Hoël Duret
Né en 1988 à Nantes, Hoël Duret vit et travaille entre Paris, Nantes et Brest. Il est diplômé de l’ESBA-Nantes en 2011.
Ses expositions personnelles et la projection de ses films ont eu lieu au Centre d’Art Galerie Edouard Manet, à Gennevilliers (2018) ; au Palazzo delle Stelline - IF, à Milan, Italie (2017) ; au Centre Georges Pompidou, à Paris (2017) ; à la FIAC 2016, à Paris ; au Crédakino - Le Crédac, à Ivry (2016) ; à la galerie TORRI, à Paris (2016) ; au Palais de Tokyo, à Paris (2016) ; au Centre d’Art l’Oeil de Poisson, au Québec, Canada (2015) ; à Yishu 8, à Beijing, Chine (2015) ; au Musée des Beaux-arts de Mulhouse, à Mulhouse (2015) ; à Zoo Galerie, à Nantes (2014) ; au Mosquito Coast Factory, à Campbon (2014) et au FRAC des Pays de la Loire, à Carquefou (2013).
Il a participé à des expositions collectives au Ford Theatres, à Los Angeles, USA (2018), au MUDAM, au Luxembourg (2017) ; à Zoo Galerie, à Nantes (2017) ; à DOC!, à Paris (2017) ; au FRAC Nord-Pas-de-Calais, à Dunkerque (2017) ; à Mains d’Oeuvres, à Saint-Ouen (2017) ; au Palais Garnier - Opéra de Paris, à Paris (2016) ; à Titanik, à Turku, en Finlande (2016) ; au Séoul Art Museum - SEMA, à Séoul, en Corée (2016) ; à la Fondation Salomon, à Annecy (2015) ; au Palazzo Strozzi, à Florence, en Italie (2015) ; à Martos Gallery, à Los Angeles, aux États-Unis (2014) et à Owen Gallery, à Marfa, aux États-Unis (2011).
Son travail a été récompensé de plusieurs prix (Prix de la Ville de Nantes, 2015 ; Prix Yishu 8, 2014 ; Biennale de Mulhouse, 2012) et il a été en résidence à la galerie Édouard-Manet, à Gennevilliers (2017) ; au Pavillon Neuflize OBC - Palais de Tokyo, à Paris (2015-16) ; et à Yishu 8, à Pékin (2015).
Artiste touche-à-tout, Hoël Duret conçoit peintures, sculptures et installations qui existent de manière autonome en même temps qu’elles constituent le décor de ses films dont l’objet est moins de raconter des histoires que de travailler la matière fictionnelle. Procédant par exacerbation et saturation, injectant dans ses réalisations une profusion de références culturelles, il pousse ses scénarios dans leurs retranchements, jusqu’à leurs point de rupture
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Sick Pipes #6
En janvier 2018, le nouveau scénario d’Hoël Duret, « Too Dumb to Fail », donnait son titre à l’exposition qui en constitue une forme de mise en espace, en scène et en abîme. « Je m’appelle Harvey, j’ai 34 ans et je suis journaliste. Le 11 décembre dernier, j’ai embarqué sur le paquebot MS Lagoon Princess pour une croisière de 8 jours en mer des Caraïbes. […] Le 15 décembre, à la place de l’escale prévue à Curaçao, le MS Lagoon Princess est passé au large d’Aruba et s’est enfin échoué. […] C’est là que j’ai sauté par-dessus bord… » annonçait le communiqué de presse. Si la croisière croit s’amuser, on sait d’avance que ça ne va pas durer…
L’exposition, qui nous plonge dans le scénario en même temps qu’elle feint de nous embarquer sur le paquebot, baigne dans une esthétique pop 2.0 aux lueurs toxiques d’un indéfinissable et inquiétant dégradé bleu rose violacé. Faite de tubes en cuivre, de ballons de baudruche à demi dégonflés en verre soufflé (pour ne pas dire boursouflé), d’ampoules et de câbles électriques, la série des Sick Pipes fait office de dispositif d’éclairage tortueux et torturé.
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Sick Pipes #6
Verre soufflé, tube acier, vernis, peinture acrylique, colle epoxy, cable électrique gainé de coton noir, boitier électrique, transformateur électrique, ampoule basse tension. 250 x 120 x 60 cm
Image Hoël Duret © Hoël Duret / ADAGP, Paris, 2018
© Hoël Duret / ADAGP, Paris, 2017 -
NFT pH<7, 2017
Le projet NFT pH<7 réalisé en 2017 par Hoël Duret utilise différents éléments - vidéo, installation, peinture - afin de rendre hommage à l'héritage de la peinture paysagère, mais dans une nouvelle perspective, une nature domestiquée, connectée, électrifiée. Cette biosphère manipulée, dont les plantes développées hors sol comme des cultures sans terre ni soleil, est un organisme mécanique, un terrain neutre : ni trop basique ni trop acide et son pH indique ironiquement l'équilibre théorique d'une construction purement artificielle. Au milieu de ce paysage nous assistons à l'éveil d'une nymphe, ses promenades, le soin et l'entretien qu'elle y apporte avant de s'en échapper ....... Rêve sous acide d'un technicien de la NASA ou simple présence hallucinogène, cette jeune nymphe électrique surveille cette nature 3.0.
