Olivier Garraud
Né en 1983, Olivier Garraud vit et travaille entre Nantes et Paris. Il est diplômé de l’ESBA-Nantes en 2010.
Ses expositions personnelles ont lieu au Beaux-Arts TALM-Angers (2018) ; au Centre d’Art de Pontmain, Pontmain (2018) ; La Borne, POCTB, Orléans (2018) ; aux Itinéraires graphiques, Lorient (2018) ; à 2angles, Flers (2017)...
Il a participé à des expositions collectives à La Maison des Arts, Malakoff (2015), Galerie des arts visuels, Québec, Canada (2015), Triennale de dessin Tallinn, Tallinn, Estonie (2015) ; Basic Space, Dublin, Ireland (2013).
Son travail a été récompensé de plusieurs prix & bourses (Prix de la Ville de Nantes, 2013 ; Aide au projet de création, arts plastiques, conseil Régional des Pays de la Loire 2015 ; Aide individuelle à la création, arts plastiques, DRAC, Pays de la Loire 2017 ; Aide au projet de création, arts plastiques, conseil Régional des Pays de la Loire 2018)
Il est actuellement en résidence à la Cité international des arts de Paris.
Glaneur et observateur ironique de la société, Olivier Garraud revendique le rapport analogique et low tech au monde qui l’entoure comme une façon narquoise de poser son regard sur celui-ci. Volontiers grinçantes, ses productions participent du détournement généralisé de signes empruntés au réel ainsi qu’à une sphère médiatique et contemporaine.
Si un tel travail s’alimente en partie par l’usage élargi du crayon, celui-ci développe prismes et compilation d’icônes par le biais de séquences animées, d’installations mixtes ou d’accrochages muraux.
Frédéric Emprou, extrait de Black atlas, les effigies fantômes.
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Wieners Losers
WIENERS LOSERS
L’hégémonie culturelle des États-Unis sur le Canada, la domination économique de la Chine en Asie, ou encore l’influence (ingérence ?) de la Russie et des pays de l’Europe de l’Ouest sur ceux de l’Europe de l’Est, tel semble être la situation qu’illustre la carte du monde (un monde si sombre !) dessinée à même le mur par Olivier Garraud. La Mongolie, le Canada, l’Afrique entière ou encore l’Amérique latine y sont définis comme des Losers (perdants). Quant à eux, les États-Unis ou la Chine, et plus largement tous les pays disposant de la bombe atomique, sont décrits comme des Wieners.
Or, le remplacement d’une lettre par une autre (le e de wieners se substituant au premier n de winners) fait de ces régions non pas des Winners (gagnantes) comme l’opposition classique gagnant/perdant devrait nous le faire penser, mais comme des Wieners (saucisses, et surtout en argot : bites). Que pensez dès lors d’une compartimentation du monde opposant des perdants à des gagnants qui ne le sont pas : à des bites ?
Pierre VialleTexte écrit à l'occasion de l'exposition collective "Jusqu'à ce que rien n'arrive", Maison des Arts, Malakoff, 2015.
Crédit photographique : Germain Herriau -
Des pieds et des poings
Faire des pieds et des mains, ou ce qui est inhérent à tout mouvement contestataire.
J’ai employé pour cette sculpture une construction « grotesque » (allusion à l’art de la grotesque). On retrouvait dans les fresques de cet art, des chimères, des individus acéphales, etc.
Dans ce rapprochement direct du poing et du pied la « hiérarchie du corps » est importante. En assemblant ces deux parties ma volonté était de créer un « court circuit ».Souvent les symboles restent, mais l’objet même des combats s’est retrouvé évacué. Le symbole est donc vidé de son sens, il est désactivé. On les retrouve alors sur les tee-shirts, il devient un faire-valoir, un objet plus mimétique que militant.
Ma proposition tente de réactiver ce symbole. Celle-ci révèle que quoi qu’il advienne, la lutte pour quelque cause qu’elle soit est intrinsèquement liée à tout corps, individuel et social. Ainsi malgré quelques marqueurs de progrès, les soulèvements contestataires appartiennent à un cycle et à une révolution qui les englobe, condamnant celle-ci à se renouveler perpétuellement avant d’être digérée de nouveau.
Crédit photographique : Germain Herriau
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L'office du dessin
"L’Office du dessin" est un bureau d’étude, consacré à tout ce que l’on est en droit d’envisager comme du dessin. Celui-ci tend à vouloir décloisonner tout ce que l’on peut considérer en tant que tel.
C’est pourquoi "L’Office du dessin" ne désigne pas un champ d’investigation en particulier mais des champs d’investigations ; purement esthétiques par exemple, avec des jeux de formes qui reprennent le quadrillage du papier que j’utilise ; typographiques également avec un questionnement sur le langage ; et politiques aussi, avec des considérations sur notre époque et notre société.
De plus et comme c’est souvent le cas avec le dessin, ce projet au long court me permet de travailler à dessein ; c’est-à-dire d’envisager des dessins-muraux, des sculptures, des animations, tout en enrichissant progressivement la série.
Ceci désigne dès lors "L’Office du dessin" comme un fil conducteur dans ma production. Logistiquement parlant, j’ai fait des choix qui conditionnent l’esthétique de cette proposition avec : le format A4, ou homothétique quadrillé, et le noir et blanc. Cela me dispense de la question du format ; le quadrillage me sert d’appuis ; le choix du noir et blanc rend mon dessin plus efficace et me recentre sur la composition et le trait. Ce protocole me permet de travailler le dessin dans une dynamique plus proche de la pensée et contribue ainsi à articuler l’ensemble de mon travail.
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L'office du dessin
"L’Office du dessin" est un bureau d’étude, consacré à tout ce que l’on est en droit d’envisager comme du dessin. Celui-ci tend à vouloir décloisonner tout ce que l’on peut considérer en tant que tel.
C’est pourquoi "L’Office du dessin" ne désigne pas un champ d’investigation en particulier mais des champs d’investigations ; purement esthétiques par exemple, avec des jeux de formes qui reprennent le quadrillage du papier que j’utilise ; typographiques également avec un questionnement sur le langage ; et politiques aussi, avec des considérations sur notre époque et notre société.
De plus et comme c’est souvent le cas avec le dessin, ce projet au long court me permet de travailler à dessein ; c’est-à-dire d’envisager des dessins-muraux, des sculptures, des animations, tout en enrichissant progressivement la série.
Ceci désigne dès lors "L’Office du dessin" comme un fil conducteur dans ma production. Logistiquement parlant, j’ai fait des choix qui conditionnent l’esthétique de cette proposition avec : le format A4, ou homothétique quadrillé, et le noir et blanc. Cela me dispense de la question du format ; le quadrillage me sert d’appuis ; le choix du noir et blanc rend mon dessin plus efficace et me recentre sur la composition et le trait. Ce protocole me permet de travailler le dessin dans une dynamique plus proche de la pensée et contribue ainsi à articuler l’ensemble de mon travail.