Pierre-Marie Drapeau-Martin
After years training in operatic singing, forming the core of his childhood and teenage years, also characterized by a nomadic spirit, Pierre-Marie started to use cameras as a guide and travel companion.
In 2007, he traveled to the US where everything appeared to have a cinematographic quality, and started to take photographs to accompany his writings. Photography then became his preferred medium.
In 2015, he graduated from the École Nationale Supérieure de la Photographie in Arles. Since then, his videos have been projected for shows organized by the Cinéma du Solstice in the Glassbox gallery as well as at the Fermanville beach, with the support of Frac Normandie. He has also exhibited his photography in collective shows at the Agnès B. gallery, at the FRAC PACA, in the U.S. at the Washer Dryer Project gallery, as well as at the gallery of Jeune Création. In 2018, he exhibited his works at the Palais des Beaux-Arts of Paris for the 68th edition of Jeune Création, where he was awarded the No Mad Galerie prize, and the Aponia prize. This prize gave him the opportunity to put on his first solo show 'Still life / Life style' at the Aponia contemporary arts center.
Following this personal exhibition, in 2020 he will participate in five group exhibitions, which put his work into perspective with others in contexts and which question the ethical and political dimensions of art (Love and violence, takes care of you # 1, # 2, # 3, Tranchante, L'aurore!). The same year, he carried out a residency at the artist run space in.plano where he began to develop new, more autobiographical works where the image became a material of work in volumes. A restitution of residence is planned in 2021 at in.plano during a personal exhibition called Primary.
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Insolation (Se faire la peau, Se faire des films)
Insolation, 2020
Tirage Epson P20 000 sur Baryta Hahnemühle 315g - Transfert sur plexiglass - 50 x 70 cm
Série de 11 oeuvresCe qui motive mon geste est de faire réapparaître des sensations estivales d'un épisode où les corps amoureux sont au bord de la rupture l'un de l'autre. Des réminiscences de mouvements contradictoires sont recherchées : oubli et affirmation de soi, fantasme et désillusions, sensations de fracas et de fusion, etc. Les transferts d'images m'ont permis de rejouer ces accidents d'apparition grâce à un pelage de l'image à même des supports glanés. En révélant ainsi ces photographies, elles deviennent alors des métaphores de la rupture et de l'attachement, et, parfois, se font les fenêtres des métamorphoses de nos corps.
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Still life / Life Style
En apparence, une ode au quotidien, une recherche de beauté éphémère dans le banal. Cette série ne s'enracine dans aucun lieu en particulier, rejouant discrètement la délocalisation et où l'accrochage rejoue les quatre saisons.
Une recherche de simplicité et de beauté quasi épipahnique de ce qui nous entoure et pourtant une légère menace sous-tend ces photographies: celle que le cygne, le corps en iceberg et qui plonge la tête pour se nourrir dans la vase, ne remonte pas à la surface, celui de se prendre les pieds dans le tapis, celui du couteau qui tranche une pastèque aussi rouge qu'une chaire à vif au coucher du soleil, celui de la disparition des abeilles dans une nature encore sauvage ou encore d'un chien qui semble cuire au soleil.
Malgré tout j'ai cherché à restituer un plaisir visuel, pour jouer avec la dimension haptique de la photographie couleur : oeil, main, bouche se disputent ces petits trésors qu'on ne touchera ici qu'avec les yeux. Regarder plutôt que consommer ce qui n'a pas encore été l'objet d'une consommation. La contemplation devient une pratique urgente pour vivre le danger d'un bonheur immédiat de ce qui s'offre encore à nos imaginaires.Cygne (l’eau à la bouche d’hiver), 2016
Tapis (faire peau neuve de printemps), 2019
Patate douce (faire peau neuve de printemps), 2018Ruche (l’amour, l’eau fraîche d’été), 2018
Éclaboussure (l’amour, l’eau fraîche d’été), 2014
Chien noir (vers l’aride d’automne), 2014
Pastèque (l’amour, L’eau fraîche d’été), 2018
Sourire (vers l’aride d’automne), 2012Pommes (vers l’aride d’automne), 2018
Le balais (vers l’aride d’automne), 2016Tirages sur papier fujifilm Haute Reflexion, 50x70 cm, 70x100cm
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Les oiseaux / Indulgences
«Un même mouvement traverse l’envol du cycle des Oiseaux. Le premier de ces tirages sur aluminium rappelle par ses reflets froids la brillance des couteaux : Gil s’y empare à deux mains d’un jeune poulet, la bouche fendue d’un sourire à la fois jubilatoire et carnassier, impression que renforcent les dimensions imposantes du tirage en noir et blanc et le flash qui la nimbe d’une aura d’ogresse de conte de fées. Mais la suite de la constellation revient à plus de douceur, nous invitant à ne goûter qu’avec les yeux. Le support métallique transfigure les images : une mésange prend le grain du souvenir en super-huit, un tas de fumier où des pommes de terre ont été mises au rebut devient soudain le nid de la poule aux œufs d’or, brillant d’un jaune qui dore aussi la photographie d’Armelle, la mère de l’artiste, jeune et fièrement dressée entre des sacs de fruits à peine cueillis, ou celle d’Andréa, sa fille et la sœur de Pierre-Marie Drapeau-Martin, oiseau surpris par l’objectif alors qu’elle cuisinait dans une robe à plumes… Le motif aviaire se parachève dans la dernière du cycle qui isole le bras nu d’Andréa, devenue jeune femme, prenant appui sur le dossier d’un canapé brun. L’oiseau, en l’occurrence une grive que Chateaubriand n’aurait pas reniée dans son rapport à la mémoire intime, n’est plus ici que représentation d’une représentation, comme l’arbre dans La Terre, mais son support le rend plus que jamais incarné, au sens premier du terme puisqu’il est tatoué. La dévoration n’est plus à l’ordre du jour, mais au poulet vivant répond aussi le cuir mort du canapé, dont la teinte, proche de celle de la peau humaine où les poils peuvent aussi pousser en liberté, invite à reconsidérer notre rapport au monde animal. Peut-être, après tout, que l’homme est une bête comme une autre, une bête capable toutefois de se mettre les autres dans la peau. Comme Andréa.»
