Julie Escoffier
Julie Escoffier (France, 1989)
Vit et travaille entre Tapachula (MX) et Lyon (FR).
Julie Escoffier (France, 1989) vit et travaille entre Mexico (MX) et Lyon (FR). Elle est diplômée de l’ENSBA-Lyon en 2013 et lauréate la même année de la bourse d’études supérieures à l’étranger de la Fondation Kenza. Ainsi pour son post-diplôme, elle effectue une résidence à Mexico à la Escuela Nacional de Pintura y Escultura (École Supérieure La Esmeralda) en 2013 / 2014. Depuis, elle partage son temps entre de longs séjours au Mexique et d"autres en France.
L’artiste a principalement exposé son travail en France, essentiellement autour de la région Lyonnaise et sur le continent nord américain, et ce lors de plusieurs expositions ou manifestations,entre autres lors du Programme Résonance, de la Biennale d’Art Contemporain de Lyon (2019), à Untitled Art, Miami (2018), à la galerie Almanaque, Mexico (2018), à la Flatland Gallery, Houston (2018); à Material Art Fair, Mexico (2018; 2015); à la Efrain Lopez Gallery, Chicago (2017); à la Galerie NIXON, Mexico (2016); au Museo Universtario del Chopo, Mexico (2015); à ou encore à la Galerie Les Territoires, Montréal (2014). Elle a également été invitée à diverses résidences artistiques comme à la Fontainhead Residency (Miami, 2018), à la fondation Alain Servais (Bruxelles, 2018), ou à CASA WABI (Oaxaca, Mexique, 2017). Sa dernière exposition individuelle en date fut présentée à la gallerie Kashagan à Lyon (2020).
Parmi les lieux qui ont présentés ses expositions personnelles, on peut citer le Centre d’art Bastille dans le carde de la Project Room (Grenoble 2018), la Galerie Efrain Lopez à Chicago en 2016; la Galerie Les Territoires à Montréal (2014) ; la Galerie Breve à Mexico (2014); ainsi que sa première individuelle au Centro Nacional de las Artes également à Mexico (2013).
En parallèle, Julie Escoffier est coordinatrice d’un programme de résidence artistique au Chiapas DEDAZO et co-fondatrice du projet curatorial Kairos.
Julie Escoffier réalise au travers d’oeuvres “sensibles” un phénomène paradoxal: produire des objets sculpturaux à l’aide de techniques photographiques. Inscrivant sa démarche dans un certain statut d’inachèvement, elle ouvre son travail aux phénomènes de transformation et, simultanément, à l’un des principaux facteurs de la photographie; le temps lui-même.
Résultat d’une pratique quotidienne de recherches expérimentales sur les possibilités matérielles de différents composés chimiques ou organiques (solutions chimiques photo-sensibles, dérives de métaux lourds, minéraux, distillations diverses,…), c’est au travers de la sculpture et de l’installation situationnelle qu’elle construit des ensembles sculpturaux fragiles aux topographies miniatures et aux couleurs irisées, lentement transformés en collaboration avec les éléments.
En critiquant subtilement la volonté de l’homme à laisser une marque dans le temps et l’espace, le travail de Julie Escoffier met en évidence le mouvement et la finitude naturelle de toute chose. La photographie n’est plus utilisée afin de figer l’instant, au contraire les oeuvres performent lentement et mettent en lumière un future fragile.
Vignette de la vitrine des artistes de Françoise : "Technè", sténopés en terre, 2012.
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Ellipsis
Vue principale de l'exposition "Ellipsis"
Efrain Lopez Gallery
Chicago, Juin 2016Durant une résidence de recherche à Dedazo Art Residency, isolée dans la jungle mexicaine à la frontière du Guatemala, j’ai mené une curieuse investigation sur l'histoire et la signification du polysémique point de suspension. Oxymore, double mouvement de l’excès et du manque, du trop dit et du non dit, de la lacune et de l’infini des possibles ; les propriétés très complexes du point de suspension correspondent à mon intérêt pour des formes instables, labiles, ambivalentes et/ou en devenir.
