Simon Nicaise
Simon Nicaise (né en 1982 à Rouen, vit à Paris) est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Rouen en 2008. Il participe à de nombreuses expositions personnelles et collectives dans des galeries, institutions et centres d’art en France et à l’étranger (Allemagne, Belgique, Suisse, Lituanie, Thaïlande). Son engagement associatif l’amène à créer et diriger avec Morgane Fourey la Stork Galerie à Rouen de 2008 à 2011, puis à fonder en 2012 la web radio *DUUU - Unités Radiophoniques Mobiles dont il est membre du comité de pilotage.
Les œuvres de Simon Nicaise manifestent, de la tension à la fusion, des proximités visuelles, sémantiques et conceptuelles ambivalentes situées entre extension et condensation, amorce ouverte et commandement, logique et défaillance, système et accident. Négocier avec les apories et provoquer des oxymores visuels désamorcés au sein d’espaces ouverts à la réunion des contraires semblent être l’apanage savant et subtil de son travail. Après manipulation, ses objets reviennent au monde chargés de tensions et de césures qui révèlent, entre autres, la fragilité de l’instant et du sens.
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Poésie du sans titre
Poésie du sans titre, 2012-2016
Trousseau d’ébauches de clefs
20 x 9 x 6 cmTrousseau de clefs de l’artiste confié à un serrurier afin qu’il n’en garde que les ébauches, matrices non gravées.
Ces clefs sont rendues inopérantes, mais détiennent en elles un répertoire d’imaginaires possibles. Ce trousseau ouvre également un accès possible à l’antériorité même d’un ready-made. -
Touret
Touret, 2016
Cire, touret
140 x 140 x 70 cm
Vue de l'exposition "Pourvu qu'elle soit douce", Circuit, Lausanne, 2016Cette oeuvre renoue avec la tradition de la fabrication ancestrale de la bougie, mettant en scène un touret en bois autour duquel vient s’enrouler un kilomètre de cierge. Cette bougie se consume de manière continue et voit son cycle de vie rallongé.
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Gisant
Gisant, 2012
Coeur de gisant découpé en débit moreau
30 x 210 x 8 cmUn gisant a été moulé puis découpé en suivant le débit moreau - en forme de croix - qui s’applique aux troncs d’arbres. Une scie circulaire est donc venue traverser et réveiller cette sculpture endormie. Seul le coeur de la découpe a été conservé. Celui-ci réduit la sculpture en une ligne et concentre tous les éléments constituant le gisant.
Il s’agit d’une inversion du procédé classique de la sculpture qui part d’un bloc pour y sculpter une forme. Ici, la pièce sculptée a été débitée pour en extraire un bloc. -
Mobile parmi les mobiles
Mobile parmi les mobiles, 2012
Tiges métalliques, aimants et paquet de Gauloises
70 x 40 x 50 cmUn mobile suspend à ses extrémités 20 cigarettes issues d’un paquet de Gauloises. C’est le premier temps de la vie du mobile, avant d’être activé. L’instant où le mobile est en mouvement est celui où se consument les cigarettes, et où le nuage de fumée envahit l’espace comme si, tout à coup, 20 fumeurs s’invitaient chez vous. Le dernier moment est celui où les cendres sont rendues permanentes. Les tiges métalliques sont accrochées les unes aux autres à l’aide d’aimants qui rendent la structure aussi fragile que les cendres elles-mêmes.
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(50+(8ln(x)x6,5) 13n) / (V5+7yn) = O²
(50+(8ln(x)x6,5) 13n) / (V5+7yn) = O²
2011
Compas à verge et crayon
100 x 100 x 10 cm(50+(8ln(x)x6,5) 13n) / ((V5+7yn) = O² est une réactivation d’une pièce antérieure qui présente un compas d’écolier sur une feuille A4. L’équation est modifiée mais trace toujours à la place d’un cercle attendu, un carré. L’outil cette fois utilisé est un compas à verge de menuisier servant à tracer, introduisant l’idée de coupe et une action à venir.
La conception d’imaginer et d’ouvrir le monde transposé au mur de l’exposition est ici pensée à angles droits avec des arêtes à 90° et la forme géométrique s’arrête en pleine ligne, reste en suspend d’être finie de son ultime segment, que seule une projection mentale peut venir compléter. -
Et tu tapes tapes tapes c’est ta façon d’aimer
Et tu tapes tapes tapes c’est ta façon d’aimer, 2010
Bouquet de fleurs, moteur, programmateur et socle
45 x 45 x 30 cm
Vue de l'exposition "Pourvu qu'elle soit douce", Circuit, Lausanne, 2016Un bouquet de fleurs se fracasse par intermittence contre le mur. Progressivement, les fleurs perdent leurs pétales comme si elles avaient été guillotinées. Elles tapent le mur avec violence et le pigmente, le tout formant une aquarelle, tandis que les pétales tapissent le sol. La décomposition du bouquet est accélérée par la violence des chocs, et est néanmoins rendue permanente par la pigmentation et sa matérialisation sur le mur.