Jörg Langhans
Venu à la peinture dans l’urgence de l’expressionisme, Jörg Langhans, devant la menace d’une répétition, d’une « hémorragie » de la révolte se tourne vers un rapport plus lent, plus intime à la peinture.
A la suite d’une série d’autoportraits en 1993, il aboutit à une vision fragmentaire du visage dont l’œil et la bouche deviennent les éléments essentiels qui resteront des figures récurrentes dans son œuvre. Le constat est clair : « Le tableau, pour moi est devenu à partir de ce moment, l’espace symbolique d’une unité rêvée ».
Sa peinture devient plus métaphysique, le thème de la vanité y apparaît avec une plus grande évidence et tout y semble comme revitalisé par les éléments végétaux et organiques, symboles du cycle universel. Viendront ensuite les séries Dermis Dom et Refuges, Figures du renouveau, Voyageurs immobiles, Mains pour voir, Ecorces et les Portraits où « la forme dans sa plénitude tend à l’infini vers l’informe* ».
Depuis 25 ans, les thèmes qui jalonnent son itinéraire témoignent à la fois de la déchirure de l’homme mais aussi de son émerveillement face à ce qui l’entoure. Peter Sloterdijk dit qu’ « il faut être déchiré par quelque chose qui nous dépasse pour penser ». En regardant l’œuvre de Jörg Langhans on comprend qu’il en va de même pour peindre.
*José Angel Valente