Pierre Fauret
Né en 1963, vit et travaille à Toulouse.
Après avoir été vétérinaire, Pierre Fauret développe à partir de 1998 un monde de figures organiques et animales pour lesquelles hybridation et métamorphose sont des thèmes récurrents.
Le jeu léger, la construction de formes inédites, l’élaboration d’un bestiaire hors de toute taxonomie rationnelle sont autant de fils conducteurs qui traversent son œuvre, faisant surgir un univers singulier à l’entre-deux du connu et de l’inconnu, du tendre et de l’inquiétant.
Animaux emblématiques et personnages choisis mettent l’accent sur les dérives humaines et nous questionnent sur la place que nous imaginons être la nôtre dans ce monde.
D’après Blandine Dubois, 2019
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Genius loci
2020
Fauteuil, fourrures, yeux en verre, pastel blanc et encre
env. 125 x 65 x 135 cmDans la Rome antique, chaque rivière, chaque montagne, chaque arbre, mais aussi chaque village, chaque place et chaque maison était pourvu d’un esprit protecteur, le genius loci, "l'esprit du lieu".
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Salon-bibliothèque, série Mes Intérieurs
2020
Pierre noire sur reproduction de page
de magazine déco des années 50
30 x 42 cm
Il est là aussi question "d'esprits du lieu", sous forme de lutins qui perturbent l'agencement bourgeois du domicile. -
Jo et Pierre, série
2019
Pierre noire, encre et brou de noix
sur papier aquarelle
30 x 40 cmSérie de dessins en référence croisée à la célèbre performance de Joseph Beuys "I like America and America likes me" et à mon histoire personnelle.
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Crocodiles
2019
Figure avec masque d'ours (cire, fibres, plâtre coloré),
encre, fourchettes argentées, nappe damassée, table.
env. 105 x 88 x 95 cm -
Eg(g)O
2015/2016
Cire, huile et fibre de verre sur armature, fauteuil
80 x 80 x 135 cmRegardez cet œuf énorme qui exhibe fièrement son unique particularité, son vaste nombril, engoncé dans un fauteuil style Louis XIV, moelleux, aux effluves poussiéreuses. La nature de l'homme est bien chamarrée. Là, chacun débobinera les autres fils que cet œuf donne à voir !
Les œufs … Ils sont un motif récurrent, une forme qui rythme et donne le pouls. En cire colorée, en cire d'abeille, en marbre ou encore en pierre, les œufs sont pleins, bien plus denses qu'ils n'y paraissent, gorgés de la riche cosmogonie de l'artiste.
Bénédicte Deramaux, 2016 -
Crocodilus fessus maximus
2004
Cire colorée et huile sur armature, œil en résine transparente peinte
250 x 66 x 46 cmParmi ses propositions les plus troublantes, son Crocodilus-fessus offre au regard une gigantesque main humaine de cire accueillant un œil de reptile, exacerbant les sens convoqués ensemble, ici toucher et vue, caresse et regard. Déclinant les mythes qui concentrent les peurs ancestrales de voir l’homme se muer en bête, l’artiste propose une rencontre à la fois douce et percutante, véritable fusion, entre les attributs permettant l’identification d’un crocodile (œil reptilien et peau rugueuse) et une forme sculptée immédiatement reconnaissable comme caractéristique humaine : la main.
Blandine Dubois, extrait de "Présence animale", 2011