Thibault Jehanne
Thibault Jehanne manipule le temps. Par l’utilisation d’images et de sons, il étudie la lenteur et cherche à partager un temps de réflexion et d’écoute. Un temps de pause. Porté par la découverte de nouveaux territoires et de nouvelles formes, il s’essaye à écrire les récits de contemplations en mouvement. Ses productions plastiques sont des traversées d’espaces avec lesquels il entre en contact : le temps d’une marée (Eclipse), d’un trajet (D226), de l’écoulement d’une cafetière (12 Rue Caponière) ou d’une averse (ligne terre herbe ciel).
Thibault Jehanne est né en 1989, il vit et travaille à Caen.
-
D226
2013 - video - 16/9 - muet - boucle - 02 mn 51 sec
http://thibaultjehanne.fr/d226/--
D226 est un nouveau regard sur ce qu’il reste d’un film de fiction tourné en 2010 où ne subsiste aujourd’hui que ce plan-séquence. L’œil arpente un trajet sans fin, le regard plonge vers un horizon fuyant, ressurgissant à chaque nouveau départ de la voiture.
Malgré un dispositif de prise de vue identifié dès les premières images, nous nous laissons rapidement désorienter par les images de cette vidéo. Un jeu d’illusion sans artifices numériques qui nous fait croire en des mouvements de caméra jamais réalisés, et qui questionne notre façon d’interpréter le visible.
-
Eclipse
2014 - video - 16/9 - muet - boucle - 01 mn 35 sec
http://thibaultjehanne.fr/eclipse/--
Aux Salines, dans la Manche, deux fois par jour la marée monte et recouvre par intermittence la route.
Une image abstraite est petit à petit recouverte d’une matière que l’on a du mal à identifier et qui ressemble à la mer recouvrant une étendue noir anthracite. Notre
regard se perd et tente de reconnaître cette image d’une marée montante sur une autre planète que la nôtre. Ce déplacement de matière nous met face à un étrange rapport au temps L’utilisation contrastée du noir et blanc évoque la route, et met en avant le pétillement de cette vague qui submerge l’image lentement.Eclipse saisit un moment bref et exquis ; le passage irrésistible de l’ombre à la lumière lorsque, en un temps très bref, l’eau vient recouvrir la terre.
-
Eskifjörður
2013 - création sonore - field recording - 37 mn 04 sec
http://thibaultjehanne.fr/eskifjo%CC%88rdur/--
Eskifjörður, petit village islandais installé le long des fjords de l’est demeure entre deux milieux animés. D’un côté la terre qui vit, respire et parfois se réveille ; de l’autre, la mer et son souffle constant. Cette œuvre de field recording dresse le portrait d’un paysage en mouvement, le temps d’un passage de la terre à la mer.
Eskifjörður a été édité en 2014 par le label kaon.
-
La cime du saule
2017 - video - 16/9 - muet - boucle - 02 mn 10 sec
http://thibaultjehanne.fr/la-cime-du-saule/--
-
Ligne terre herbe ciel
2015 - video - 16/9 - muet - boucle - 02 mn
http://thibaultjehanne.fr/esperando-la-lluvia/--
esperando la lluvia est une série de trois vidéos le temps d’une averse. esperando la lluvia a été réalisé dans le cadre d’une résidence au LABoral Centro de Arte y Creación de Gijon (Espagne) en 2015.
-
La cabane de béton
2015 - création sonore - 16 mn 16 sec
http://thibaultjehanne.fr/cabane-de-beton/--
À chaque vague, la cabane de béton se décroche. Alors, les bruits et les paroles fondent et se révèlent : le sable la racle, les mollusques s’y accrochent, les hommes s’y heurtent. Bientôt, de ces blocs gigantesques nous n’y verrons que des bribes.
Les paroles gelées de François Rabelais, relate les aventures de Pantagruel naviguant en pleine mer. Des sons fantomatiques se font entendre à ses oreilles. Ces sons proviennent d’une bataille passée, une année où il faisait si froid que le bruit a été gelé sur place. Au fil du temps qui se radoucit, les paroles et bruits «fondent» et se révèlent. Cette histoire me rappelle ces bouts de port artificiel, à ces falaises qui s’affaissent au bord d’Arromanches-Les-Bains.
la cabane de béton, a été réalisé dans le cadre d’une résidence à la Villa La Brugère à Arromanches-Les-Bains 2015 et édité par le label kaon la même année.