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NFT pH<7, vidéo HD sonore, 9’40’’
Extrait video, Hoël Duret, 2017 © ADAGP, Paris 2017 -
UC-98 RGB, 2016
UC-98 RGB est une fiction mettant en scène les observations d'un banc de méduses piégé dans le noeud d'un câble de fibre optique sous-marin par lequel passent nos données numériques. Depuis plusieurs années leurs corps mous, gélatineux et translucides sont traversés par la lumière du câble UC-98 qui transporte les milliards d'informations mises en circulation via le Web. Au son de leurs voix mornes récitant un texte sans fin et vide de sens, deux personnages aux vêtements unis se déplacent chacun face à un large écran vidéo. Illuminés d'une couleur unique dont l'intensité lumineuse varie tel un rythme respiratoire lumineux anxiogène, aucune autre information ne s'y affiche. Les gestes des danseurs, tantôt violents, tantôt las, se répètent sans se ressembler, interprétant une partition sans savoir de quel sentiment l'habiter. Face à l'absence de message de l'écran, ils tentent d’investir leurs corps d'un message, d'une émotion dans l'interprétation de la partition chorégraphique. Leurs tentatives, leurs échecs, leur épuisement soulignent la vacuité d'une information incomplète déjà engloutie dans la masse.
Pour accompagner cette pièce, plusieurs éléments se dispersent dans l'Opéra Garnier comme un étrange écho à ces deux corps isolés et désespérés. Cela débute dès la Rotonde des abonnés, espace souterrain et sans fenêtres, plongé dans une semi-obscurité, dans lequel est diffusé une bande-son de basses. Cette composition qui investit, contamine et met en mouvement le corps du public est la première sensation, déjà physique, d’un travail chorégraphique du corps à venir. Cette étrange sensation le pousse alors à traverser la rotonde et les sculptures tubulaires élancées sur lesquelles s’accrochent d’étranges luminaires qui la peuplent pour arriver face au Bassin de la Pythie remplie de sacs bleus lumineux remplaçant l’eau au pied de la statue. Enfin, en échos aux écrans faisant face aux danseurs, un dernier écran, vert, se cache derrière une amphore de l’Opéra Garnier.Une collaboration d’Hoël Duret & Nicolas Paul (chorégraphe de l'Opéra national de Paris)
Danseurs : Juliette Hilaire et Adrien Couvez (Danseurs de l'Opéra national de Paris)
Durée : 1h30 (environ)Légende de l'image
Vue de la performance chorégraphiée, Hoël Duret et Nicolas Paul, salon de la Lune, Opéra Garnier, Paris, image, Agathe Poupeney, 2016 © ADAGP, Paris 2016 -
UC-98 Sonar souls #1, 2016
L'exposition - UC-98 Sonar souls - présentée en mars 2016 à TORRI, Paris est la première étape d'un nouveau projet. Elle constitue l'amorce narrative d'une fiction qui dépeint un état sociétal fantasmé du monde.
Hoël Duret y propose une première plongée dans la cosmogonie qu'il met en place.
Un a un, les éléments de cette fiction se révèlent et invitent à une flânerie dans cette histoire en volume. Des formes flottantes évoquant le banc de méduses dialoguent avec des corps mous sortis des comic book sur la quatrième dimension. Les tubes aux lignes fluides, références aux structures mobiles du design des années 1950, supportent des écosystèmes dont la lumière irradie pour envelopper ce qu’elle atteint.
Imaginant des paysages sous-marins inexplorés, Hoël Duret propose pour l’espace de la galerie un environnement à partir de l'une des composantes clé de son nouveau récit : la transmission par la lumière.Légende de l'image
UC-98 Sonar souls #1, 2016, toile imprimée, peinture acrylique, châssis aluminium. 176 x 120 x 3,5 cm
Hoël Duret, image Aurélien Mole 2016 © ADAGP, Paris 2016 -
Mood Board, Luca, 2015
L'exposition - Mood board - présentée à YISHU 8, Beijing, Chine à l'automne 2015 entre en écho avec le scénario d'un nouveau film écrit durant 3 mois de résidence à Beijing. Comme les prémices, une première piste, l’exposition sème des indices visuels très référencés qui constituent le mood board de ce prochain flm, son story-board en volume.
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Luca, 2015, toiles, peinture acrylique, feutre, pin, papier seamless, sangle. 100 x 190 x 13 cm
Hoel Duret, image Yishu8 2015 © ADAGP, Paris 2015 -
La Vie Héroïque de B.S. Un opéra en trois actes
La Vie Héroïque de B.S. - Un opéra en trois actes, 2013 - 2015 - est une fiction épique, à la fois narrative et critique, mettant en scène le parcours d’investigation d’un personnage omniscient appelé B.S.. Designer industriel conscient des enjeux de son époque, il porte un regard analytique sur les expériences fonctionnalistes du XXème siècle, des avant-gardes modernes aux fondements esthétiques de l'American Way of Life en passant par les utopies Do It Yourself.
Travaillant les expositions comme des plateaux de tournage pour ce projet, Hoël Duret déploie d'étranges scénographies qui dans leur facture annoncent déjà la faillite de la pensée moderniste fascinée de son personnage de fction. Autant de pièces dont le statut devient ambigu, entre design et bricolage, simples éléments de scénographie ou bien pièces en soi, - La Vie Héroïque de B.S. - Un opéra en trois actes - trouble le statut des éléments qui le composent, des pièces aux vidéos extrêmement produites et référencées dans leur production jusqu'au principe même de l'opéra dont on comprend que la simple forme classique devient ici un terrain de jeu.
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Vidéo HD sonore, 45 min 08
Hoël Duret, extrait vidéo 2015 © ADAGP, Paris 2015