Mathieu Arfouillaud
Influencé par la peinture de paysage contemporaine, j’ai commencé par peindre les paysages triviaux des abords des routes que j’empruntais.
Progressivement ces paysages sont devenus plus anonymes et standards et se sont vus concurrencés, au sein de l’espace du tableau, par des interventions abstraites ou par d’autres éléments visuels, jusqu’à devenir de simples prétextes à expérimentations sur les médiums et les supports, ainsi que l’objet de réflexions sur leurs modes de représentation.
Ces réflexions sur les modes de représentation du paysage m’ont notamment conduit à m’interroger sur la façon dont les écrans, c’est à dire la télévision et internet, affectent leur perception et dont le mode de fonctionnement (ou leurs dysfonctionnements) impriment leur marques sur les images de paysages qu’ils véhiculent.
Je m’intéresse également à la façon dont tout paysage est une construction: De la simple sélection d’une séquence de nature à la création ex nihilo, chaque paysage résulte d’un choix. Afin de mettre en lumière ce caractère artificiel, beaucoup des paysages que je propose sont « bricolés » et hétérogènes.
Ces différentes réflexions débouchent sur des problématiques plus spécifiques que j’explore dans différentes séries.
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Matière noire #4
Acrylique sur toile (120 x 120 cm), 2022.
Cette série met en scène un double procédé de dévoilement et d’oblitération du paysage peint. -
Okashisa #2
Acrylique sur toile (50 x 50 cm), 2020.
En m'inspirant du concept d'Okashisa (précepte esthétique japonais signifiant « incohérence agréablement surprenante »), j’ai cherché à faire cohabiter des éléments de factures hétérogènes, au sein d'un même paysage.
L’enjeu est alors de faire émerger une cohérence transcendant ces éléments incohérents. -
Eglogues #1
Peinture acrylique sur matériaux divers (plexiglass et polycarbonate) et bocal (95 x 122 cm), 2020
Une églogue est un poème champêtre ou pastoral et, par extension, toutes oeuvres se rapportant à ces thèmes.
Cette série est constituée de paysages peints sur différents matériaux de récupération.
Le caractère modulable et incrémentiel de ces supports donne au paysage peint une dimension potentiellement infinie. -
Matière noire #5
Acrylique sur toile (120 x 200 cm), 2022.
Cette série met en scène un double procédé de dévoilement et d’oblitération du paysage peint.