Emmanuelle ROSSO
Emmanuelle Rosso (7 août 1985, France) a obtenu son Diplôme national d’arts plastiques avec les félicitations du Jury en 2015 (École Nationale Supérieure d’Art de Limoges) et a étudié le théâtre et participé à de nombreux workshops notamment avec Jacques Roubaud et Charlemagne Palestine (École Ema Fructidor, Chalon sur Saône). Ses peintures, dessins, photographies, textes, films et performances prennent la forme d’une seule grande constellation qu’elle appelle le Blue Theater Project.. Elle crée la Troupe Erratum composée de treize arpenteurs qu’elle met en scène depuis 2014, où l’œuvre devient un terrain d’expérimentation collective. Son travail a récemment été exposé au Salon de Montrouge, (Paris), au Centre International d’art et du paysage (île de Vassivière), à La MECA, FRAC-Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux), à l’Attrape-couleurs (Lyon), et aux XIe Rencontres multiculturelle M’Zora sur le site archéologique de Lixus et Cromlech, Larache, (Maroc). Certaines de ses œuvres ont intégré les collections du Frac-artothèque Nouvelle-Aquitaine en 2017. En 2020, elle co-fonde avec Cécile Lacouture la maison d'édition indépendante Sgraffito Edition. Emmanuelle Rosso vit et travaille actuellement à Belle île en mer.
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Jérôme Bel
Texte écrit à l’occasion de l’exposition Cerf-Volant, Drapeau perdu
2017, Galerie des Marches, Aubusson
Entre poésie littéraire & action spectaculaire, l’approche dynamique d’Emmanuelle Rosso imagine sans cesse une traversée intime : celle du singulier au collectif, au seuil fragile de l’origine et de la fin. Son travail s’offre alors tel un journal intime à ciel ouvert dans lequel les êtres et les choses sont inhérents au passage d’un feu, d’une pluie, d’un vent ou même d'un silence.
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Martina Sabbadini
Texte écrit à l’occasion du 63ème Salon de Montrouge
Paris, 2018
« Comment habiter en dehors de chez soi ? » Se demande Emmanuelle Rosso, qui a depuis peu installé son atelier à Belle-île-en-Mer. Ses peintures, dessins, photographies, textes, films et performances frappent par la délicatesse de leur rapport à l’espace et prennent la forme d’une seule grande constellation qu’elle appelle le Blue Theater Project. « Le vide est-il un espace à vivre ? » Elle poursuit son investigation. L’artiste se laisse traverser par ce qu’elle voit, travaillant à partir du souvenir d’une image ou d’une expérience et compose avec les manques. Comme si ses sens pouvaient absorber son environnement pour ensuite le révéler sur une surface : il s’agit d’une révélation graduelle, proche du processus d’apparition de la couleur dans la teinture – technique chère à l’artiste – ou du développement photographique, plutôt que de la représentation d’un motif existant. Ce potentiel esthétique du manque, a mené Emmanuelle Rosso à réaliser Quelque chose brûle derrière ton ombre, peinture qui donne son titre à toute l’installation et puise ses sources dans le folklore slovène et les écrits de l’auteur mexicain Juan Rulfo. Ici, l’artiste revisite à sa manière, une gravure de France Mihelič intitulée Le kurent mort (Mrtvi kurent ,1953). En faisant disparaître le protagoniste de la scène, le kurent – figure majeure du carnaval slovène qui chasse l’hiver pour faire place au printemps, elle plonge les autres personnages dans une matérialité pirandellienne. Puis des chaises, des aphorismes, un costume et un chapeau pointu; la narration sort du cadre et l’histoire se poursuit.
L’artiste compose avec des éléments de nature différente aussi bien qu’avec un groupe d’arpenteurs-interprètes qu’elle met en scène depuis 2014 avec le projet itinérant de la Troupe Erratum, où l’œuvre devient un terrain d’expérimentation collective. Dramaturge de l’espace, Emmanuelle Rosso nous plonge dans une polyphonie de tonalités, de supports et d’indices, nous invitant à un temps d’écoute pour construire notre narration et habiter le lieu d’exposition.
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Quelque chose brûle derrière ton ombre
Quelque chose brûle derrière ton ombre
2018
acrylique et pigment sur toile
46 x 33 cm
fragment de l'installation, 63 ème Salon de Montrouge
commissaires : Ami Barak et Marie Gautier -
Quelque chose brûle derrière ton ombre
2018
acrylique et pigment sur toile
55 x 46 cm
Fragment de l'installation, 63 ème Salon de Montrouge
commissaires : Ami Barak et Marie Gautier -
Quelques danseurs oubliés
2018
acrylique et pigment sur tissu, dimensions variables
Vue de l'exposition, L'attrape-couleurs, Lyon -
Cinéraire
2018
pigment sur tissu, dimensions variables
détails
Vers l'hiver, Centre International d'art et du paysage, île de Vassivière
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Crédits photographiques: Raphaël Trapet