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Artistes

Grégory Ricoux

Grégory RICOUX à étudié à l’ESAD TPM où il a obtenu son DNSEP en 2011.

Depuis longtemps, il s’intéresse au quotidien et au temps dans une société qui développe à chaque instant une masse de contenus tellement grande qu’il est impossible de tout voir. Il utilise différents médiums, pour créer des visions alternatives d’images et d’éléments du quotidien qui questionnent notre relation à l’existence.

En 2009, il réalise des travaux s’appuyant sur des processus entre dessin et performance ; il obtiendra son DNAP cette année-là. En 2010 la lecture du livre de Marshall McLuhan « Pour comprendre les médias » et dans un même temps la découverte de la filmographie de Peter Watkins, notamment « La bombe » et « La commune », vont faire naître de nouveaux questionnements tant sur le fond que sur la forme dans la pratique artistique de Grégory RICOUX. A travers ces deux références, il s’intéresse aux nuances d’un message par rapport aux médias qui le diffuse et à la forme même du médium ainsi qu’aux conséquences sur le message. Il se retrouve dans les questions de contenu et de contenant, de visible et de perceptible.

Entre 2010 et 2014, il va mettre en place plusieurs protocoles de créations avec divers journaux papier. Les œuvres créent des questionnements entre ces médias-médium, l’œuvre d’art et leurs caractéristiques. Certaines œuvres jouent sur la fragilité de ce support et l’amplifient, comme dans la pièce « Les Sans-Chiffres » où les chiffres découpés dans les feuilles de journaux mettent en péril leurs propres supports. La plupart de ses protocoles sont présentés en installations, permettant ainsi par l’effet de masse d’accentuer les questionnements présents dans ces pièces.

Depuis 2015, il s’oriente vers de nouveaux médiums et médias. Les notions de durée, d’absence et le rapport au quotidien sont très présent. A l’image de la série « les Médiocrités » dans laquelle il compresse numériquement sur une même image la totalité des pages d’un magazine ou d’un journal, et en propose des tirages papiers contrecollés sur Dibond. Leurs formats respectent les dimensions de l’original, tout le contenu est présent mais il n’y a que quelques éléments qui ressortent, il est brouillé par son propre amas de formes et de couleurs.

En 2019, il commence à réaliser quotidiennement son projet: My Story. Dans cette série Grégory joue sur la représentation de son quotidien en réalisant une image composée d’un ensemble de photos prises dans la journée et fusionnées numériquement par transparence. Les clichés sont réalisés durant ses activités, ses trajets, ses rencontres et ses sorties. Les sujets sont variés et ont pour point commun d’avoir attiré son attention. Le numéro associé à chaque tirage correspond à son jour de vie quand il réalise les photos.

Ce travail est dans la continuité de ses questionnements antérieurs sur les flux de contenus, leurs formes de diffusion et leurs rapports à la temporalité. Il cherche à créer une nouvelle forme de récit de ces instants de vie en les regroupant dans une image. A travers ses recherches et ses expérimentations il s'est interrogé sur la manière de raconter une histoire aujourd’hui ?

Dans la série « My Story » Grégory cherche à résumer et à rendre visible le temps et ce qu’il en reste. Ainsi chaque photo prise dans la journée sera brouillée par les images suivantes jusqu’à l’image finale de ce jour. Par ce mélange de photographies, elle contiendra un ensemble conséquent d’éléments relatifs à ce jour. A travers une lecture attentive de cette image beaucoup d’éléments sont visibles et un récit se crée entre eux. Les notions de temps et de temporalité sont renforcées par ces couches qui se recouvrent et effacent des moments antérieurs tel un palimpseste de cette journée.

Aujourd’hui il continu de réaliser certains de ces protocoles mais s’oriente également pour de futurs travaux, autour de pièces sonores et vidéos. Grégory nous questionne sur ce que l’on oublie, sur ce qu’il reste et sur la subjectivité des valeurs.