Jérôme Grivel
Né en 1985 à Mulhouse, il vit et travaille entre Montreuil et Nice.
Artiste et musicien, Jérôme Grivel s'attache à explorer, à travers différentes disciplines et fils de pensée, les rapports enchevêtrés, sensoriels, physiques et spatiaux, entre situations, environnements et corps, et les relations sociales et états psychologiques qu'ils entraînent. Décliné sur le mode performatif, son répertoire sculptural, vocal et filmique convoque les « tactiques » émises par les courants conceptuels subversifs des années soixante-dix avec l’apparente légèreté des reprises de tubes. Désamorçant les faits perceptuels mêmes qu’elles semblent appeler, ses œuvres tantôt labyrinthiques, cryptiques ou énigmatiques ouvrent des perspectives critiques sur les mécanismes informant nos expériences et nos émotions. Contraintes absurdes, détournements d’usages normatifs donnent lieu à des situations extrêmes autant que dérisoires, brisant toute fétichisation des codes et langages, esthétiques y compris.
Diplômé de l’ENSA Villa Arson (Nice), Il expose, performe et est accueilli en résidence en France et à l'étranger (Palais de Tokyo, Collection Lambert, KunsthausL6 à Fribourg, Espace de l'Art Concret, Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne, Biennale de Mulhouse, Salon de Montrouge, Site Gallery à Sheffield...) . Il a été finaliste du prix international Françoise pour l’œuvre contemporaine en 2016, a été nommé à la Bourse Révélation Emerige en 2017 et finaliste du prix science Po pour l’art contemporain en 2019.
Depuis 2015, Il collabore régulièrement avec le chorégraphe Michaël Allibert autour de projets entre danse et arts plastiques.
Son travail s'appuie sur des processus de recherche théoriques et pratiques et il collabore ou est invité dans divers programmes de recherche. Depuis 2016 il est artiste invité au Laboratoire espace cerveau, le laboratoire de recherche de l'Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne, il collabore depuis 2019 avec un laboratoire de recherche CNRS à l'institut de Recherche en Informatique de Toulouse et est artiste chercheur au sein de L*L (structure expérimentale de recherche en arts vivants) à Bruxelles de 2015 à 2020. Il écrit actuellement deux ouvrages consacrés à ses travaux qui seront publiés fin 2020 par L*L édition à Bruxelles.
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Structure Déambulatoire #1
Structure déambulatoire #1, 2015
Acier peint
312 x 477 x 220 cm
La série Structure déambulatoire se développe sous forme de maquettes, dessins et réalisations à l’échelle 1. Les Structures déambulatoires, sont construites avec la volonté d’induire un déplacement chez le spectateur qui les expérimente, à priori de manière contrôlée et coercitive. Il s’agit de couloirs en arêtes proposant un cheminement forcé et absurde (ramenant obligatoirement au point de départ) mais ouvert sur l’extérieur, offrant ainsi à qui l’emprunte, et à la manière d’un panoptique, une série de points de vue sur ce qui l’entoure. L’artiste les considère autant comme des outils propices à prendre conscience de sa corporéité et de sa place dans l’espace que comme des dispositifs induisant une prise de décision, un usage de son libre arbitre et un exercice de sa liberté (la structure étant ouverte, rien ne nous empêche de passer sous la barre horizontale pour la traverser). Sous une forme à première vue autoritaire, cette œuvre est ouverte aux usages que l’on peut en faire, elle s’active par la présence d’un corps et fait de la déambulation une activité qui se justifie par elle même.
Structure déambulatoire #1 a été réalisée et montrée dans le cadre de l’exposition monographique de Jérôme Grivel Sensation é/mouvante à l’Espace de l’Art Concret (Mouans Sartoux), où elle rejouait de manière gigogne la notion de choix (aller vers la droite ou vers la gauche) déjà contenu et sous jacente à la configuration spatiale de l’espace d’exposition du centre d’art. -
Sans titre (kiosque)
Sans titre (kiosque) 2011
Aluminium, acier galvanisé,
dimensions variablesKiosque réalisé avec des matériaux non adaptés. Il s'effondre aussitôt construit.
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Giratoire
Giratoire 2012
Acier,
250 x 250 x 220 cmDeux structures circulaires concentriques en métal, l’une fermée et l’autre ouverte de sorte que l’on puisse rentrer dans la première et faire le tour de la deuxième.
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Étude(s) de chute(s)
Étude(s) de chute(s) propose d’explorer la notion de « chute », de la gamelle en skate-board à l’effondrement du monde.
Étude(s) de chute(s) est constituée de plusieurs pièces autonomes, envisagées comme des objets muséaux à part entière et dans le même temps, ce sont aussi les fragments de la partition qui composent la proposition de performance live. -
Point de rencontre #8
Architectures conçues en vue d’un déplacement précis et de telle sorte qu’on ne peut pas la traverser, qu’il est impossible de passer d’un côté à l’autre.
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Neuf passages interconnectés pour un déplacement révolutionnaire (proposition d’aménagement pour bâtiment institutionnel)
Vue schématique d’une proposition de sculpture entourant un bâtiment institutionnel (représenté par un cube gris). La sculpture, pénétrable, encercle le bâtiment (une partie est en sous sol) et permet par un jeux de connections entre chaque passage d’en faire entièrement le tour. Une couleur est allouée à chaque passage et les connections sont laissées blanches.