Jordan Pallagès
C'est en 2010 que naissait le projet "Nielsson C.", ou plus précisément que j'inventais le personnage J. Nielsson. Au départ, ce fut une simple signature sur mes travaux lors de mes études aux Beaux Arts, un nom créé pour me distancer de mes productions, me permettant ainsi de ne pas trop m'attarder sur la cohérence générale de mon travail.
De signature en signature, J. Nielsson se métamorphosa lentement en une énigme. Ses origines, ses valeurs, sa vie... De simple pseudonyme, il devint un objet malléable, au formidable potentiel de création exponentielle. En ce personnage, je trouvais enfin mon medium : la narration.
Le domaine de la fiction est un territoire où l'on peut trouver tout ce que l'on cherche. C'est une source inépuisable de formes, de fonds, d'intrigues, d'émotions ; un patchwork où tout peut se lier par un fil, qu'importe la provenance des parcelles. La narration n'est autre que ce fil cousant les éléments les uns aux autres, jouant de cohérence et de paradoxe, le trajet qui se dessine sur une carte vierge et qui d'un geste guidé, dévoile les paysages imaginaires au lecteur.
J. Nielsson, mon guide, me permet ainsi d'arpenter des problématiques, des sujets variés d'un chapitre à un autre dans un univers que je développe par le biais de divers mediums tels que le dessin, la photographie, le modélisme, l'installation et l'écriture.
En 2012, J. Nielsson, dilettante passionné par l'architecture, décide de fonder une compagnie de recherche indépendante vouée à travailler sur la question de l'hétérotopie contemporaine, d'après la définition originale de Michel Foucault. Il invite douze de ses connaissances à le rejoindre dans cette aventure. Ensemble, iels forment la Nielsson C.
Mon travail, divisé en quinze chapitres, raconte leur histoire à elles et eux, ces personnages fictifs, atypiques, dont la particularité est de disparaître les un.e.s après les autres au fil des chapitres. Chaque chapitre se compose d’une série de pièces distinctes, représentant ce qu'il reste de ces personnages dans le lieu de leur disparition.
Quinze chapitres au total, telle est l'ambition de la Nielsson C, dans lesquelles des sujets tels que l'espace architectural et mental, le vide, la disparition, le deuil, la solitude, la paraisse et l'intime sont traités. Vous trouverez dans ce roman plastique, l'ironie d'un monde bâti sur une signature.
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Chapitre 1 : Le Comptoir des Presque-morts
Maquette carton gris sur socle en métal
400 x 400 x 130 cm
2015-2017 -
Chapitre 2 : La mort de Sylvie M., triptyque n°3
Encre sur papier quadrillé
63 x 30 cm
2013-2017 -
Vue d'exposition : chapitre 6 : La collection Müller
Exposition au MARC (Musée d'Art Roger Quillot), Clermont-Ferrand, 2021
Présentant une partie du chapitre 6 : La collection Müller ou le faussaire achromate
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Chapitre 7 : Les chambres d'Armand Renard
Dessin "La peine pour seule compagnie" tiré de la série : Les chambres d'Armand Renard.
Graphite sur papier
15 x 10 cm
2022 -
Chapitre 7 : Les chambres d'Armand Renard
Dessin "Le pavillon d'or" tiré de la série : Les chambres d'Armand Renard.
Graphite sur papier
15 x 10 cm
2020