C H A N G E avec Fleuryfontaine

Bedroom #10, 2018, Peinture numérique, 60 x 80cm. Encadré : 63 x 83 cm. Prix de vente : 700€

Bedroom #12, 2018, Peinture numérique, 60 x 80cm. Encadré : 63 x 83 cm. Prix de vente : 700€

La thématique de l’enfermement est importante et se retrouve dans plusieurs créations artistiques dont certaines sont aujourd’hui présentent dans l’exposition C H A N G E, à la Fondation Francès. Les deux œuvres Bedroom#12 et #10 (2018) explorent cette thématique. Ces dessins à l’encre de Chine ne sont pas de facture digitale, cependant leur conception a été assistée par ordinateur (CAO) et ils font intrinsèquement références à la production d’images numériques. Un dessin qui montre de manière pixélisée, ou une texture dite d’échiquier, la chambre d’un jeune célibataire. Le regardeur est appelé à pénétrer dans une chambre à l’apparence virtuelle, mais qui correspond bien à une réalité, celle des personnes qui vivent recluses, enfermées, dans la peur d’un environnement qui leur est hostile. Ces personnes sont nommées « hikikomori », un terme importé du Japon afin de désigner de jeunes personnes choisissant de ne pas sortir de leur chambre et ce pour une durée pouvant aller de quelques mois à plusieurs années.

Une situation tragique d’une humanité se détachant de la société, que l’on retrouve dans l’œuvre vidéo Ange (2019, 25′). Le duo d’artistes a, par le medium du jeu vidéo, rencontré via internet et tenter de reconstituer l’univers d’un hikikomori, Ael. Ils engagent alors un dialogue lors de séances de jeux où Ael évolue dans les environnements créés par ses deux interlocuteurs. Ce projet expérimental dévoile et tente de comprendre un mode de vie énigmatique, tout en interrogeant ce qui, dans notre société, peut conduire de jeunes personnes à s’isoler, se recroqueviller dans une chambre d’observation, qui devient leur monde, par le biais des écrans.

Diplômés de l’École d’Architecture de Paris Malaquais, Antoine Fontaine et Galdric Fleury réalisent leurs premières expositions, puis ils reprennent un nouveau cursus à l’École National Supérieur d’Art de Paris- Cergy où leur pratique de la vidéo devient exclusive, sous le pseudonyme de Fleuryfontaine. Des résidences artistiques en Corée du Sud (en 2014 et 2015) comme au Japon (2019), ont permis aux artistes de travailler sur des thématiques précises, toujours en alliant monde virtuel et réel. Enfin, de nombreuses expositions depuis 2013 à aujourd’hui, aussi bien en France qu’à l’étranger, ont permis aux spectateurs de voir et comprendre leur travail de vidéaste.

Le travail de Fleuryfontaine, un duo d’artistes parisiens, prend différentes formes : de l’installation, à la performance en passant par des images générées numériquement. Ils interrogent l’homme dans son environnement en faisant des technologies d’information et de la communication leur centre de recherche et d’expérimentation. Leur travail se déploie aussi bien dans un environnement physique que virtuel. Les œuvres de ce duo s’inscrivent et mettent en avant le « passage de la modernité à la cybernétique », mêlant monde réel et monde virtuel. En reprenant les caractéristiques des jeux vidéos, tout en détournant les codes par des espaces architecturaux réels, tels que des couloirs dans Index (2017), Fleuryfontaine explore un parallèle entre art et jeu. Le spectateur/joueur est actif et libre de sa réflexion. Comme une volonté de reprendre possession des espaces réels qui nous entourent.

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