Thomas Bigot
Né le 18 juin 1983 à Caen, diplômé de l' Ecole Supérieure d' Art de Rouen en 2007, vit et travaille à Toulouse.
Espaces éclatés, équilibre fragile entre une construction logique mais chaotique, structures colorées qui s' effondrent ou flottent en apesanteur, impression d' être happé par ce cosmos chromatique qui est intimement lié à la musique.
Telle une immersion dans un environnement sonore absorbant, le regard arpente un univers rythmé, ponctué d' interstices silencieuses, tantôt calme, tantôt tempétueux.
Dans les installations, le son est spatialisé, l' environnement est pénétrable, l' écoute devient tri dimensionnelle.
Ce qui est plan dans les peintures est matérialisé, tangible; la structure est modelée d' une manière expansive, exponentielle.
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réseau neuro sonore, 2016
plaques d' époxy cuivrées, divers composants électroniques, micro contrôleurs, câbles,
connecteurs, hauts parleurs transducteurs, dimensions variables.La structure rappelle un réseau neuronal et ses transmissions synaptiques, et à la manière d' un synthétiseur modulaire, l' installation fonctionne par plusieurs dispositifs sonores inter connectés.
Des circuits électroniques sont dessinés sur des plaques de cuivre qui sont gravées puis assemblée sous forme d' un polyèdre, c' est le nombre de connexions de chaque module qui détermine son nombre de faces et donc la forme du volume.
Plusieurs récepteurs sont reliés à des micro contrôleurs programmés pour piloter d' autres modules selon des algorithmes aléatoires, chaque donnée collectée est réinjectée dans le réseau et ainsi réalimente la gestion du système.
Les types de connexions sont répertoriés par couleur, ainsi le noir correspond à la masse, le rouge au courant alternatif, le bleu au son, le vert aux variations de résistances donc aux modulations sonores, le jaune aux informations concernant les micro contrôleurs.
Bien qu' exacerbé par la quantité de câblage et de schémas électroniques improbables, le système est composé d' éléments qui ont tous leur place et font partie d' une logique globale.
Collaboration avec Frederic Villeneuve-Seguier du hackerspace tetalab. -
li spat synth, 2015
tubes, câbles et plaques de cuivre, hauts parleurs, divers composants électroniques, dimension variable.
Contrairement au circuit imprimé électronique, Li Spat Synth est un circuit modélisé: le réseau conducteur d' électricité n'est plus bi mais tri dimensionnel.
A l' instar de certains circuits multicouches, plusieurs réseaux se chevauchent afin que des informations qui y transitent ne s' interfèrent pas.
Des tubes de cuivre sont assemblés de manière à ériger une structure du sol au plafond faite d' angles droits, formant une sorte de labyrinthe dans lequel le visiteur est amené à déambuler.
Cette architecture simpliste n' est autre que l' alimentation électrique du système et sert de point d' ancrage à des câbles souples qui emportent l' énergie jusqu' à des composants électroniques.
Plusieurs schémas de synthétiseurs - du plus basique au plus complexe - sont ainsi matérialisés, leur fonctionnement est toujours basé sur une même logique:
un circuit intégré - la puce électronique - constitue un pseudo cerveau et les divers composants (résistances, condensateurs, transistors, diodes ,etc..) y sont connectés et le son est synthétisé.
Tous les synthétiseurs sont modulables via des photorésistances: le passage du visiteur provoque des interférences lumineuses qui se traduisent en une multitude de variations sonores.
Afin de se repérer dans les centaines de câbles reliant les composants au réseau électrique, la mise en place d' une nomenclature est indispensable, chaque résistance, condensateur, porte du circuit intégré possède son code couleur, facilitant le montage, la maintenance, et ainsi érige une architecture colorée par la logique des schémas électroniques.