Carol Müller

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Anna
A bord du cargo Anna, j’aborde les côtes de Norvège par la mer,
reproduisant de manière inversé le voyage des Vikings. Sur le navire, il n'y a rien à faire : juste voir. -
Alvik
Les images d’Ålvik sont des miniatures cosmiques sur le fjord
d’Hardanger. Inspiré par la Dame de la mer de l'écrivain Henrik Ibsen, le paroxysme des états climatiques renvoie au fantastique de la littérature nordique. C'est une expérience du paysage qu'il s'agit de percevoir. -
Saxnäs
C’est le poète suédois Tomas Tranströmer qui a inspiré ce travail sur l’étendue, le blanc, la transparence infinie des paysages lapons. J’ai voulu donner au spectateur un rendu sensible qui puisse suggérer une émotion du froid. Il s’agit de laisser s’exprimer le potentiel vibratoire de l’image et sa puissance d’irréalité.
Ce projet est regroupé sous le titre générique « Des pas dans la neige » en hommage à Claude Debussy. Il comporte une série photographique, des poèmes, et une installation multimédia. La série photographique est tirée sur un papier japonais ce qui lui donne une qualité proche de l’estampe.
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Hahmajärvi
Hahmajärvi est le nom d’un lac autour duquel j’ai marché longuement au mois de décembre, dans la neige et le froid.
La lumière oblique de la Finlande dessine le paysage dans des rapports de délicatesse et des camaïeux de gris propre à ces latitudes. J’ai choisi de fixer ma contemplation par un procédé vidéo créé à partir de six images photographiques argentiques.
« Hahmajärvi » s’étire sur une grande durée de temps (10 minutes) et rend compte des transformations imperceptibles du paysage. Alors même que le sentiment qui domine est celui de la fixité, le voyage visuel y est permanent. Il s’agit d’un grand dessin fluide qui se déroule dans une économie lente.
À travers cette vidéo, c’est une histoire du rapport de l’image fixe, l’image sur pellicule à l’image animée et digitale qui s’écrit. -
Requiem for Cesis
A propos d’un mémorial juif oublié dans les forêts de Cesis. En 1941, avec l’entrée des Nazis en Lettonie, 90 % des juifs du pays ont été éliminés en moins de six mois par balle. Les enjeux de mémoires, longtemps étouffés sous la propagande soviétiques par l’occupation sont avec l’indépendance retrouvée, aujourd’hui, brûlants.
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Snaefelsjökull
Le Snaefellsjökull est un volcan très célèbre en Islande.
Surmonté par un glacier qui lui donne sa forme si reconnaissable, son nom signifie « Montagne de neige ». Il est véritablement l’icône du pays, une sorte de mont Fuji que tous les peintres islandais ont révéré et représenté. Prophétiquement, Jules Verne en a fait la porte d’entrée de son « Voyage au centre de la Terre ».Aujourd’hui, du fait du réchauffement climatique, la physionomie du Snaefellsjökull pourrait être gravement affectée. L’objet du projet est de reprendre le « Voyage au centre de la terre » pour créer une œuvre où, s’aventurant pas à pas derrière la fiction scientifique de Jules Verne, art et science dialoguent et pensent la question du paysage à l’aune des bouleversements climatiques. En associant les techniques de radiographie par muons avec la photographie, il s’agit de créer un dispositif In-and-out dans le paysage où se révèlent la volatilité du visible et la réalité de l’invisible.
Nous entendons ainsi retendre l’axe fictionnel du récit de Jules Verne en donnant à voir les points de contact entre une appréhension scientifique du monde et une appréhension sensible. Projet en cours.