C HA N G E avec Coline Dupuis

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Durant le premier confinement, Coline Dupuis s’est orientée vers la peinture en élaborant la conception d’une série : Les Tondi (2020) – singulier de Tondo en italien qui signifie ronde. Coline Dupuis s’inspire des cadres sphériques qui ont connu leur apogée à la période de la Renaissance. Et y apporte un regard actuel. Pour l’artiste, les Tondi font une réapparition au travers des réseaux sociaux, comme avec les « Story d’Instagram », où nous nous observons les uns et les autres avec brièveté. Ici, elle souhaite apporter un regard affectif, doux et curieux sur son quartier de la ville de Marseille. Ces scènes sont des souvenirs glanés depuis sa fenêtre.

L’approche sociale se mêle une nouvelle fois à une approche intime dans une autre série de peinture, A la salle, où une attention particulière est portée à la présence masculine dans la société. Elle y donne son regard de femme seule dans un espace public utilisé fréquemment par les hommes. La réalisation des œuvres Les yeux clos (2020) à Triton (2020), lui permet une inversion des regards, un temps où elle peut à son tour observer les corps.

Pendant ses années d’études à l’école d’art contemporain de Nice (Villa Arson), Coline Dupuis a la volonté de réaliser un va-et-vient entre le monde de l’école et un travail alimentaire en parallèle. Deux univers qui vont lui permettre de créer et d’exposer ses portraits. Ainsi, ses petits boulots deviennent alors « des résidences auto-proclamées ». Puis viennent ses différentes résidences artistiques en France comme à l’étranger, de l’Angleterre en passant par Senlis (Françoise pour l’œuvre contemporaine en société) à l’Australie. Autant de lieux et de nouveaux échanges, essentiels dans son travail.

Les films, peintures et photographies de Coline Dupuis, sont nourris des interactions humaines qu’elle rencontre quotidiennement. L’artiste porte un regard intime sur notre société en dressant des portraits poétiques empreints d’une grande douceur. Ses œuvres ont comme volonté de distinguer et comprendre chaque individualité. Depuis plusieurs années, la pratique vidéaste de Coline Dupuis se lie aux frontières du monde professionnel. Par ses portraits de travailleuses et travailleurs, l’artiste donne des visages à des professions, du gardien de musée à un groupe de femmes dirigeantes. Des ensembles de portraits qui forment un tout, des brèches documentaires d’une société. Chaque expérience, chaque portrait filmé est pour l’artiste une occasion d’observer les corps et les individus qui habitent dans ces environnements qui leur sont quotidien.

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