Stéphanie-Maï Hanuš
Après cinq années d’études à l’ENSAAMA Olivier de Serres et à l’ISI, école des arts traditionnels indonésiens, Stéphanie Maï Hanuš poursuit en autonomie un cursus personnel en Indonésie, en Inde et au Maroc. Elle enrichit, dans ces pays, sa formation artistique textile en pratiquant des techniques manuelles dans des ateliers locaux.
Quelques années plus tard, c’est auprès d’artisans japonais qu’elle se forme, notamment en art du nouage, ainsi qu’en teinture, peinture sur kimono et tissage.
De ses nombreux séjours, elle retient une autre façon de penser le monde. Ses créations textiles sont empreintes de ces deux cultures, orientale et occidentale.
Le travail à la main offre un contact brut avec les matières et Stéphanie-Maï Hanuš en joue en réalisant des assemblages intuitifs, en s’abstenant de techniques trop élaborées et en recherchant volontairement une forme d’imperfection.
Sa recherche artistique s’ancre sur l’axe de la simplification du travail et de la recherche de la simplicité des matériaux récupérés.
Clotilde Boitel, commissaire d’expositions
La première valeur dans le travail de Stéphanie-Maï est intrinsèquement liée au temps. Stéphanie-Maï défait, détricote, démonte, déchire la matière première pour ensuite la travailler. Ce processus de défaire une forme pour en faire une autre requière patience et persévérance. D’une certaine manière, la matière bascule d’un monde à un autre. C’est certainement dans ce temps de déconstruction que s’élabore une organisation de survie. La matière est poussée aux limites de sa résistance dans une tension sans borne parfois jusqu’à l’effondrement. Il faut alors tout rebâtir, reprendre à zéro.
Stéphanie-Maï travaille essentiellement par série tout en enrichissant le travail par de subtiles variations. Son geste est répétitif mais pas systématique. Les formes qu’elle élabore sont d’un format modeste mais se déploient dans l’espace par la multiplication. Son travail évolue vers des environnements où le public n’est plus face à l’œuvre mais actif en pénétrant à l’intérieur de celle-ci.
Depuis une vingtaine d’années, elle réalise en parallèle un carnet de voyage par an.
Samuel Buckman, artiste