VAM
Son engagement artistique, VAM le doit aux femmes. Construction psychologique, diktats, inégalités de condition, fausses avancées, machisme ordinaire, violences du quotidien… Comment transcender la difficulté d’être d’un sexe à la fois vénéré et bafoué, honoré et humilié ?
VAM mène ce travail de recherche depuis une quinzaine d’années, navigant entre les archétypes du féminin et les récentes évolutions sociétales, essayant d’en comprendre les mécanismes.
Elle explore les paradoxes émotionnels, les distorsions de l’image de soi ou les projections corporelles qui témoignent d’un équilibre parfois précaire.
VAM utilise toutes les techniques qui lui semblent justes par rapport au propos : vidéo, installation, couture, photographie… Tout est utile pour questionner la séduction, la sexualité, la maternité, la transmission, comme pour dénoncer les abus, la domination, la violence ou la manipulation.
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Casa Nostra
2020 – Performance de 24 heures / Format vidéo final 24 minutes
24 heures dans une cabane en forêt, métaphore de la journée d’une femme ordinaire dans sa maison, comme un écho au « syndrome de la cabane » évoqué suite aux confinements successifs.
« Casa Nostra » est une réflexion sur la notion de foyer et de refuge, dont le caractère volontaire ou imposé reste flou, et dont les effets peuvent renforcer les fragilités, voire faire l’idyllique au cauchemar.
La performance, réalisée le 23 août 2020, a donné lieu à la réalisation d’une vidéo qui retranscrit en 24 minutes la quintessence des étapes clés de la journée.
Voir le teaser : https://www.youtube.com/watch?v=lvE_D6tma9A
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Qu'est-ce que t'as dans le ventre ?
2021 – Installation – Dimensions variables
Forceps anciens (milieu XX° siècle) / environ 45 m de pellicules photos cousuesIl y a la « grande » histoire, écrite par les Hommes, ces épopées grandioses, magnifiées par les livres, les fresques et la peinture, l’histoire des héros…
Et puis la « petite » histoire, celle de la famille, de l’intime, de la sphère privée, portée par les femmes, celles que l’on a longtemps cantonnées au foyer et aux affaires courantes. Chacune tient au creux de son ventre le passé et le devenir des Hommes.
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La Main qui me caresse
2020-2021 – Installation
Gants techniques de protectionCes deux ailes se déploient comme un manteau protecteur et rassurant lorsque peut-être son poids sur les épaules devient écrasant.
La main qui caresse est aussi celle qui frappe, celle qui s’insinue ou qui étouffe.
Chaque histoire se porte comme une chape. Mille mains se pressent autour de nous pour transmettre leur force, leur courage et leur affection. Parfois, elles nous retiennent et nous enferment mieux qu’une prison.
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Wash my Sins away
2016 – Vidéo performance – Diptyque
3 minutes 52 secondes et 3 minutes 26 secondesExpérimentation vidéo autour du péché originel.
« Je suis femme. Je suis l’Eve pécheresse, celle qui porte la faute en son sein depuis toujours. Je suis la tentatrice. Je suis la faiblesse qui trébuche et entraîne dans sa chute. Pourrais-je jamais effacer mes péchés ? »
Photo : exposition personnelle à La Chapelle des Minimes, Compiègne (60)
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Les Vierges rouges – Sainte-Nitouche
2011 – Série photographique
Papier calque, tissu et couture au fil de soieDans cette série, les caractères attribués au féminin sont surjoués pour mettre l’accent sur les clichés qui ont la vie dure.
Les prises de vue sont frontales et les corps n’ont pas de visage, dans un souci d'universalité.
Perforer la photo est une façon de rappeler que les mots sont des armes contondantes. La broderie n’est que l’aimable signature féminine, « ouvrage de dame », qui souligne l’obligation de composer avec la souffrance.
Photo : exposition personnelle au Donjon de Septmont (02)
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J'apprends ma Géographie
2013 – Photographie découpée et cousue au fil de soie
Cette série symbolise la rencontre avec soi-même au travers des années, entre violence et sensualité. L’utilisation de poses académiques instaure un contexte atemporel qui est aussi le reflet d’une réalité historique de la condition des femmes.
Ces photos sont découpées puis recousues au fil de soie, comme une tentative de réparation et de matérialisation de la blessure.