Laura Gourmel
Après des études d’Arts Plastiques à Nîmes et à Paris, Laura Gourmel poursuit sa pratique artistique liée au textile et questionne son environnement. Elle construit une oeuvre engagée et poétique qui traite de sujets divers, comme la réparation, l’espace et le temps ou des faits de société.
Son parcours lui a permis d’exposer en France, en Belgique et au Canada.
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H.A, 2018
H.A est une vague, H.A est une multitude de plis.
H A; des initiales anonymes signent ce draps de lin. H et A sont retombés dans l’oubli, noyés leur nom, leurs rêves et leurs espoirs, comme tant d’autres avant eux. Ils n’ont pu traverser ni la mer ni les âges malgré les mains tendues.
Neutre, à même le sol, la distance est réelle entre le spectateur et ces appels à l’aide.
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Entrelacs, 2016
Broderie blanche, stuc et bois.
L’entrelacs. Ce mot pourrait définir Rome, où tout se mêle et passe continuellement d’un état à un autre. Tel un géomètre j’ai voulu prélever cet entre-deux, dévoiler l’ambivalence fragmentaire. En adaptant les mosaïques et les carrelages à la technique de la broderie blanche, je laisse une trace fantomatique de mon passage dans cette ville mouvante.
Installation réalisée lors d'un résidence de création de 3 mois, à l'atelier Wicar à Rome, en partenariat avec la ville de Lille et l'institut français.
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A l'ombre des papillons, 2016-2018
A peine perceptibles, ces broderies faites à partir de taches de peinture, rappellent les taches utilisées dans les tests psychologiques. Elles sont ici traces de l’imaginaire, résidus de rêve, insectes étranges...
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Sur le rebord des araignées, 2015-2017
Le lit est un espace d’entre-deux, où l’on passe d’un état à un autre, de la veille, au sommeil puis au réveil, de la maladie à la guérison ou à la mort. Lieu des ébats et de la naissance, il est un espace où nous sommes vulnérables.
Partant des taches comme symboles du rêve et de l’inconscient ces deux installations parlent de ce qui peut s’étendre en nous, à l’intérieur de notre corps, de notre esprit, de nos idées, jusqu’à finir par nous ronger.
Des réseaux se forment et constituent notre devenir.
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Le mur de l'oubli, 2014-2015
J'ai raccommodé des torchons, j'en ai fait des trous noirs.
Cette installation parle du temps qui passe, de l'oubli, de la mémoire, des choses qui nous échappent, qu'on essaie de restaurer mais qu'on ne peut rattraper et qui pourtant laissent des traces.Un travail sur la fuite de toute chose emportée vers un ailleurs, vers le passé. Une sorte de cartographie de ce qui fut et qui n'est plus. La mémoire est fragmentaire, on reconstitue le passé, on le raccommode comme on peut.
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Linéaments, 2017
Pour David Lynch "les idées sont comme des poissons", pour moi elles sont comme des personnages, qui grandiront si l'idée se développe ou qui resteront à l'état de projet, fœtus pour toujours. La création est faite de choix, de ratés et d'abandon parfois.