Gabriel Feracci
Gabriel Feracci porte un intérêt particulier sur ce que l'on peut appeler le seuil critique. un état, un moment précis, un entre-deux où se mêlent tension et équilibre.
Cette pratique artistique vise à mettre en scène des situations limites. Ce sont les notions de seuil et de rupture que l'artiste tente de rendre sensibles, en ayant recours à des matériaux qui apparemment « refusent » la situation dans laquelle il les embarque.
L’enjeu est de produire une émotion directe sur le spectateur. Seule la perception de l’imminence d’un danger peut permettre d’atteindre à cette émotion. Parvenir à un tel résultat passe par la réalisation d’œuvres qui jouent avec les limites. Qu’elle soit mentale, émotionnelle, technique, physique, cette limite est le vecteur de l’émotion. Elle est aussi porteuse de risque.
Cependant le risque que quelque chose d’irréversible et de dangereux puisse se produire, doit être impérativement palpable et non vivable.
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ARTEFACTS
Je détourne les armes liées aux arts martiaux. J'extrais de ma pratique des arts martiaux les fondements qui structurent mon univers artistique. J'essaie de me distancer de la forme du sport de combat pour donner forme a des oeuvres qui ont pour but de perturber les sens.
Avec cette série d'armes, je détourne les codes établis. -
COGNITION
Cognition est une installation modulable.
Elle a pour principe de
re-dessiner l’espace qu’elle habite. de permettre une nouvelle lecture du lieu. L’espace est révélé avec souplesse et rigidité.Que se soit de l’ordre de l’objet manipulable, ou de l’installation architectural, c’est dans cette dualité que notre perception est mis à contribution autant que notre corps.
COGNITION
2016
Installation Insitu
Verre, aimant
Dimensions variables -
Glass Bow Installation-Performance
Le verre, produit courant en apparence, qui malgré son utilisation industrielle permet grâce à une démarche singulière, de présenter des oeuvres où la fragilité et le point de résistance se rejoignent harmonieusement.
Cette installation fait appel directement à nos sens. Le verre qui resonne dans nos esprits comme fragile et dangereux se revêle ici fluide et léger.
L'artiste utilise la flexibilité très réduite du verre pour donner la forme à ces Arcs de verre. C'est en jouant avec ce seuil de rupture que la sculpture prends vie, toujours en perpétuel mouvement.GLASS BOW
2017
Installation-Performance
Verre, serre joint
Dimensions variables -
SOUFFLES
Travaillant depuis longtemps sur la notion de limite, Gabriel Feracci a choisi ici la confrontation directe entre corps et matériau. Durant ce laps de temps très court l e verre encore chaud et malléable devient le réceptacle de ces deux énergies, celle du souffleur qui lui a donné vie de l’intérieur et celle de l’artiste qui de l’extérieur, par le coup qu’il porte, lui donne sa forme.
Dans ces oeuvres, il s’agit moins d’attirer l’attention sur l’aspect spectaculaire du poing de l’artiste qui vient frapper le verre encore brûlant que de faire en sorte que ce moment soit perçu comme étant plus important que l’action.
Le verre devient un véritable lieu d’échange où se joue un moment de partage et de création. Le verre qui a la forme d’une sphère à la sortit du four, se retrouve quelques fractions de seconde plus tard marqué par l’empreinte du poing, l’artiste peut se brûler ou se blesser au bras si le verre se brise.
Gabriel Feracci utilise la maîtrise de son corps acquise par sa pratique des arts martiaux.
Les oeuvres de la série «Souffles» font aussi référence à l’énergie du corps qui crée la forme, à celle des souffleurs de verre qui injecte leur souffle dans le verre, à celle de l’artiste qui à l’extérieur libère son énergie.
Ces oeuvres constituent un peu plus qu’une métaphore des dangers auxquels les hommes aujourd’hui sont confrontés.SOUFFLES
2015
Performance
réalisation d’une série de sculptures
Verre soufflé-métal-bois -
BLACKOUT
L ’essentiel du travail de Gabriel, est un travail sur les contraintes, quelque chose d’extrêmement programmatique de la question du verre qui sert à faire fonctionner des structures périlleuses, d’un point de vue moins sur la question physique de la tension et de la brisure que de la question de l’analogie.
Nous sommes d’avantage ici dans quelques choses de plus narratif. Il considère que l’encre est une sorte de métaphore du solide, nous ne sommes plus dans une tension avec un risque de rupture, mais dans quelque chose qui fait rêver à des métaphores.
Il a basé les fondations de sa pratique de sculpteur sur l’évidence et le suspense de la brisure avec un matériau unique et qui s’y prêtait bien : le Verre.
Et on pourrait se demander si la question programmatique de la brisure n’allait pas à un moment donné être une limite à son champ d’exploration de la sculpture, mais il a réussi à contourner cette limite avec la métaphore, avec l’histoire du passage du solide au liquide par exemple, qui est une des histoires contenu dans cette oeuvre….
BLACK OUT
2014
Installation In-situ.
Verre double vitrage, encre noire.
Dimensions variables, Ci dessus 5 installations -
L’ATTENTION EST REQUISE
L’espace qui est ici « visé » se constitue certes par la déambulation, mais surtout par la tension palpable qui émane de chaque ensemble de plaques de verre. En effet, ces plaques vont par deux. L’une part du sol et l’autre descend du plafond. L’une incarne une force ascendante, l’autre une force descendante. C’est parce que toutes deux se rejoignent quelque part « dans » l’espace que ces forces deviennent à la fois réelles et visibles. C’est cette rencontre qui transforme et module l’espace d’une manière qui, sans elle, n’existerait pas.
On comprend que pour tenir ensemble ces plaques doivent être arrimées l’une à l’autre. Les serre-joints qui les relient et les compressent exercent une pression telle que les plaques se courbent jusqu’au point où il est possible qu’elles se brisent.
La pression renvoyée par le plafond et le sol provoque une torsion qui vient redoubler la courbure propre à chaque plaque, sa mémoire en quelque sorte, celle liée à ce qu’elle a pu subir comme transformations lors des expositions précédentes.
Le temps propre à cette exposition est donc le temps infigurables des forces pures. La commémoration discrète des premières expositions devient le support à une mise en scène d’explosions inévitables...L’ATTENTION EST REQUISE
2013
Installation In-situ.
Verre, serre-joints.
Dimensions variables, 15 installations (hauteur 300 cm)