« Cette recherche, prenant la forme d’une installation, a été initiée dans une certaine obscurité virtuelle, un isolement géographique. Mise en lumière délibérément rapidement, résultat d’une pratique elliptique où, structure et destruction, reconstruction et recomposition, se confrontent.
Il a ainsi fallu que l’artiste se soumette à des énergies dionysiaques, son atelier devenu une grotte obscure; l’exposition cette boite lumineuse ; le rituel en scène: un théâtre.
Dans ce dernier, des sculptures composées et enduites avec des substances aussi variés que le vin, l’eau de rose, l'eau de Javel, ou le sel, performent, muent et se transforment pendant toute la durée de l’exposition. »Extrait du texte curatorial (traduction), Ruslana Lichtzier.
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Station XIV - Grotte du Jourdy, été
Photographie couleur en négatif, imprimée en mosaïque sur du
papier ordinaire, colle artisanale à base de farine,
200 x 300 cm.2019
La grotte représente la métaphore d’un lieu fondamental dans l’imaginaire de mon vocabulaire plastique. Positif obscur du négatif du site d’exposition, origine d’accumulation matérielle du temps qui
passe ou encore cavité maternelle …
Des impressions A3 sont juxtaposées sur le mur de façon à délivrer l’image. Les différents éléments photographiques de la mosaïque la façonne révélant ainsi l’importance du travail artisanal de la main qui colle, balaye, étire, ride et altère la photographie. -
Waiting to Catch You
Vidéo 13.59
Jardin botanique, Montréal.2014
Renversée, se balançant au bout d'un fil, la caméra chute dans l'eau, elle devient l’outil du pêcheur d’images, qui, après avoir réunit les conditions possibles de la prise, adopte une position d’attente le temps de la tombée de la nuit.
« Dans la pêche, il y a quelque chose de passif. Selon moi, le pêcheur comme le photographe est un instinctif. Une fois son lieu de pêche trouvé, il s’installe, met en place son dispositif de pêche pour que “ça marche”, il se tient prêt, “aux aguets”, lui ne fait rien. Il ne réagira qu’après la prise du poisson. Les choses surviennent en dehors de son action en tant qu’actif. Dans mon travail en général, j’aime cultiver ce goût pour la passivité »
Extrait d’un entretien avec Aurèle Parisien, exposition "A l’ombre de mouche", Les Territoires, Montreal.
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AfterForm #13
Terre non cuite, tige d’acier, résidus de plâtre.
2015
AfterForm est une série d’oeuvres conçues par accident ou sans intention préalable au cours de la fabrication d’une autre pièce. Ces bribes collatérales gravitent à l’intérieur d’expositions ou d’installations, en parallèle avec le travail pensé délibérément. Leur sélection se fait selon le seul critère subjectif du potentiel esthétique de l’objet. Commencée en 2013, la série Afterform donne une autre lecture à ces « sculptures de processus » tout en les figeant dans une nouvelle temporalité.
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Transfer Matter
Plâtre, résine, solutions chimiques, crochets en métal.
160 x 110 cm2019
La question du paysage et de l’impact de l’Homme
sur son environnement, n’est pas abordée de
manière frontale dans le travail de Julie Escoffer,
mais elle est très présente. Ses ensembles
sculpturaux évoquent des topographies miniatures
aux couleurs irisées à l’exemple de cette série
Transfer Matter. Ces oeuvres, qui fonctionnent par
paire, sont le résultat d’un transfert d’une surface
sèche sur une surface humide chargée de matière
chimique parcielement photosensible. Ainsi, le
positif s’arrache et vient se coller sur l’autre plaque,
nommée négatif. En résulte des paysages qui
rappellent les abords de mines ou d’autres sites
pollués par l’activité humaine. Ces espaces sont
aussi séduisants que repoussants, attirants que
craints.Joris Thomas
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Mishap #4
Photographie numérique.
2015
Tirant partie d’une maladresse légendaire, je photographie mes accidents pour les publier sur Instagram, lieu ultime des hyper-narcissiques. Il s’ensuit une série d’images où le potentiel esthétique de l’incident compose avec le quotidien. Ici, je photographie une fine pellicule d’amidon produite à la suite du débordement de ma casserole de riz…