Cécilia Andrews
Artiste franco-chilienne, elle vit et travaille à Paris.
Très proche de la nature durant sa jeunesse, elle décide d'étudier dans la seule école d'art ouverte cette année, pendant la dictature militaire. Elle a obtenu sa licence (DNAP) et sa maîtrise (DNSEP) à l'école des Beaux-Arts de La Pontificia Universidad Catholica de Chile.
En 1993, elle quitte définitivement le Chili pour découvrir d'autres réalités sociales, politiques et surtout culturelles et s'installe à Paris. Très attirée par la sculpture et le thème de la transparence, elle suit des cours de soufflage de verre avec Xavier de Mirbeck. En 1995, elle part à Barcelone pour apprendre les techniques du verre au Centre del Vidre, où elle réalise ses premières sculptures. En 1998, une bourse du ministère de la culture du Chili, FONDART, lui permet de continuer ses recherches sur la pâte de verre.
Cécilia Andrews est représentée par la Galerie Municipal Bonds, à San Francisco, USA où elle prépare une exposition personnelle prévue en 2021. Elle a participé à diverses expositions individuelles et collectives, dont les plus représentatives à Paris sont la biennale Révélations en 2019, invitée par le Ministère de la Culture du Chili ; "Moveable feast" à l'Hôtel de Sarroy en 2012 ; "Corps à Corps" à la Galerie Alexandre Cadain en 2010.
Elle a participé à "Europe in China" au Musée d'Art Sculpture à Quindao, Chine en 2015. Exposé chez Elite Fine Arts Gallery à Miami, à la Galerie Cécilia Palma, Galerie Tomas Andreu, Galerie del Cerro, Galeria Sala Gasco entre autres, à Santiago du Chili.
Elle a enseigné au centre du verre CERFAV à Pantin, a participé à des conférences sur "le processus créatif" à l'Université de Paris 7 et réalisé quelques résidences artistiques qui lui ont dévoilé la notion du paysage: ARNA, Suède en 2016 et Symposium de peinture, en Patagonie chilienne, en 2017.
Son travail a été sélectionné pour la biennale Révélations, le Salon de Mai et le Salon de Montrouge à Paris, et le Prix Novembre à Vitry.
- Démarche artistique -
Depuis de nombreuses années, mon travail artistique se base principalement dans la recherche d’un langage plastique silencieux. Ma volonté est d’épurer l’image afin de trouver un équilibre visuel. L’abstraction est souvent un point de départ, et la figuration vient s’en mêler de manière symbolique, souvent pour nous rappeler que cet univers créé est proche et reconnaissable.
Le contraste entre matières opposées tels que transparence-opacité, fragilité-solidité, raffinement-rusticité, sont quelques éléments de recherche qui animent ma création ainsi que le thème du portrait, «de l’autre», «de l’inconnu» et sa rencontre.
Chercher à garder seulement l’essentiel lors d’un discours plastique est lié à la volonté de rendre à l’être humain sa nature afin de ne pas oublier d’où l’on vient, une volonté de récupérer la perspective universelle qui nous relie.
Je pourrais résumer mon intention comme des réflexions autour de la transformation permanente d’un univers plastique avec comme éléments, l’intime condition de l’être humain. Le regard subtil et spirituel mais surtout la fascination sur la représentation d’autant des variantes d’une vie dans une vie.
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Lien II
Acrylique, fusain et corde sur toile de lin
65 x 54 cmLa corde s’étale en labyrinthe sur toute la surface du visage sous-jacent, élément concret du quotidien inclus dans la toile pour montrer le long cheminement des pensées.
Nos idées et les discours que nous prononçons se mélangent et s’entrelacent en nous traversant pour former l’essence même de notre vie intérieure. Le bout de la corde dépasse de la tête car elle est faite pour être attrapée : une idée se développe, se transmet et se déroule une fois énoncée dans la trame des relations entre les humains, extérieure et partagée, illustrée ici par le quadrillage de la toile de fond. -
L'Inconnu
Sculpture en bronze, magnats amovibles, béton
55 x 23 x 16 cm aprox
Fonderie Atelier Bocquel
2019L’inconnu se forme sous nos yeux et sous nos mains. Il s’agit d’un visage en suspension dont l’expression est soumise aux assemblages infinis des composants du visage.
