Margaret Dearing
Née en 1979, Margaret Dearing vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy en 2001, puis de l’École Nationale Supérieure de la Photographie, à Arles, en 2004.
Ses ensembles de photographies se composent autour de questions liées à l’architecture, à l’urbanisme, au paysage, pour évoquer les statuts ou mutations de différents types de territoires dans le contexte de la mondialisation. Elle s’intéresse à l’organisation des espaces et des circulations, aux relations formelles et temporelles entre espaces construits ou naturels, à la difficulté d’habiter un lieu. Si le travail s’initie par l’observation et l’expérience des territoires étudiés, des rencontres avec des personnes qui y habitent ou travaillent nourrissent les projets. Des portraits posés créent un écho à ces échanges.
Laissant une grande place au hors-champ, le travail de prise de vue et de mise en séquence des images est sous-tendu par l’idée de traduire une étendue, un flux, un continuum, en articulant espaces et présences.
Ses photographies ont été montrées lors d’expositions personnelles à la Progress Gallery, Paris (2015, 2020); ; à la Couleuvre, Saint-Ouen (2016); à la Galerie Lumière d’Encre, Céret (2018); à la Maison Diaphane, Clermont de l’Oise (2018); aux Photaumnales, Clermont de l’Oise (2019). En 2018 et 2019 elle articule projets de création photographique et ateliers en milieu scolaire lors de deux résidences avec Diaphane, pôle photographique en Hauts de France. En 2019 elle travaille sur la commande «Flux, une société en mouvement » du Centre National des Arts Plastiques, présentée aux Photaumnales à Beauvais en septembre 2020, ainsi que dans un catalogue co-édité par le CNAP et Poursuite éditions.
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Ici, 2014
Extrait de l'ensemble de 10 Photographies
Tirages argentiques satinés contrecollés sur dibon, format 30x40cm, 60x75cm et 100x120cmExtrait du texte Indéfinir les lieux
écrit pour l'exposition Ici, Progress Gallery par Marion Delage de Luget(...) De bout en bout, le travail de Margaret Dearing est question de lieu ; jusqu’à celui-là dans lequel elle expose. Car nous y voilà, Ici, entourés de ces grandes horizontales que l’accrochage dessine, enfilades encore soulignées par les rectangles allongés des formats. Les photographies se succèdent à intervalles irréguliers, l’alignement suggérant de l’une à l’autre un prolongement. Surtout que nombre de « motifs » proches, sinon substituables, se répètent de part en part, procurant l’étrange sensation que l’on regagne ponctuellement le même endroit : que les immeubles se jouxtent réellement ou pas, ils composent ce vaste quartier périurbain auquel on revient sporadiquement, et ce pourrait être un seul et même bosquet d’arbres aux environs (...).
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Là, 2018
Extrait de l'ensemble de 17 photographies
Tirages argentiques satinés contrecollés sur dibon, format 48x60 cmTravail réalisé lors de la résidence "la photo bat la campagne", 2018 avec Diaphane - pôle photographique en Hauts de France
Parcourant le territoire du Clermontois dans le cadre d’une résidence, Margaret Dearing s’est attachée dans cet ensemble à alterner paysages et portraits d’adolescents vivant dans ces espaces périurbains.
Ils sont là sans vraiment être ici, figés dans un décor relativement neutre et artificiel, dans une recherche d’identité propre à leur jeunesse en attendant d’être indépendants. Margaret Dearing met à distance ces personnages et instaure un dialogue imaginaire dans leur confrontation aux paysages. Les espaces qu’elle décrit, à la frange de l’urbain et du rural, sont construits d’accumulations de pavillons standardisés où règne la haie de thuyas comme signe de la propriété privée. Ce que Margaret Dearing discerne à la marge est aussi ce que l’on ne veut pas voir d’une société en mutation, où le travail s’exerce à distance au rythme des transports en commun. Des parents qui rentrent tard et se lèvent tôt, des enfants qui se retrouvent souvent seuls, là où ils n’ont pas forcement voulu vivre.
La séquence de Margaret Dearing évoque aussi pour cette jeunesse l’emprise que l’image peut avoir dans la construction de l’identité. Ce garçon qui se met en scène avec son téléphone portable fictionne sûrement une vie de substitution sur les réseaux sociaux. A l’heure de l’omniprésence du selfie et de la maîtrise orchestrée de sa propre image, les portraits de Margaret Dearing sont aussi des contre-représentations face aux images stéréotypés qui s’imposent sur les réseaux sociaux, et attestent d’une présence au monde où règne le ici et maintenant.
Fred Boucher
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Sous-sol 1 / Sous sol 2 / Sous-sol 3, 2019-20
Extrait de la séquence de 18 photographies
Tirages argentiques satinés contrecollés sur dibon, format 48x60 cmCollection du Cnap
Commande Flux, une société en mouvement (Cnap, CRP, Diaphane)Si l’urbanisme du quartier d’affaires sur dalle de Paris-La-Défense atteste d’une pensée qui prône la planification, l’efficacité, la fluidité au service de l’économie mondialisée, l’expérience de sa partie souterraine où se concentrent les différents flux de circulation nous rappelle des imaginaires urbains plus inquiétants.
