Tetiana Cheprasova
Tetiana Cheprasova (1979, Lugansk), vit à Paris.
Elle est artiste plasticienne et enseignante. Sa pratique se concentre sur les thèmes des relations humaines et de la guerre. S'inspirant de la peinture, du dessin et de la sculpture classique, l'artiste expérimente différentes techniques, en mélangeant différents styles et perspectives. En 1997, elle est diplômée de l'école des beaux-arts de Lugansk. En 2006, elle obtient un master à l'Académie nationale des arts de Kiev (département de graphisme de chevalet). Parmi les projets les plus importants de Cheprasova, se trouvent : Element Art - and - facts (2014, Centre culturel ukrainien, Paris, France), l'exposition présidentielle Guide Me Through Maidan (2017, Mistetskyi Arsenal, Kyiv, Ukraine), l'exposition collective STOP WARS (2022, Magasins généraux, Pantin, France). Depuis 2022, Tetiana Cheprasova vit à Paris, travaille sur des projets liés à la corporalité et à la psychologie, elle est artiste membre de l'atelier des artistes en exil.
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Danse sur la toile I
Technique : fusain, aquarelle, papier de gravure fait main
Format : 120 × 150 cm
Œuvre de la série grand format « Danse sur la toile », consacrée à l’étude du mouvement comme phénomène naturel, plastique et anatomique. Les feuilles à l’échelle humaine créent un effet d’immersion : le spectateur se retrouve plongé dans l’espace du geste. Les compositions sont construites à partir de mouvements réels d’un danseur, afin de fixer un moment chorégraphique avant sa disparition.
Le projet est lié à la figure de Serge Lifar, chorégraphe d’origine ukrainienne ayant choisi la France pour son parcours artistique. La série compte une cinquantaine de dessins de grande dimension, formant une installation où le mouvement est perçu comme un flux vivant, un tourbillon chorégraphique. -
STOP-E-MOTIONS
Peinture de format 100 × 100 cm, réalisée en 2022 à Paris au début de la guerre en Ukraine. L’œuvre repose sur un travail expressif de la matière, construit autour du visage, du mouvement de la tête et de la tension du regard. La composition traduit un état émotionnel aigu, marqué par les événements tragiques de Marioupol et l’incertitude des premiers mois de la guerre.
Cette peinture fait partie d’un ensemble créé comme réponse directe à la rupture brutale de la réalité et à la nécessité de fixer un état interne impossible à formuler autrement. Le geste pictural, la couleur et la déformation expressive mettent en évidence la charge psychologique du moment et son impact sur l’artiste.
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STOP-E-MOTIONS I
Papier pour eau-forte 400 g
Crayon italien, fusain, aquarelle
100 × 100 cm
2022, ParisTravail graphique de grand format, construit sur la précision académique et l’attention portée à l’état émotionnel du modèle. Le visage est réalisé par un trait dense et détaillé, permettant de saisir les moindres variations d’expression. L’échelle accentue l’effet de présence: le spectateur est confronté directement à l’émotion, sans distance.
La main au premier plan est exécutée avec un autre matériau et dans une autre manière — plus douce, diffuse, presque transparente. Le contraste avec la densité graphique du visage crée une impression de mouvement traversant la surface de l’image. Ce mouvement semble chercher une direction, tenter de sortir d’un espace limité ou de franchir une frontière.
L’œuvre fait partie d’une série où le dessin académique est utilisé comme outil d’observation documentaire de l’état émotionnel. L’accent est mis sur la précision et l’attention aux micro-variations qui fixent l’état intérieur dans un moment suspendu.
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STOP-E-MOTIONS II
Toile, acrylique, huile
100 × 100 cm
2022, ParisLa composition repose sur une division verticale: la frise décorative en haut contraste avec la masse corporelle plus lourde en bas. La couche jaune-verte fonctionne comme un code visuel autonome, qui ne coïncide pas avec le caractère documentaire de la partie inférieure, et c’est cette rupture qui crée la tension de l’œuvre.
L’utilisation d’un motif ornemental renvoie directement à la tradition picturale ukrainienne, y compris à la peinture pétrokyvienne. La matière épaisse du coup de pinceau souligne la physicalité de la surface et supprime la distance entre l’image et le regardeur. L’œuvre est présentée comme un fait visuel, sans dramatisation ni intention moralisatrice.
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STOP-E-MOTIONS III
Toile, acrylique, fusain
100 × 100 cm
2022, ParisLe portrait dépasse volontairement les limites de la précision anatomique, tout en conservant une structure reconnaissable et une expression identifiable. La palette — masses de gris et de noir, accompagnées d’accents jaune-bleu — renforce l’authenticité et suggère une appartenance ukrainienne.
L’image est construite par de larges touches, des contours interrompus et des zones estompées. Cela crée une impression d’instabilité émotionnelle et de tension. La forme semble assemblée à partir de traces plutôt qu’à partir de traits précis. Il ne s’agit pas ici d’un portrait au sens physique, mais d’un état, perceptible dans la dynamique et la vibration de la surface.
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