Par une approche kinesthésique, l’inconnu abolit la distance entre l’oeuvre et le spectateur. Dans la lignée des œuvres interactives de Jean Tinguely et de Nicolas Schöffer, c’est une œuvre qui réagit à son public en temps réel. Son visage se construit comme un réceptacle à celui qui partage ce face-à-face avec lui. Il est en attente du spectateur, partageant avec lui la même recherche de soi, de l’inconnu. -
Giuseppe drawing
Collage et techniques mixtes sur papier
35,5 x 27 cmSur du papier Braille, un visage esquissé se détache. C’est le portrait qui en est le point de départ, mais ce n’est pas un homme qui est identifié, c’est plus largement la nature humaine qui est dévoilée.
Nos sens sont stimulés de manière originale : c’est le papier destiné à porter une écriture pour les personnes non-voyantes qui nous éclaire tandis que le visage, centre du regard, est laissé dans l’ombre. Dans ce face-à-face, c’est la perception elle-même qui est interrogée. L’invitation est faite au regard, au regard sur soi, au-delà des préjugés et des certitudes de la vue.Note : Giuseppe Penone, dans sa performance introspective « Rovesciare i propri occhi » (1970) recouvre ses yeux de lentilles en miroir qui creusent au plus profond de l’artiste et de celui qui les regarde.
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Faces serie #2
Dessin et collage sur papier
76 x 56 cm
2019Trois faces, dont deux de profil. L’oeuvre fait partie d’une série où la silhouette du visage humain est appréhendée de face, de profil, au centre du papier, sur ses entours. Ses « faces » aux yeux parfois ouverts, parfois non, se chevauchent et se superposent par la magie du collage dans une joyeuse parade dont la palette va du brun au bleu ciel et à l’or. Les différentes têtes, comme les différentes œuvres de la série, sont liées par des fils symbolisant les échanges, transmissions, idées qui les rassemblent.
Dans « Faces #2 », l’envers et l’endroit sont réconciliés par l’accolade de la seule figure qui a un corps, et un bras pour les enlacer tous les trois. -
Wild spirit
Cette installation fait partie du "Wood living", une série réalisée dans le cadre de la résidence artistique ARNA, en Suède, dans la forêt du pays de Scanie.
L’installation est née au contact du paysage suédois dans lequel l’artiste s’est retrouvée immergée durant une saison. Dans une réciprocité intéressante entre création artistique et naturelle, il s’agit de s’interroger sur les « espaces entre », les nouveaux horizons déployés lorsque l’humain minuscule s’enfonce dans l’immensité naturelle.
Ces œuvres sculptées égrainées au sommet des arbres ou dans des nids de branches entremêlées rendent hommage à la Nature qui se retrouve ainsi « tranquillisée » par l’approche douce de l’artiste, dégageant la poésie nouvelle d’un destin en commun. Le spectateur endosse le rôle de l’archéologue à la recherche des traces enfouies dans le paysage qui abrite les œuvres en son sein comme on conserve un secret, pour découvrir que préserver la nature c’est se préserver soi-même.La Pachamama veille ainsi sur la création et la poésie.
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Sculpture S/T
Plâtre, poudre de marbre et branche
Pièce unique
45 x 30 x 26 cm (dimensions variables)
2020Un buste dont la face est abrasée, qui est à la recherche d’une expression, à moins qu’il n’en ait pas besoin. Une certaine quiétude découle de cette oeuvre, un long silence comblé par l’élément naturel qui l’accompagne : des branches d’arbres qui habillent le blanc lumineux de l’oeuvre. On pense aux sculptures de marbre antiques, bien souvent brisées, dont on retrouve les fragments enfouis dans les sols.
Cette sculpture est le résultat d’une découverte en cours, qui glisse le long des rondeurs et des surfaces lisses ; et le rappel du rameau desséché, par son irrégularité naturelle, lui offre son contre-point.