Natacha Mercier

Peinture acrylique sur toile, 80 x 80 cm – 2018.
Le crâne est l'élément unique du tableau et se substitue au fond de par la technique utilisée : un recouvrement du sujet par de multiples couches de peinture inconsistantes. Mon intention est de trouver cet instant précis ou le « paraître » se contient le mieux dans le « trans-paraître ». Le crâne s'est débarrassé de tous les attributs classiques connus dans les tableaux de vanités (sablier, l'horloge...) pour signifier à lui seul le néant, l'inutilité, le vain de l'amour-propre et de l'orgueil.

Acrylique sur capot de Renault 21, 125 x 150 cm – 2013. Coproduction Maisons Daura et les Abattoirs, Frac Midi-Pyrénées.
Depuis ma plus tendre enfance, je baigne particulièrement dans l'univers de la « bagnole » que je décline en peinture, installation, performance... Ce prisme omniprésent me permet de pointer d'innombrables clichés sociétaux que ce soit l'arrogance, la vanité, la parade, l'obsession, la vitesse ou l'impuissance, pour n'en citer que certains. Camoufage, décalcomanie, ponçage et couches infinies de peintures créent l'illusion de la perfection. « Libera nos a malo » (« Délivre nous du mal »), est le trophée de la série « Visibilité réduite ».

Peinture aqua et vernis mat sur capot de Ford Mustang 1964, 121 x 130 cm – 2014. Coproduction Xavier Ronse.
Mes peintures, au premier abord monochromatiques, laissent transparaître peu à peu des formes par un concept de recouvrement. La transparence issue de ce processus de voilage peut s’apparenter à celle des peintres en carrosserie automobile : recouvrir mes sujets par une multitudes de couches successives. Ce crâne de cheval peint sur capot de Ford Mustang est un Memento Mori. Il a la même fonction que les crânes humains dans les peintures de vanités : un rappel incessant de la proximité de la mort inévitable.

Fresque murale, acrylique sur plaques de plâtre – 435 x 355,5 x 30 cm - 2016. Coproduction le Ciam, la Fabrique,Toulouse et les Abattoirs, Frac Midi Pyrénées.
Ce concept de recouvrement et de recherche de la « Border line » m’a amenée sur le champ de la censure, du voile qui cache le sexe et le poil. J’ai examiné des œuvres qui font polémique depuis la grande tradition picturale occidentale, de par la réalité des corps peints. Je propose ici une version actualisée du tableau "L’origine du monde" de Courbet dans laquelle le sexe du modèle est intégralement rasé. A défaut de révéler, je suggère et offre la possibilité de traverser le voile des images.

Variation du “Portrait présumé de Gabrielle d’Entrées et de sa soeur la duchesse de Villars” (Inconnu) – 90 x 130 cm. Peinture automobile et vernis mat sur panneau de signalisation verticale en aluminium – 2016.
Coproduction Le Ciam La Fabrique, Toulouse et la Carrosserie Leurette, Lille.
Un ensemble de variations de toiles fameuses de l’histoire de l’art ont été élaborées en carrosserie automobile sur des panneaux de signalisation routière en aluminium. J’ai préalablement demandé à des modèles de reprendre des poses célèbres que j'ai photographiés. Différentes couches de peinture et de vernis ont été subtilement appliquées au pistolet en cabine de peinture automobile sur la surface. La facture froide et distanciée de l’œuvre offre la possibilité de jouer sur la limite entre art, exhibition et voyeurisme.