L’organisation des espaces sépare les publics, les usages, en fonction des statuts des personnes qui les traversent, évoquant des rapports de force inhérents à nos sociétés contemporaines.
Une berline en mouvement dans un parking se confronte au corps des usagers filtrés par les portillons du rer, à la saleté ou l’éclat d’un matériau dans une aire de livraison, à l’apparition d’un visage à travers les vitres teintées d’un taxi.Des cadres en costume, des employés, des travailleurs se croisent sans se rencontrer. D’autres personnages, en situation de grande précarité, tentent de survivre dans les interstices du quartier, contraints par la misère. Si on se déplace dans ces lieux, les passages entre ombres et lumières laissent présager de mornes issues.
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Sous-sol 1 / Sous sol 2 / Sous-sol 3_13, 2019-20
Extrait de la séquence de 18 photographies
Tirage argentique satiné contrecollés sur dibon, format 48x60 cmCollection du Cnap
Commande Flux, une société en mouvement (Cnap, CRP, Diaphane)Si l’urbanisme du quartier d’affaires sur dalle de Paris-La-Défense atteste d’une pensée qui prône la planification, l’efficacité, la fluidité au service de l’économie mondialisée, l’expérience de sa partie souterraine où se concentrent les différents flux de circulation nous rappelle des imaginaires urbains plus inquiétants.
L’organisation des espaces sépare les publics, les usages, en fonction des statuts des personnes qui les traversent, évoquant des rapports de force inhérents à nos sociétés contemporaines.
Une berline en mouvement dans un parking se confronte au corps des usagers filtrés par les portillons du rer, à la saleté ou l’éclat d’un matériau dans une aire de livraison, à l’apparition d’un visage à travers les vitres teintées d’un taxi.Des cadres en costume, des employés, des travailleurs se croisent sans se rencontrer. D’autres personnages, en situation de grande précarité, tentent de survivre dans les interstices du quartier, contraints par la misère. Si on se déplace dans ces lieux, les passages entre ombres et lumières laissent présager de mornes issues.
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Sous-sol 1 / Sous sol 2 / Sous-sol 3_14, 2019-20
Extrait de la séquence de 18 photographies
Tirage argentique satiné contrecollés sur dibon, format 48x60 cmCollection du Cnap
Commande Flux, une société en mouvement (Cnap, CRP, Diaphane)Si l’urbanisme du quartier d’affaires sur dalle de Paris-La-Défense atteste d’une pensée qui prône la planification, l’efficacité, la fluidité au service de l’économie mondialisée, l’expérience de sa partie souterraine où se concentrent les différents flux de circulation nous rappelle des imaginaires urbains plus inquiétants.
L’organisation des espaces sépare les publics, les usages, en fonction des statuts des personnes qui les traversent, évoquant des rapports de force inhérents à nos sociétés contemporaines.
Une berline en mouvement dans un parking se confronte au corps des usagers filtrés par les portillons du rer, à la saleté ou l’éclat d’un matériau dans une aire de livraison, à l’apparition d’un visage à travers les vitres teintées d’un taxi.Des cadres en costume, des employés, des travailleurs se croisent sans se rencontrer. D’autres personnages, en situation de grande précarité, tentent de survivre dans les interstices du quartier, contraints par la misère. Si on se déplace dans ces lieux, les passages entre ombres et lumières laissent présager de mornes issues.
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Sous-sol 1 / Sous sol 2 / Sous-sol 3_15, 2019-20
Extrait de la séquence de 18 photographies
Tirage argentique satiné contrecollés sur dibon, format 48x60 cmCollection du Cnap
Commande Flux, une société en mouvement (Cnap, CRP, Diaphane)Si l’urbanisme du quartier d’affaires sur dalle de Paris-La-Défense atteste d’une pensée qui prône la planification, l’efficacité, la fluidité au service de l’économie mondialisée, l’expérience de sa partie souterraine où se concentrent les différents flux de circulation nous rappelle des imaginaires urbains plus inquiétants.
L’organisation des espaces sépare les publics, les usages, en fonction des statuts des personnes qui les traversent, évoquant des rapports de force inhérents à nos sociétés contemporaines.
Une berline en mouvement dans un parking se confronte au corps des usagers filtrés par les portillons du rer, à la saleté ou l’éclat d’un matériau dans une aire de livraison, à l’apparition d’un visage à travers les vitres teintées d’un taxi.Des cadres en costume, des employés, des travailleurs se croisent sans se rencontrer. D’autres personnages, en situation de grande précarité, tentent de survivre dans les interstices du quartier, contraints par la misère. Si on se déplace dans ces lieux, les passages entre ombres et lumières laissent présager de mornes issues.