendances actuelles « No gender ».

Elle tentera toute sa vie de faire entendre ses convictions féministes par ses écrits, ses discours, ses actes aussi, puisqu’elle pratique des avortements clandestins. Un engagement qui lui vaut une condamnation en 1939. Elle finira sa vie dans l’asile où elle a suivi son internat. Ironie du sort.