Pierre Fauret
Né en 1963, je vis et travaille à Toulouse
Docteur vétérinaire de formation, je développe à partir de la fin des années 90 un monde de figures organiques et animales pour lesquelles hybridation et métamorphose sont des thèmes récurrents. Ma pratique pluridisciplinaire, faite de recyclages, d’assemblages et de juxtapositions, engendre un bestiaire sauvage dont les personnages troublants, à l’entre-deux du connu et de l’inconnu, sont autant de complices qui me permettent de commenter la nature humaine.
Mon travail a été présenté dans des expositions personnelles et collectives dont anima[L], le Carmel (Tarbes), CARNE (Paris), Animalités, Maison des arts Georges Pompidou (Cajarc), Slick (Paris), ST’ART (Strasbourg) Méditerranée, hic et nunc (Monaco) : il figure dans des collections privées et publiques dont le Delmenhorst Stadtmuseum (Allemagne), la collection de la ville de Tarbes ou l’Artothèque du Lot.
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Les Avides
nids d’oiseaux, résine, marbre noir, huile
dimensions variables
2022“Nos désirs sont comme les enfants
plus on leur cède, plus ils deviennent exigeants.” -
Le Chant du monde
métal, carton, plastique, poêle en fonte émaillée, batterie et câbles , fil électrique, lecteur CD et bande-son (chant d’alouette ralenti 20 fois)
110 x 120 x 190 cm
2021Le Chant du monde, référence désenchantée à Jean Giono et Walt Whitman : les animaux, présents sous forme de logos sur divers emballages empilés à la façon des Musiciens de Brême, sont utilisés comme facilitateurs à la commercialisation et à la consommation, alors que certains d’entre eux disparaissent dans l’indifférence du plus grand nombre. Rien d’étonnant dès lors, qu’ils crient leur révolte de façon stridente, appelant ceux qui veulent les entendre à la rescousse.
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Quand tu épouses l’argent, le diable pond un oeuf dans ton garde-manger
trophées divers (ivoires, fourrures, bijoux…)
nid, oeuf en pierre, métal, bois, cadenas
42 x 65 x 61 cm
2021Le titre de cette œuvre provient d’un proverbe scandinave, il est question ici d’avidité et de cupidité, de pillages et de dépossessions, du « siphonage féroce des ressources naturelles » (Alain Damasio)
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J’ai été le roi des animaux
marionnette, épingles, fil de pêche,
pierre serpentine et feuille d’or,
chaise haute, acrylique
110 x 72 x 117 cm
2020Le personnage, une marionnette de loup récupérée dans une décharge sauvage, trône sur une chaise haute, où il est à la fois manipulé par des fils quasi invisibles mais aussi écrasé sous le poids d’une couronne de pierre trop lourde pour lui. Ce loup est la créature incarnant d’anciennes peurs enfantines et, en même temps, l’enfant-roi déchu écrasé par ses responsabilités d’adulte. Il est aussi le « sauvage » qui nous effraie, contraint, au mieux, de vivre aux marges de notre société.
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Eg(g)O
cire, huile et fibre de verre
sur armature, fauteuil
80 x 135 x 80 cm
2016“(…) Regardez cet énorme œuf qui exhibe fièrement son unique particularité, son vaste nombril, engoncé dans un fauteuil style Louis XIV, moelleux, aux effluves poussiéreuses. La nature de l’homme est bien chamarrée. Là, chacun débobinera les autres fils que cet œuf donne à voir !
Les œufs … Ils sont un motif récurrent essaimé le long du parcours de l’exposition, une forme qui rythme et donne le pouls. En cire d’abeille, en marbre ou encore en pierre, les œufs sont pleins, encore plus denses qu’ils n’y paraissent, gorgés de la cosmogonie de l’artiste.”Bénédicte Deramaux, La forme en une autre s’en va, 2016
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Crocodilus maximus
cire colorée et huile sur armature, œil en résine peinte
250 x 66 x 46 cm
2003Caractéristique de sa démarche artistique, l’hybridation est chez Pierre Fauret une opération de croisement d’éléments issus de mondes divergents et scrupuleusement choisis. Elle est un jeu de construction fondamentalement démiurgique où la divergence des éléments sélectionnés aboutit in fine à une harmonie combinatoire. Cette notion d’harmonie se révèle justement au regardeur, dans ces combinaisons hybrides, par les choix subtils d’éléments organiques s’accouplant dans une justesse fine.
Blandine Dubois, Présence animale, 2011 (extrait)