Mathilde Dadaux
Concentrée en les termes de performance et d’art immatériel, la pratique de Mathilde Dadaux n’appartient qu’au temps et à l’expérience qu’en fait le spectateur. Par le biais de chorégraphies du réel ténues, elle crée des situations bien souvent déroutantes pour celui-ci car mettant en tension ses attentes et le contexte dans lequel il est saisi. Absences, disparitions, points de latence et silences sont récurrents dans sa pratique et participent d’une qualité évocatoire. J’habite les espaces, par ces évocations. Je les imprègne, compose en leur sein des durées et crée des situations. Celles-ci, bien souvent, convoquent chez le spectateur les sentiments et les effets du doute, de la frustration et de la vulnérabilité. Dans leur sillage elles laissent se propager une rumeur car, à la présence, brève, du corps, du geste, du mot ou du parfum, le récit et la transmission orale, seuls, subsistent.
Diplômée en 2016 à la Villa Arson, elle reçoit par la suite le Prix de la Venet Foundation.
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Lilium Candidum
Espace olfactif, 2014
Les lys sont de ces fleurs que les parfumeurs qualifient de «muettes». Inexprimables, il est impossible d’en obtenir l’essence. Aujourd’hui en parfumerie, nous ne connaissons le lys plus que sous forme synthétique.
J’ai placé des lys la nuit qui précédait mon diplôme dans la galerie de la Villa Arson. Au matin, je les ai ôtés. Leur parfum est resté.
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Would you like to dance with me
En présence de Sonia Boyce, artiste en résidence
Performance, 2015Promenades-conversations le long des jardins en terrasses.
Le rendez-vous annonçant la performance est fixé sur les terrasses de la Villa Arson. Le public étudiant arrive, deux femmes partent main dans la main au loin.
Quelques enseignants et Sonia Boyce arrivent, j’apparaît et invite cette dernière en lui prenant la main à me suivre.
J’aurai pris soin d’inviter d’autres performers à reproduire mon geste. Prendre par la main et rencontrer. d’autres couples se forment et partent divaguer.
Reste une partie du public qui n’a pas été entraînée. -
Courant d'air
2015
Courant d’air au 3ème étage de la Cité Radieuse de Le Corbusier - Marseille - D’une issue de secours à l’autre - Dilution de l’architecture utopique - Souffle sur le quotidien -
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In a deep silence
Performance chorégraphique, 1h30, 2016
Pieds joints, les yeux fermés, il oscille doucement, absorbant le souffle du vent.
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5°C
Performance, 2016
«Je comprends à ce moment là que la performance est presque finie, et je n’ai rien compris, et je n’ai rien vu. Et puis je vois quelqu’un, un étudiant, qui enlève son pull et j’entends une parole sur «enlever un pull, un haut». Je vois mathilde remettre une veste.
Ah il s’agissait d’enlever le haut.» Joseph MoutonBien souvent un pull en découvrait en autre.
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L'Eclipse
Performance, 2016
« Mais, parce que je me trouvais au sommet d’un mont glacé, il y a une exprérience que je n’ai pas pu éprouver...
Lors d’une éclipse solaire, les oiseaux diurnes cessent de chanter, provoquant un silence de la nature comme on en connaît rarement. »Ici, à l’ombre d’un jardin, je conduis, le temps de trois minutes, mes auditeurs au cœur d’un voyage.
Au travers d’une parole hypnotique, je leur raconte l’expérience que j’ai faite en islande de l’éclipse solaire du 20 mars 2015.
Un voyage hypnotique permettant à l’auditeur de s’immerger et d’imaginer ce qu’il n’a pu voir.