Mael Le Golvan
Mael Le Golvan est né en 1986, il vit et travaille à Rennes. En parallèle de son activité artistique, il a travaillé comme intervenant photographie au Phakt Centre Culturel Colombier et comme chargé d’enseignement à l’Université Rennes 2. Il est diplômé d’un DNSEP art obtenu à l’EESAB de Rennes en 2014 et d’un master en Arts Plastiques ayant pour thème la destruction dans la création artistique contemporaine. Ces années d’études ont été pour lui l’occasion d’affirmer une pratique hétéroclite dans laquelle les oeuvres sont partagées entre données esthétiques et considérations théoriques. Ces production plastique prennent appui à la fois sur l’histoire de l’art et sur la société contemporaine et sont reliées par leur caractère conflictuel, par leurs mises en jeu de la contradiction.
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Trivision
380 x 360 x 220 cm, 18 secondes, en boucle
Mixed media
Coproduction Arts à la Pointe,
Partenariat Lycée Jean Moulin, Plouhinec.
Un panneau trivision est entièrement reconstruit et prend place, pour sa première exposition, dans une église comme le triptyque d’un retable. Élément de communication ordinaire des zones industrielles, il vient dialoguer avec ceux du temple. Le jeu de décomposition chromatique et de fascination pour la couleur réfère autant à la transcendance des vitraux qu’à une immanence technique en n’étant basé que sur de simples dégradés radiaux, d’une couleur primaire vers une autre.
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Il faut imaginer Diogène avec une maglite
Conférence performée, 20 minutes, 2016
Lors d’une brève déambulation nocturne le public est invité à écouter un discours en suivant un spot aveuglant. Cette conférence performée aborde les
notions de lumière et d’éclairage dans une sorte de compilation absurde, qui vagabonde de l’invention du feu à la société de surveillance, en passant notamment
par le phototropisme des papillons de nuit, la VHS le feu de cheminée sans la corvée de bois, l’image acheiropoiëtique et les cas d’auto-combustion des ivrognes
au XVIIème siècle. -
Ilex melofolium
Houx, platines et vinyles. Dimensions variables. 2015.
Extrait vidéo : mael-legolvan.com/ilex-melofolium
Cette installation fonctionne comme une vanité qui se joue de l’absence humaine. Les multiples disques lus et la plasticité de l’arbuste produisent une répétition dans la lecture des microsillons, qui a pour effet de créer une sorte de cacophonie assez éloignée de la délicate harmonie poétique à laquelle cette hybridation pourrait nous laisser croire. Pas de tumulte pour autant, la cacophonie est discrète, feutrée, comme si elle n’était pas à entendre par nous, mais seulement ressentie par le houx. Notre présence est accessoire, le monde a lieu sans nous. C’est en même temps un hymne au système d’enregistrement analogique, qui par leur simplicité nous fascinent.
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Portrait de l’artiste en travailleur au repos
2015,
Projet en fonte d’aluminium, asphalte et bois, 72 x 152 x 76 cmCe projet utilise les propriétés physiques (masse et couleur) de la fonte pour créer une sculpture qui soit évolutive dans une forme de contradiction avec la pérennité de cette matière. En chauffant sous l’action du soleil, la sculpture s’enfonce dans son socle. Cependant elle ne s’abîme pas, un protocole stipule qu’elle doit être sortie du socle dès lors qu’elle se sera enfoncée de plus de cinq centimètres. Ceci permettant qu’elle ne soit pas figée à un moment donné mais toujours dans une possibilité de changement.
Cette sculpture est pensée comme une référence au livre de Pierre-Michel Menger Portrait de l’artiste en travailleur, qui serait ici hybridée avec la gravure Melencolia d’Albrecht Dürer et le cliché de la posture « plage ». En effet, si la tenue et la pose réfèrent au travail et à la détente, ce mélange produit une forme d’inefficacité et la lente descente dans le socle est à la fois enlisement dans le réel et engluement dans l’inaction.
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Paysages hyperboréens
2014 - 2016
Série de 21 photographies
Tirage pigmentaire sur papier RC contrecollées sur dibond.
60 x 90 cmCes photographies ont été réalisées en Scandinavie (Norvège, Suède, Finlande et Islande) à proximité ou au-delà du Cercle Polaire Arctique et en début d’été, durant la période nommée « jour polaire », lorsque la nuit ne tombe jamais. Le sujet est pourtant la nuit ou plutôt sa recréation, par la technique dite « nuit américaine ». De ce point de vue, ces paysages photographiques s’affirment comme des constructions, comme des fictions soulignées par certaines mises en scène. Loin d’être en osmose avec le paysage qui l’entoure, l’artiste est non pas romantique, mais davantage une présence technique, un sujet prométhéen contredisant le réel, transformant le jour en nuit, rappelant ainsi le caractère construit de tous paysages, de toutes représentations.
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Virax
2014
Vidéo 15 minutesVirax est une vidéo présentant un arbre à ballons remplis de butane. Ces données nous situent entre monde du divertissement, du spectacle et de l’erreur dangereuse ou du terrorisme. Le butane est un gaz lourd et donne dès le départ à cette pièce sa pesanteur excessive. Dans la mort lente que semble vivre cet arbre à ballons il y a quelque chose de mélancolique, l’idée que la prétention subversive n’est toujours vouée qu’à être une image. La destruction a lieu discrètement, sans bruit et la vidéo la répète dans une infinie ritournelle contemplative.