Alexia Pouget-Néron
Alexia Pouget manipule notre vision du quotidien à travers le moulage et la photographie, deux mediums liés par les notions de capture et de reproduction du réel qu’elle détourne par des jeux formels.
Née en France en 1995, elle est diplômée de l’Ensba Lyon et développe depuis des œuvres photographiques et sculpturales.
Ses pièces sont éclatantes tant par leurs formes que par leurs couleurs au point de frôler la surexposition. Telle une chineuse professionnelle, elle déniche les archétypes qui nous entourent à travers le choix d’objets et d’images qu’elle s’approprie. Si ses pièces interpellent, elles sont surtout là pour remettre en question différents aspects de notre société et pour nous questionner sur notre culture.
Aujourd’hui, son activité est multidimensionnelle. Résidente aux Ateliers du Grand Large, elle intervient aussi auprès d’artistes et de chorégraphes afin de proposer son expertise technique pour la création d’œuvres et de scénographies.
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L’imaginaire d’abord
L’imaginaire d’abord fait référence à l’iconique Citroën Xsara Picasso, dont le titre en est d’ailleurs le slogan.
Spacieuse, cette voiture est idéale pour les mères de famille. Elle fait écho au fantasme d’une vie de famille heureuse et pleine de folie que promettent les concessionnaires. Cette douce illusion est ici déjouée par une atmosphère fantomatique, désenchantée et défraîchie soulignée par le slogan «L’imaginaire d’abord».
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Alter ego
Alter ego met en scène une masculinité archétypale en jouant avec des objets qui y sont associés. Haltères, tissu alvéolé et photographie osée font la synthèse d’une masculinité testo-érronée dont le modèle dominant est mis à mal par les mouvements féministes.
Cette œuvre pose à la fois la question du nude et de l’appartenance des images à l’heure du revenge porn. Elle propose aussi une réflexion sur les symboles et attributs de la masculinité alors que celle-ci est en train d’être réinventée.
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À la rivière
À la rivière, c’était des vacances de rêve.
Cette pièce est un passe tête. Il permet l’espace d’un instant de glisser sa tête à travers un trou pour incarner un personnage imprimé de l’autre côté. Cette pièce ludique propose aux visiteur·euses d’incarner le temps d’une photographie souvenir l’un des deux personnage archétypaux proposés et de leur faire revivre le moment de détente et de tranquillité vécu par ces deux femmes À la rivière.
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Extraits naturels
Pour l’exposition «Pièces maîtresses» j’ai choisi de travailler sur la salle de bain. C’est par le biais de cet espace que mon installation sculpturale et photographique trouve un écho écologique avec la mort de deux beautés toxiques : une méduse et une éponge de mer transgénique.
Cette proposition artistique a comme point de départ le rideau
de douche. J’ai imprimé dessus la photographie — presque originale — d’une méduse échouée. Cette image est accompagnée d’une éponge de mer en résine. -
Carpe Diem
Carpe Diem est une maxime aux connotations légères et insouciantes, masquant une inquiétude sur l’avenir. Ces mots résonnent comme une philosophie de vie.
Apposée sur la façade de l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon, c’est avec beaucoup de tendresse et de sincérité que cette œuvre s’adresse aux étudiant·es sous différents sens.
Le premier est le message lui-même, destiné aux jeunes étudiant·es. Le second s’adresse aux diplomé·es, Carpe Diem prend le sens de l’expression «bonne chance».
Quant aux autres, iels y verront le nom d’une villa ou d'un restaurant. -
Car crash
Dans le diptyque Car crash, deux voitures se font face en miroir. Sur la photographie de gauche, les passagers de la voiture verte semblent venir d’une autre décennie. À droite, la femme est surprise, prise sur le vif. Elle est floue, perdue dans un univers rose plastique.
Mises côte à côte, les voitures se rentrent dedans, interrogeant les ambivalences de ce moment vernaculaire : entre joie festive et évènement sexiste.