Julia Gault
Diplômée avec les félicitations du jury, de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs en 2016, Julia Gault est une artiste plasticienne née en 1991. Elle questionne le geste d’ériger la matière, de lui donner de la hauteur et de tenter qu’elle s’y tienne. Un geste contre nature puisque tout élément tend à être ramené au sol par la force de la pesanteur. Ses sculptures et installations parlent de la fragilité de la posture verticale. Elles se tiennent dans un équilibre précaire, souvent au bord de l’effondrement.
Ses pièces ont été montrées dans de nombreuses expositions collectives notamment à la Plus petite galerie du monde (Ou presque) ainsi qu’au musée de La Piscine à Roubaix Nature contre nature, 2019, Au Mur à Moret-sur-Loing L’énigme est de ne pas savoir si l’on abat si l’on bâtit, 2019, à la Galerie Laure Roynette POROROCA, 2019, à l’espace Arondit Cloture, 2019, à la Galerie Bertrand Grimont La petite collection, 2018, au Château de Vincennes L’or blanc, 2018, à la Galerie Laure Roynette Matière première, 2017, à l’Espace Commines L’esprit du temps, 2017, à la Galerie Valérie Delaunay Garder le Cap, 2017, au Crédit Municipal Relève, 2017, à l’Institut du Monde Arabe Le Décoratif et l’Orient, 2012. Julia Gault a bénéficié de quatre expositions personnelles : Ce vertige qui le tient droit en 2016 à l’ENSAD, Bien que le monde se renverse à la Galerie du Crous en 2017, Onde de submersion à l’Espace d’art contemporain Camille Lambert en 2019 et La constance de l’eau au Laboratoire de la Création en 2019.
Son travail a été sélectionné pour différents prix comme pour le prix Artagon 1 en 2015, le prix Dauphine pour l’art contemporain en 2016, le concours la Convocation en 2017 et le 63e Salon de Montrouge en 2018. En 2015, elle a été lauréate du Prix Artistique Fénéon de la Chancellerie des Universités de Paris.
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Où le desert rencontrera la pluie
2018
Terre de faïence crue, acier
Dimensions variables
Pièce unique
Photo : Laurent Ardhuin«L’installation centrale, Où le désert rencontrera la pluie, rassemble des récipients en terre crue, moulés d’après des jerricans, des bouteilles, des arrosoirs ou des bonbonnes en plastique, dont certains d’entre eux ont été remplis d’eau en amont de l’expsoition pour amorcer leur progressif affaissement. La vidéo La fuite, diffusée en regard, complète le dispositif en induisant l’impression d’un flux que l’on ne contient plus. L’association d’idées entre l’infiltration d’eau au sein de la matière et l’image d’une inondation renforce le sentiment d’un potentiel effondrement. Posé sur des étagères régulières, des caillebottis carrés disposés à hauteur égales, l’ensemble compose une grille dont la rigidité s’oppose formellement à la déliquescence des sculptures en terre. Représentation de la rigueur mathématique et de la structuration de la matière, elle permet d’opposer symboliquement l’effort de rationalisation de l’Homme à l’inévitable catastrophe qu’il n’arrive pas à endiguer.»
Extrait du texte écrit par Florian Gaité pour l’exposition «Onde de submersion»
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Bien que le monde se renverse
2017
Bâche imprimée, tubes de cuivre
Dimensions variables
Pièce uniqueRio de Janeiro, 2015. L'explosion d'une canalisation d'eau enfouie dans
une favela entraine un éboulement de terrain et la destruction d'une maison en contre-bas. L’eau, la terre et la gravité forment un trio à la relation tumultueuse. La photographie du terrain après l'événement est imprimée sur une bâche qui, à l'image du paysage, s'affaisse sur elle-même. Sur les tuyaux de cuivre qui la soutiennent avec fragilité, sont écrits à l’aide de trous, des vers tirés de Poésie Verticale de Roberto Juarroz :« Une voûte pareille à une eau qui ne s'écoule pas
bien que le verre se renverse,
bien que le monde se renverse.
Et soudain l'on sent que si cela s'écoulait
on pourrait être face à la première pluie
ou du moins à un bras qui se plie jusqu'au sommeil. » -
Au bord de
2016
Terre
70 x 230 x 160 cm
Pièce uniqueLa terre vivante qui compose le sol est une matière
informe, friable, sans cesse attirée par le bas. Au bord de est une tentative d’élever la terre, de lui faire atteindre des hauteurs étrangères, et surtout de la faire tenir en tant que forme. Cette pièce, s’inspirant des phénomènes de délitement de formes hautes du paysage comme les falaises ou les montagnes, est un mont de terre tronqué : d’un côté elle a la stabilité d’un tas de terre, et de l’autre, la tranche nette et verticale, luttant avec la pesanteur terrestre, d’une fragilité extrême. Cette tenue devient presque magique. -
La constance de l’eau
2019
Terre de faïence crue, eau, sac en plastique
Dimensions variables
Pièce unique« La constance de l’eau s’apparente ainsi à une sculpture en évolution, mouvante, délimitée par le déploiement de temporalités : l’écoulement de l’eau, le processus de destruction, la durée de l’exposition, le rythme interne du spectateur, l’attente suscitée par le caractère éphémère de l’œuvre. Elle s’apparente encore à une pièce performative mettant en scène l’entropie face à laquelle le spectateur prend conscience de l’irréversibilité du phénomène de dégradation, entropie projetée sur une sculpture tentant de se tenir en tant que forme. »
Extrait du texte de Maki Cappe pour l’exposition au Laboratoire de la création.
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Jusqu’ici tout va bien
2016
Briques en terre cuite, billes de verre
Dimensions variables
Pièce uniqueEn montagne, les glissements de terrain sont liés à la fragilité des sols, au mélange de la terre et de l’eau, et évidemment à la gravité.
Jusqu’ici tout va bien est une construction entre la ruine et le relief montagneux ; le résultat du simple geste de monter des briques entre elles, de leur donner de la hauteur. Une forme qui tient debout dans l’espace. Plutôt qu’un liant solide pour maintenir les éléments entre eux, sous chaque brique sont placées des billes de verre transparentes. L’ensemble de la forme paraît instable, prête à s’écrouler à la moindre caresse. Alors on retient son souffle.
Jusqu’ici tout va bien, un travail sur un équilibre précaire, dont l’ensemble paraît pris dans un lent mouvement, imperceptible, qui mènerait à une chute certaine de la forme. -
Tout s’écoule et rien ne reste
2018
Bois, boulons, ecrous
130 x 250 x 40 cm
Pièce unique
Photo : Laurent Ardhuin« La série Tout s’écoule et rien ne reste reprend quant à elle la forme d’étais en bois utilisés pour supporter des architectures qui menacent de s’écrouler (une voûte, une fenêtre), mis en état de bascule comme pour nier leur fonction pratique et mettre en doute leur capacité à retenir l’écroulement. »
Extrait du texte ecrit par Florian Gaité pour l’exposition «Onde de submersion»