Emma Prévost
Emma Prévost, née en 1999, a été diplômée en 2022 des Beaux Arts de Nantes, où elle vit et travaille encore aujourd’hui. Son travail à été montré lors de diverses expositions collectives, notamment lors de l’édition 2022 du Voyage à Nantes. En 2022, elle part en résidence de recherche et de création à Florence, en Italie. Son travail entre dans la collection publique de l’artothèque de Nantes en 2024. Membre co-fondatrice de l’association HyperTerrier, elle est actuellement résidente et co-administratrice du pôle de création La Cité Jardin.
Son travail de peinture à l’huile place les sujets dans un état d’entre deux constant, ils sont à la fois minéraux et organiques, image et matière, ni vivants ni morts. L’artiste cherche à altérer ses sujets, les rendre autres, les incarner ; que ce soit les arbres morts sur l’estran, les grottes comme lieux de sacralité, les ossements se muant en canyons ; ou des figures se changeant en fantômes ou en personnalités muettes, actrices de quelque rite cérémoniel allant de la soirée déguisée au banquet mortuaire. Dans la série des immersions aquatiques, elle met en scène des personnages issus de son entourage dans diverses actions et rituels souterrains, se figeant dans la pierre, dont les décors proviennent de photogrammétries. Les environnements qui en résultent sont des espaces immatériels, brisés, dont la conception implique déjà la dégradation et le devenir de ruine. Ce processus de travail répond à une volonté de fragmenter le monde afin de se le réapproprier à travers la peinture, et former ce nuage informe d’affect, d’habitation intrinsèque, indéniablement vivant. Ses grottes sont des lieux de métamorphoses, des creusets fertiles et sacrés, communiquant avec les entrailles de la terre. L’eau qui y coule se fait pétrifiante, agglutinante, et emprisonne les figures qui la touchent à ses roches, et par sédimentation les intègre à sa structure. La grotte se fait humaine, colossale, charnelle, inquiétante. L’eau agit comme un seuil, un passage d’une conception vitale à une autre ; elle abolit et dissout les formes, avant d’en générer de nouvelles. Les figures, ami.es, famille, amant.es et bêtes, tous s’y consacrent et s’y perdent, s’affairent à divers rituels, s’y trouvent changé.es, métamorphossé.es. Entrer dans ces grottes, s’immerger dans ces eaux, c’est mourir un petit peu, c’est accepter de revenir à un chaos pré-formel, d’entamer une Catabase.