Maëva Ferreira Da Costa
Née en 1995, Maëva Ferreira Da Costa vit et travaille à Dijon. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure d’art et de design de Dijon en 2020.
Depuis, elle investit spécifiquement le domaine de l’art & sciences.
À travers des œuvres photographiques, sculpturales et performatives, l'artiste cherche à matérialiser les frontières existantes entre l’art, la science et la science-fiction. Partant du principe que la science est constative, l’artiste cherche à la faire éprouver plus intimement par le spectateur afin qu’il s’autorise à voir le monde comme un réservoir de possibles. Ses œuvres sont imprégnées d’une esthétique de laboratoire qui traverse la biologie comme l’astrophysique.
Maëva Ferreira Da Costa est un des membres fondateurs de l’association Æther Laser, elle travaille également sur ses projets en collaborant avec des chercheurs du CNRS.
-
Bruit de fond
L’Orchestre cosmogonique est une installation sonore inspirée de plusieurs scénarios de cosmogénèses, de récits de l’apparition détonante de l’Univers selon divers peuples terrestres mêlés à des données scientifiques concernant des modèles cosmologiques probables. La pièce se présente sous la forme d’un arrangement de modules, à la fois sculpturaux et instrumentaux, qui interprètent la partition des premiers sons de l’Univers.
Le premier instrument Bruit de fond évoque l’image du fond diffus cosmologique, rayonnement électromagnétique nous indiquant, notamment, l’âge de l’Univers. L’assemblage de multiples céramiques noires et blanches rappel le bruit perçu sur les téléviseurs analogiques qui serait dû à une captation résiduelle de photons provenant du fond diffus cosmologique.
-
L'Oligophrène
Inspirée par l’observation de grains de sels au microscope à balayage, la forme géométrique de L’Oligophrène appartient aux domaines de la minéralogie et de la cristallographie.
Semblant être chargé d’énergies, il se dresse comme un totem auquel on ne saurait quel rituel prêter.
Sa taille, presque humaine, crée l’illusion d’un lien entre l’objet et le spectateur, appelle au rapport spirituel que peut suggèrer le totémisme.
Le récit accompagnant cette sculpture interroge la médecine holistique, les théories para-scientifiques sans s’arrêter sur une croyance précise. -
Les Éteints
La forme de ces fétiches échappe à la compréhension instantanée. Les creux et fissures perturbent la lecture de leur origine mi-biomorphe, mi-géologique. Déposées sur une plateforme laquée, les céramiques dessinent une ellipse de chute météoritique.
Chaque strate portant les informations d’un long voyage au temps incertain, ancestral ou futuriste, Les Éteints se présentent comme des preuves d’une biologie minérale, comme une entrée dans le “fantastique naturel” de Roger Caillois. -
Maquettes transhumaines
Marchent à taton, portent silencieusement leurs volumes de carton, les plus qu’humains, emprunts d’une sagesse ou d’une mythologie inconnue, déambulent avec précaution. Le motif architectural se porte comme une extension de leur corps, la maquette est devenue un dispositif transhumaniste inadapté, inefficace, obturateur de vision et réducteur de déplacement. La greffe alourdie les porteurs qui prennent le temps d’éprouver leur espace intérieur.
-
Asteros solanums
Cette œuvre photographique vise à entremêler le factice et le réel, sonder les angles morts du savoir humain et les frontières entre l’art, la science et la science-fiction. Les Asteros solanums sont les sujets d’une fiction scientifique exploitant les scénarios incomplets qui décrivent l’Univers autour de nous. Ils appartiennent à un ailleurs qui nous échappe encore.
En jouant avec l’échelle des objets photographiés, les tubercules macroscopiques se transforment en astéroïdes gigantesques. L’image en appelle alors à la crédulité et au scepticisme du regardeur. Les Asteros solanums flottent entre le grotesque et le sublime.