Extrait de Les merveilles d’un monde en chantier par Benjamin Garnier-Jacquinot
Les répétitions I & II, 2017, sérigraphies sur rouleaux de tickets de caisse sur toile, 44x55cm
Indulgences, 2020, lecture performée : texte sur rouleau de ticket de carte bancaire, serviteur, taille-crayon, crayon, personnages en papier, env. 7 min.Gil et le poussin, 2008
Pommes de terre (Nid), 2018
Armelle (Tas de fruits), date inconnue
Andréa (Cuisine), 2013
Armelle (Cuisine), 2019
Andréa (Le tatouage), 2017Tirages sur aluminium, 20x30cm, 60x90 cm, 80x 120 cm
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L'île d'A.
«L’île d’A. de Pierre-Marie Drapeau-Martin explore et traduit le parcours d’Arturo par le biais d’un objectif photographique. Le résultat n’est ni illustratif, ni analytique, il s’agit au contraire de l’évocation sensible d’une quête d’affirmation identitaire. Arturo cherche à interpréter la réalité, mais il l’altère puisqu’il la charge de significations mythologiques. Si Elsa Morante nous invite à poser un regard frontal sur le compte-rendu d’une altération, les distorsions optiques d’une caméra s’avèrent être un excellent support. Les photographies de Pierre-Marie Drapeau-Martin se focalisent sur l’aspect poétique de ce détournement. Un tas de sable qui évoque une île, ou peut-être une forme organique, et la main qui le façonne. Un groupe d’adolescents qui jouent entre les ondes d’une mer dense et grise. Le détail d’une surface rocheuse consommée par le sel. Et puis des images de constructions en métal, en bois, en marbre, qui suggèrent une idée de fragmentation et de structuration.(...)
La volonté de traduire en images l’espace insulaire est centrale dans cette recherche. L’île d’Arturo est le territoire idéalisé des jeux d’enfance et en tant que tel il se place dans la géographie indéfinie des souvenirs individuels. Sa nature inaccessible et sauvage en fait une tabula rasa où il est possible de projeter ses pulsions les plus profondes. Réussir à conquérir ce territoire équivaut à les dominer. Les photographies de L’île d’A. sont le fruit d’une déambulation entre la Turquie, l’Italie et la Grèce et nous renvoient à un espace imaginaire, produit par leur superposition. D’abord introduit topographiquement, il prend la forme minérale des rochers pour ensuite muter en un univers végétal et sous-marin. La diversité des techniques utilisées (photographie numérique et argentique, sous-marine et aérienne, en noir et blanc et en couleurs) évoque les différentes tentatives d’appropriation du territoire ainsi qu’un archipel de perceptions.(...)»
Espaces insulaires, espaces parodiques,
extrait de la postface par Carolina Zaccaro.2017
110 pages, 61 images, 20x28,5cm -
Sortilège
2020
Sortilège est né par magie de surimpressions accidentelles surgies au cours de l'impression Florilège.
Environ 25 x 35 cm dans cadre fait main.
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À l'origine il y a la coupe
Petite Nature
Chapitre III : À l'origine il y a la coupePetite nature s’entend comme une libre réinterprétation des Aventures de Pinocchio de Collodi, prises comme une matrice à thématiques, comme la violence et la difficulté de l’incarnation et de l’exclusion, la croyance dans le spectacle, l’animation des objets.
Quels sont ces voyages par lequel passe le personnage de papier au personnage de bois, puis le personnage de chair et d’os au personnage ayant une âme ? Comment s’anime-t-on ?
Objet, pyrogravure, encre, peinture, pastel, bois, 29,5 x 25 x 8 cm
Trentaine de peintures, pastel sur papier du 10x30 au 40x50 cm
2021