Anaïs Docteur
Née en 1994 à Toulouse, vit et travaille à Paris.
Après des études de photographie à l’ETPA de Toulouse, Anaïs Docteur obtient, en 2017, son DNAP aux Beaux-Arts de Bourges. En 2019 elle est diplômée du Master Photographie et Art Contemporain de l’université de Paris VIII. Elle nourrit une réflexion autour de l’œuvre d’art au cœur d’espaces homogénéisés en s’intéressant à la figure du parasite et à la notion de fiction pour habiter l’espace. Sa pratique artistique se tourne aujourd’hui essentiellement vers l’écriture et la photographie pour interroger le rôle que joue la fiction dans l’exploration d’un territoire.
Son travail remporte en 2020 le concours photographique "Construire la cohésion le voisinage en Europe" organisé par la Fondation Genshagen en Allemagne, et a été exposé au BLMK (2022, musée d’art moderne de Francfort-sur-l’Order, Allemagne) ainsi qu’à la galerie BWA (2023, Zielona Gora,Pologne). Son travail a également été présenté par l’association PAHLM (Martres-Tolosane, France), pour le festival du prix photo (festival MAP - Toulouse, France), pour la 19ème édition du festival des Photaumnales (2022, Beauvais) ainsi que pour le festival des Transphotographiques (2021, Lille).
En résidence en 2021 avec l’association Diaphane (pôle photographique des Hauts-de-France) pour La photo bat la campagne, elle a développé sur six mois un projet photographique et sonore sur le territoire du Beauvaisis. En 2022, en résidence avec le département de la Seine- Saint-Denis, elle met en place des ateliers d’écritures avec les habitants de Rosny-sous- Bois visant à créer un podcast collectif sur l’univers du cirque. Deux images de la série Sous chapiteau rejoignent la collection départementale d’Art Contemporain de la Seine-Saint-Denis.
En parallèle de son activité artistique, elle mène des ateliers d’éducation à l’image dans les écoles, collège et lycées et est également médiatrice culturelle pour différentes structures : MuMo, ARTORA, Studio 13/16 du Centre Georges Pompidou, Paris photo, Le Printemps de Septembre...
© Alexandre Ollier
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Dames de Grasse
Grasse, terre du parfum et des femmes cueilleuses. Pendant trois sur le Pays de Grasse, et à partir de légendes féminines glanées, j’ai cherché à mettre en lumière la façon dont les savoir-faire, les passions et les traits de caractères se transmettent de génération en génération, de femmes en femmes. Munie de mon micro et de mon appareil photographique, je suis partie à la rencontre des femmes du territoire pour retrouver des histoires familiales, des histoires amicales, des histoires d’entraide, des histoires de transmission. Entre documentaire et fiction, Dames de Grasse porte un récit qui unit entre elles les différentes générations et communautés d’un même territoire.
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Fiction samatanaise
Fiction Samatanaise prend pour point de départ l’axe de l’ancien petit train reliant Toulouse Roguet à Boulogne-sur-Gesse. Mélangeant des photographies mettant en scène les habitants, images d’archives, textes écrits et témoignage oral, ce voyage en train part à la découverte de lieux emblématiques du Savès, ayant marqué une époque et aujourd’hui disparus : de l’ancien café Monge de Saint-Loube-Amades à l’invention de l’aérotrain de Jean Bertin enterré à Monblanc, du marché du lundi de Samatan aux réunions incontournables de l’hôtel-restaurant Maigné en passant par les folles nuits du Roll’s, un voyage dans le temps se tisse entremêlant différents personnages et souvenirs d’un territoire.
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Sous chapiteau
ENACR - École Nationale des Arts du Cirque - située à Rosny-sous-bois. Cerclé de deux terrains de football et délimité par un grillage, le chapiteau détonne parmi le paysage. Autour, de multiples habitations, un paysage périurbain. Une vraie scission est apparue entre la réalité d’un territoire extérieur et ce chapiteau bien implanté, très visible mais inaccessible. Comment ce monde éphémère, propice à accueillir une fiction, est-il perçu et s’inscrit dans le paysage urbain ?
Les images traduisent un point de vue intérieur et donne à voir la rencontre d’une palette de personnages : trapézistes, contorsionnistes, marcheurs de fil. Des corps incarnés ou désincarnés, des figures en lévitation habitant ou quittant un personnage, plongées dans un espace infini, illimité. L’espace de tous les possibles où l’on peut se mettre en scène, s’habiter soi-même. Le son est monté en co-création avec les habitants. Il donne un point de vue extérieur en portant les histoires créées à partir des “personnages fictifs” des photographies. Un lieu ouvrant à l’imaginaire, où toutes les projections sont possibles.
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Alerte flash info !
Durant six mois, j’ai découvert les 53 villages qui composent le Beauvaisis. Marquée par les nouvelles constructions sortant de terre à vitesse vertigineuse, j’ai imaginé ces lieux changeant comme de potentiels décors de fictions. Des places qui semblent inhabitées; comme suspendues dans le temps. Et puis j’ai fait la connaissance d’habitants. Petit à petit, leurs témoignages ont peuplés mes images, ont donné identité et chaleur à ces lieux. Des orphelinats devenus théâtre, une expédition en forêt. La découverte des ambiances de cafés depuis 70 ans, la délicieuse après-midi chez un couple de potiers... Mes rencontres sont devenues le scénario de mon aventure. Un conte de la vie moderne portant la trace d’histoires passées.
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Bienvenue à l'Orée
Arcy, Barbizon, Dampierre et Fontainebleau. Le charme de l’endroit repose, selon les propriétaires, sur le centre de loisirs proposant piscine, terrasse et jeux pour enfants. Un cadre de vie idyllique où l’on choisit de vivre entre soi. Un peu interloquée par cette uniformité d’habitations et le mode de vie inclusif, j’ai décidé de partir à la rencontre de ceux qui font le choix de résider dans cet environnement à deux pas de la forêt où les transports rendent difficile l’accès à la grande fourmilière, et où le plus souvent les hommes d’affaires ou consultants travaillent in situ. Comment s’investit au quotidien un lieu qui semble proposer un rapport déréalisé au monde ? Quelle relation avons-nous aux autres ? Quel est ce système fragile qui s’effondre au moindre bruit ? Au fil du temps, le regard sur l’autre change et son image également. C’est toute une construction qui s’opère via des matériaux d’enregistrement dans les loges du théâtre moderne qu’est la ville.