Boulch Schosseler
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Margirata
2018
Sculpture
Broderie, simili-cuir, bois, verre, peinture
35 x 26 cm
pièce unique
© photo: Romain GambaCes "Margiratas" mises sous cadre sont des reproductions sculpturales des "Marguerites de Fukushima" fleurs potentiellement irradiées ayant poussées près de Fukushima avant d'éclore plus encore sur la toile, après la diffusion de leur photographie sur Twitter.
En botanique, ce phénomène de déformation est dénommé fasciation. Son origine est inconnue mais se transmet parfois à la descendance de la plante. Des phénomènes externes peuvent aussi occasionner des fasciations : infections bactériennes, attaques d'insectes, dommages chimiques ou chocs.
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Genetic bloom
2017
Installation
résine polyuréthane, silicone, matériaux mixtes
131 x 186 cm
pièce unique
© photo: Romain Gamba"Genetic Bloom" doit son origine à la catastrophe nucléaire de Fukushima survenue au Japon en 2011, qui aurait entraîné une mutation de la flore locale comme en témoignent de nombreuses photographies apparues sur internet depuis 2015.
L’installation est constituée d'un vase et d'un bouquet de fleurs mutantes qui se compose de reproductions des fameuses marguerites mutantes de Fukushima côtoyant des spécimens imaginaires, à la fois crédibles et incroyables. Sur le vase sont sculptés des organismes entretenant un lien particulier avec les radiations nucléaires : certains y résistent tandis que d’autres mutent.
Basé sur l’observation et la reproduction des fleurs potentiellement irradiées ayant éclos à Fukushima, ces spécimens dont il est difficile de croire à l’existence se situent dans un entre-deux, un espace intermédiaire entre ce qui relève du domaine du naturel et de l’artificiel. Ces fleurs se situent doublement ailleurs : à la fois dans un lieu lointain et dans un territoire autre, hors des structures habituelles.
La nature souffre ici d’une sorte de « jet-lag biologique », son cycle naturel est désynchronisé. Ce dysfonctionnement provoque l’éclosion d’un monde parallèle, où le cours normal des choses se dissout.
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Combat de coqs (quand les poules auront des dents)
2016- en cours de finition
Installation
techniques mixtes
150 x 150 cm
pièce unique
Photo © Romain GambaÀ l’ère des modifications du génome qui altèrent et transforment les corps et les environnements,les coupures ontologiques ancestrale vacillent.
Le concept même de Nature est devenu équivoque.
Les frontières qui séparaient jadis "naturel" et "artificiel" lentement se dissolvent et, avec elles, nos capacités de discernement de ce qui relève du domaine de l’imaginaire et ce qui est déjà, dans les faits, avéré.
Les créatures hybrides inter-espèces peuplent notre imaginaire depuis des millénaires, mais aujourd'hui les chimères sont passées de la représentation à la réalité. Elles ne sont plus des créatures fictionnelles mais sont créées de façon routinière dans les laboratoires et s’incorporent lentement dans le paysage génétique.
Ainsi, des chercheurs de l’Université de Harvard ont en 1999 donné naissance à un poulet doté de quatre cuisses tandis que Jack Horner, paléontologue (ironiquement, célèbre pour avoir été conseillé pour le premier Jurassic Parc, sortit en 1993) travaille avec son équipe à recréer un poulet-dinosaure à partir de restes fossilisés.
Ces expériences au cœur du génomes permettent d’envisager la production future d’animaux façonnés selon les besoins de l'industrie agro-alimentaire : Des chimères conçues sur le même modèle et défiant les lois naturelles au profit d’un accroissement de la rentabilité industrielle (poulets sans plumes, porcs à six pattes ou moutons à croissance rapide).
L'installation "Combat de coqs, quand les poules auront des dents" est un récit potentiel, la projection d’un monde futuriste au sein duquel des coqs génétiquement modifiés s’affronteraient au cœur d’une arène, à mi-chemin entre le ring de boxe et le gallodrome.
Elle se pose comme une invitation à considérer sous un nouveau prisme des créatures chimériques aujourd’hui potentiellement réelles mais qui nous paraissent néanmoins improbables et purement hypothétiques
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Napoléon
2016-2017
Sculpture
Techniques mixtes
simili cuir imprimé, suédine, épingles, sapin
225 x 140 cm
pièce unique
Photo © Romain Gamba"Je suis un symbole. Ô tout-puissants imbéciles que vous êtes, ouvrez les yeux. J'incarne tout.Je représente l’humanité telle que ses maîtres l’ont faite.L’homme est un mutilé.Ce qu’on m’a fait, on l’a fait au genre humain.On lui a déformé le droit, la justice, la vérité, la raison, l’intelligence, comme à moi les yeux, les narines et les oreilles ; comme moi, on lui a mis au cœur un cloaque de colère et de douleur, et sur la face un masque de contentement. Ou s'était posé le doigt de Dieu s’est appuyée la griffe du Roi. Monstrueuse superposition. Évêques, pairs et princes, le peuple, c’est le souffrant profond qui rit à la surface. Mylords, je vous le dis, le peuple, c’est moi. Aujourd’hui vous l’opprimez, aujourd’hui vous me huez. Mais l’avenir, c’est le dégel sombre. Ce qui était pierre devient flot. L’apparence solide se change en submersion. Un craquement, et tout est dit."
Victor Hugo,L’homme qui rit, Arvensa éditions, 2014, p.567